Plus de 22.000 souscripteurs ont adhéré à lopération qui a été souscrite 8,71 fois. La palme est néanmoins revenue aux 144 institutionnels qui ont demandé plus de 5 millions dactions pour seulement 235.522 offertes. La cotation du titre a eu lieu le 6 juillet au lieu du 8. Comme prévu, lintroduction en Bourse de la BCP (Banque Centrale Populaire) a suscité beaucoup dengouement. Déjà, bien avant lannonce officielle des résultats de lOPV, les rumeurs allaient bon train concernant la réussite de cette opération. Réussite confirmée par les résultats annoncés, lundi dernier, en présence de Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, Noureddine Omary, président du GBP (Groupe Banques Populaires), Dounia Tâarji, directeur du CDVM (Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières), et bien dautres personnalités du monde de la finance. Laction a été souscrite 8,71 fois Rappelons que dans le cadre de cette opération, lEtat a cédé au niveau de la Bourse de Casablanca 20% du capital de la BCP. LOPV (Offre Publique de Vente) a donc porté sur 1.177.610 actions dune valeur nominale de 100 DH par action. Avec une valorisation de 4.004 millions de DH, le prix dintroduction a été fixé à 680 DH par action, tandis que la période de souscription sest étalée du 21 au 25 juin. Ainsi, globalement, lopération a été souscrite 8,71 fois, soit une demande qui sest élevée à 10.254.573 actions. Pour les 22.423 souscripteurs qui ont adhéré à lOPV, le taux de satisfaction de la demande na été que de 11,48%. Au niveau de la tranche 1, qui a regroupé les personnes physiques et morales, et pour lesquelles les actions offertes sélevaient à 529.925, lopération a été souscrite 7,28 fois pour un nombre de souscripteurs de 16.149. Les institutionnels (144), qui constituaient la tranche 2, ont été visiblement les plus séduits par cette OPV, dautant que pour 235.522 actions offertes, ils en ont demandé 5.537.554, soit une sur-souscription de 23,51 fois. Cest au niveau des sociétaires (tranche 3) et du personnel du GBP (tranche 4) que les demandes ont été les plus faibles puisque lopération a été souscrite respectivement à hauteur de 2,74 et 1,20 fois. Il ressort ainsi des statistiques que la tranche 1 vient en tête du nombre dactions attribuées avec 45%, suivie des tranches 2 et 3 (20%) et de la tranche 4 (15%). Avancement de la date de cotation Il faut relever que la réussite de lOPV tient, certes, à la qualité du papier de la nouvelle venue (BCP), mais elle pourrait être aussi légitimée par la rareté outrancière des introductions en Bourse. Les investisseurs, et plus particulièrement les petits porteurs, sont en effet depuis longtemps dans lattente dune nouvelle valeur qui pourrait leur faire gagner, à court terme, des plus-values conséquentes. Reste à savoir, passés les premiers jours deuphorie, comment va évoluer le titre face au jeu des boursicoteurs. Si loptimisme est de mise, lon sait toutefois par expérience que plusieurs sociétés cotées, malgré leurs bons fondamentaux, ont vu leur valeur souffrir dune décrépitude inexplicable. Il faut seulement espérer que la BCP sera parmi les exceptions. Soulignons que la cotation (en continu) du titre a été avancée au 6 juillet, puisque tout était fin prêt avant la date initialement prévue du 8 juillet. Pour sa première séance à la BVC, le titre BCP a été réservé à la hausse. Quoi quil en soit, lintroduction en Bourse de la BCP, qui est désormais mieux armée pour relever les défis du financement de léconomie, va indéniablement donner un nouveau souffle au marché boursier qui semble vouloir boucler lannée 2004 sur une note positive. Cette arrivée sur le marché est, comme le souligne Oualalou, «laboutissement dun long processus de réformes, dassainissement et de maturation du marché entamé en 2002. Il sest agi, dans le cadre dune vision multidimensionnelle, de réformer le système bancaire, restructurer les établissements financiers dépendant de lEtat et, plus globalement, réformer le marché financier». Ce processus de réformes va dailleurs être complété par ladoption de deux textes (actuellement en discussion au Parlement) concernant la nouvelle loi bancaire et le renforcement du statut de Bank Al-Maghrib.