* Grâce au projet de lONUDI, en collaboration avec le ministère du Commerce extérieur, 29 groupements de consortiums ont vu le jour. * Dans sa seconde phase (2008-2010), ledit projet a pour objectif de sétendre à dautres secteurs dactivité, voire à dautres villes du Royaume. * Les consortiums se veulent un vrai levier de promotion à linternational, mais cela nempêche quils rencontrent des difficultés. Depuis 2003, le ministère du Commerce extérieur a mis en place avec lassistance technique de lONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), grâce à un financement du gouvernement italien, un projet d«appui à la création de consortiums dexportation». Dans un contexte de processus de libéralisation et douverture, le consortium se veut un moyen dintégration à léconomie mondiale. Ce projet vise à améliorer le pouvoir concurrentiel des entreprises marocaines à travers la mise en relation des PME pour garantir un partage des connaissances, compétences et ressources qui permettent un effet déconomie déchelle et une réduction des risques inhérents à lentrée dune entreprise individuelle sur un marché étranger. «En ces temps de crise, le partenariat public-privé savère dune importance cruciale», explique un responsable de lONUDI à loccasion de la 5ème rencontre Inter-Consortium. Les consortiums dexportation sont lalliance volontaire dentreprises dont lobjectif est de promouvoir les biens et services de ses membres à létranger et faciliter lexportation de leurs produits grâce à des actions communes. Les avantages dun consortium dexportation sont : la réduction des frais soutenus par chaque entreprise pour les activités promotionnelles, un meilleur pouvoir de négociation avec les distributeurs et les acheteurs, la diversification à lexport, la réduction des frais généraux pour lexport et une meilleure connaissance des marchés. Aussi, au-delà de laspect tangible, le consortium permet également le transfert de connaissances et de savoir-faire dun membre à lautre. Dans ce cadre, plus de cent PME marocaines ont bénéficié de laccompagnement des experts de lONUDI dans la mise en place de 29 groupements, constitués ou en cours de constitution, qui couvrent plusieurs secteurs tels que le textile et habillement, lagroalimentaire, les matériaux de construction, les NTI, la mécanique, le cuir et le tourisme. Dans la Loi de Finances 2009, un fonds de soutien de 500 MDH est mis à la disposition des consortiums dexportation. 250 MDH ont été débloqués en 2009 et les 250 restants le seront en 2010. Selon les experts de lONUDI, lexpérience marocaine est un cas décole aussi bien en ce qui concerne le dynamisme de lAdministration quen matière de partenariat public-privé. A noter que le projet mis en place par lONUDI sétale sur deux phases. La première sest étendue sur 2003-2007. Elle sest soldée par 15 consortiums dexportation essentiellement sur laxe Rabat-Casa. Le secteur fortement représenté est celui du textile-habillement. Quen est-il de la seconde phase (2008-2012) ? Un bilan détape du projet Dans un premier temps, lONUDI projette de se réunir avec les associations professionnelles afin de les sensibiliser. Il va procéder également à une meilleure vulgarisation du concept au niveau des institutions dappui. Grâce à la formation, plusieurs séminaires dinformation ont été organisés au niveau des régions (Marrakech, Settat, Tanger ). LONUDI a aussi accompagné les 29 groupements dans la conception, le montage, la gestion et le développement en passant par lidentification des expertises nécessaires pour la mise en uvre des objectifs définis et du plan daction ainsi que la mise en relation avec les organismes dappui. Ces groupements se répartissent comme suit : 17 consortiums juridiquement constitués dont 12 ont un directeur à temps plein, 4 en cours de constitution et 8 en phase de recomposition ou de démarrage. En terme de chiffres, on recense plus de 151 entreprises regroupant près de 12.000 collaborateurs et qui ont toutes opté pour la forme juridique du Groupement dIntérêt Économique (GIE) : loi 13-97. Elles ont toutes pour objectif lamélioration de loffre produit, le renforcement de la capacité compétitive des membres, le développement des exportations et la diversification des débouchés. Leurs ambitions à moyen et long termes sont de disposer de bureaux de représentation à létranger et de se convertir en une plate-forme industrielle dexportation. Toutefois, et malgré les cas de succès enregistrés, les consortiums dexportation ne sont pas exempts de problèmes. Parmi les principaux écueils relevés, on peut noter labsence dune prise de conscience des avantages conférés par une stratégie dalliance, la faible implication des organisations professionnelles et associations sectorielles, la perception des membres potentiels comme concurrents, la problématique didentification des membres potentiels dun consortium, le cadre fiscal (TVA et statut dexportateur) et les difficultés à trouver les compétences requises. Lenseignement que lon peut tirer de lexpérience marocaine cest que les consortiums ont plusieurs traits communs, mais chacun dentre eux a sa propre histoire, son rythme, ses performances mais aussi des difficultés quil faut connaître. Et donc pour mener à bien le consortium, il est impératif de se poser les questions suivantes : quelle est la nature des difficultés ? Comment les dépasser ? Quels sont les besoins des consortiums et comment peut-on les appuyer ?