* 32% des entreprises affirment avoir procédé à des licenciements. * 43,5% ont procédé à des réductions des dépenses dinvestissement. * Le dernier sondage du Centre Marocain de Conjoncture (CMC) révèle que les mesures mises en place par les pouvoirs publics ont pris le pas sur celles du plan anticrise. Une fois la crise ayant atteint son paroxysme, les gouvernements des différents pays ont ficelé, chacun à sa manière, des programmes aux multiples axes pour contrecarrer ses effets néfastes. A linstar des autres pays, le Maroc a mis en place un programme anticrise. Ses différentes actions mises en uvre ont été différemment appréciées par les opérateurs économiques. Le dernier sondage effectué par le CMC sur un échantillon de 91 entreprises, révèle que presque 84% des interrogés ne sont pas satisfaits des mesures prises par les pouvoirs publics pour aider les entreprises à mieux supporter les effets de la crise. En vue de limiter les dégâts collatéraux de la crise internationale, les entreprises ont pris les choses en main. Elles se sont ainsi vues contraintes de mettre en place de nouvelles approches managériales. Limpact de cette crise sur les entreprises et la manière dont ces dernières ont été amenées à en gérer les effets «à linterne» constituent un phénomène nouveau, peu connu, mais que le suivi de la conjoncture a eu le mérité d analyser et dapprécier à sa juste valeur. Révélées par le sondage dopinion, les entreprises ont mis en place des stratégies ad hoc pour contrecarrer les effets négatifs de cette basse conjoncture sur leurs activités. Trois catégories de mesures ont été appréciées par les chefs dentreprise et les fédérations professionnelles. Ces pratiques consistent soit à repenser la stratégie en vigueur dans le sens dune amélioration de la productivité, soit à optimiser les coûts et fidéliser la clientèle, soit à agir sur les facteurs de production. Sur les 91 sondés, 35% déclarent avoir procédé à une réduction de leurs coûts. Les industries de transformation, les institutions financières et les entreprises opérant dans le domaine du BTP sont les principaux promoteurs de ce type de remède. Loctroi des facilités de crédits à la clientèle constitue la deuxième «pratique- phare» à laquelle les entreprises déclarent avoir eu recours. La mise en place de nouvelles lignes de produits ou la recherche de nouveaux débouchés figure parmi les nouvelles stratégies utilisées par les chefs dentreprise en cette période de basse conjoncture. Les enquêtés déclarent également avoir eu recours à une deuxième catégorie de «mesures ou pratiques internes» destinées à agir sur les facteurs de production. A ce titre, il est fait mention des réductions des dépenses dinvestissement pour 43,5% des enquêtés, suivies de la restructuration de lactivité pour 23% des sondés. 11,6% et 14,5% des enquêtés affirment avoir réduit leur effectif ou diminué leur activité. Sagissant de laction sur lemploi, il est intéressant de relever que 32% des entreprises affirment avoir procédé à des licenciements en se séparant dune partie de leur personnel ou en réduisant la durée du travail, ce qui correspondant à un chômage technique. Dit autrement, les nouveaux arrivants sur le marché du travail risquent fort de rencontrer des difficultés supplémentaires dans leur quête dun emploi. Dans cette perspective, 50% des entreprises déclarent se limiter au seul maintien des effectifs actuels contre à peine 19% qui déclarent envisager des possibilités dembauche.