* Célébrée le 14 novembre, la Journée se traduit par un nombre dactions dans la ville de Marrakech. * LAssociation des diabétiques du Sud mène une action de sensibilisation denvergure dans les principaux quartiers de la ville ocre. * Au Maroc, la pathologie se développe sans symptômes jusquaux premières complications qui impliquent une prise en charge très coûteuse. * Le taux de prévalence au Maroc est estimé à 10 %. Cependant, les spécialistes dénoncent labsence de données fiables. Lancée en 1991, en réaction aux conséquences de lévolution du diabète dans le monde, la Journée mondiale du diabète sera célébrée, comme chaque année, le 14 novembre. Mais depuis le 7 de ce mois, plusieurs activités ont été initiées par lAssociation des diabétiques du sud sous légide du ministère de la Santé, de la Fenamade et en collaboration avec Novo Nordisk. La campagne de sensibilisation qui sétale sur plus dune semaine, a comme principale fonction la prévention et la sensibilisation. Les efforts de sensibilisation ont démarré ce samedi 7 novembre à Marrakech, avec la tenue dune conférence de presse auprès des médias en tant que relais dinformation. Lobjectif étant de sensibiliser les journalistes à la cause du diabète. Mais le plus gros reste à faire sur le terrain. Ainsi, depuis le 8 novembre, une campagne denvergure est lancée dans les principaux quartiers de Marrakech. Ces tournées ont lieu de 9h à 12h avec des actions de sensibilisation auprès des citoyens. Laction a démarré par le quartier MHamid, puis Sidi Youssef Ben Ali, Hay Hassani et Hay Mohammedi. Ce jeudi 12 novembre, la caravane se poursuit à Sidi Bel Abbès pour finir sa tournée le vendredi 18 au quartier Kadi Iyad. Le 14 novembre, un village sera implanté au cur de Marrakech et, pour saligner sur les actions interplanétaires, il sera procédé à lillumination des sites symboliques de la ville dans le but de marquer les esprits et damener les populations à mieux connaître et à regarder dune façon différente cette pathologie. La semaine sera bouclée en beauté le dimanche, avec lorganisation dune marche dans les artères de la ville pour une sensibilisation plus directe et plus percutante, avec la participation dathlètes sportifs nationaux et locaux. Une triste réalité Cette campagne de sensibilisation est dautant plus importante que le Maroc, à linstar des autres pays de lAfrique du Nord et du Moyen-Orient, fait partie des contrées les plus touchées par cette pathologie. Et faute de dépistage, la maladie peut évoluer sans symptômes jusquà ce que surviennent les premières complications, dix ou quinze ans plus tard. Arrivé à ce stade de développement de la maladie, la prise en charge coûte, bien évidemment, plus cher au malade, à sa famille et, par extension, au système de santé. Le taux de prévalence au Maroc a été estimé à 10 % en 2008 selon le ministère de la Santé. Ce taux est supérieur dans la tranche dâge de plus de 50 ans selon la dernière étude épidémiologique au Maroc. Et ce sont près de 3 millions de Marocains qui en souffrent. Cette célébration fournit loccasion de revenir sur la réalité de la pathologie au Maroc. En effet, les spécialistes marocains, les associations daide aux malades diabétiques et les laboratoires pharmaceutiques, saccordent à dénoncer labsence de données épidémiologiques fiables sur cette maladie au Maroc. La multiplication des cas de diabète suit lévolution constante du taux dobésité parmi les populations urbaines, dautant que cette pathologie se développe de façon insidieuse. Et malgré le danger que représente cette maladie, les spécialistes déplorent un manque de sensibilisation. Pourtant, le diabète est la principale cause de crises cardiaques, dinsuffisances rénales et damputations. Selon les spécialistes, lapproche épidémiologique du diabète en milieu marocain à travers lanalyse de plusieurs études, met en évidence la nécessité de structurer la prise en charge des diabétiques et dorganiser des campagnes de dépistage dans le Royaume. En effet, faute de dépistage, le diagnostic du diabète se révèle à loccasion de symptômes évocateurs dans 50 % des cas, voire à loccasion de complications métaboliques, cardiovasculaires ou dégénératives dans 25 % des cas.