* Des informations ont filtré concernant le contenu du rapport élaboré par les euro-députés en visite au Maroc du 25 au 29 janvier dernier : elles ont été instrumentalisées contre le Maroc. * Selon le président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de lUnion du Maghreb Arabe, le rapport final na rien à voir avec les informations qui ont circulé. * Il ne peut être considéré comme définitif quaprès approbation par le Parlement européen, soit dans deux semaines. Un groupe de députés européens sest rendu au Maroc, notamment à Laâyoune et dans dautres zones de la région du 25 au 29 janvier. Cette première visite du genre de députés du Parlement européen devait être sanctionnée par un rapport. Cette information anodine a été rapidement introduite au cur dune machination. Voici quelques jours quune fuite dinformations contenues dans ce rapport a été instrumentalisée par des parties hostiles au Maroc. Carlos José Iturgaiz Angulo, député européen et président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de lUnion du Maghreb Arabe, est revenu sur cette affaire lors dune rencontre avec un groupe de journalistes marocains en visite aux institutions européennes sur invitation de la Délégation de la Commission européenne à Rabat. Il assure demblée que les informations qui ont été rapportées ne reflètent pas le vrai contenu de ce rapport qui a été débattu ce mardi 17 mars au sein du Parlement européen. «En tant que députés européens, nous avons élaboré notre propre programme de visite et nous sommes partis à la rencontre des ONG à Laâyoune. Nous avons ensuite rencontré des politiciens, puis des parlementaires avant de nous entretenir par la suite avec des membres du Gouvernement marocain», poursuit-il. A lissue de cette visite de cinq jours au Maroc, les députés faisant partie de cette délégation ont élaboré un rapport qui sera rendu public dans les semaines à venir après le débat et lapprobation par le Parlement européen. Dans un communiqué du bureau de Bruxelles de lagence MAP, le député européen Alain Hutchinson, vice-président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen (PE), a dénoncé cette fuite dinformations organisée en direction de certains médias sur ce projet de rapport. Lors de cette visite, Carlos José Iturgaiz Angulo et les députés laccompagnant ont eu loccasion de discuter en toute franchise avec les forces politiques marocaines. «Jai dailleurs adressé, dans ce sens, une lettre formulée par lensemble des euro-députés faisant partie de ce voyage, au président du Parlement européen lui demandant, à la lumière du Statut Avancé, davoir des relations avec le Maroc et de créer une coopération bilatérale qui, à terme, devrait donner naissance à une Commission parlementaire mixte UE-Maroc au même titre que celles que nous avons déjà avec dautres pays comme le Japon, la Turquie ou le Mexique», poursuit Carlos Carlos José Iturgaiz Angulo qui sest dit très fâché quune aussi grossière erreur se soit produite. «Vous savez que cette première visite est historique dans la mesure où nous avions lopportunité de visiter Laâyoune et de parler avec tout le monde sans problème, pro-Maroc et pro-Polisario, grâce à la facilitation et la coopération du Maroc. Le Wali de la ville de Laâyoune nous avait même proposé de visiter la prison de la ville si nous le souhaitions. Ça promet un progrès sur ce dossier du Sahara. Je rappelle à juste titre que ce rapport na pas de connotation politique et que notre mission sinscrit parfaitement dans le souci de veiller au respect des droits de lhomme», ajoute-t-il. Dans les principales observations contenues dans ce rapport proposé au débat, figure limportance pour les Sahraouis dêtre réunifiés. Une requête qui trouve son écho dans la proposition du Maroc. Pour ce rapport, la poursuite et le développement des relations avec le Maroc sont maintenus. Et à la lumière de la demande formulée de créer une commission mixte, ce rapport semble a priori favorable au Maroc. Bien que le président de la Délégation ait souligné que certaines personnes interrogées déploraient le manque de liberté dexpression dans la région Sud du Maroc, il a cependant insisté sur limportance de respecter les lois, notamment celles régissant le droit à la manifestation. Côté Polisario, le tableau est peu reluisant puisque ce rapport souligne linquiétude des euro-députés quant aux conditions de vie très dures des Sahraouis séquestrés dans ces camps. «Notre visite nest pas politique, mais humanitaire dans le sens où elle senquiert du respect des droits de lHomme. Nous avons eu lopportunité de rencontrer des membres de la Minurso, des associations des Droits de lHomme et nous voulons classifier notre rapport dans ce registre. Avec des recommandations bien évidemment», poursuit le député qui na pas voulu donner plus de détails sur ce rapport en attendant son approbation par le Parlement européen. Pour le Dr Jur. Hans Hermann Kraus du Parlement européen, le Maroc a enregistré des avancées très importantes par rapport à dautres pays de la région. «Il est sur la bonne voie», explique-t-il en ajoutant quil arrive que des députés européens soient conseillés par des lobbyistes ou des membres éminents du Polisario. Pour sa part, Carlos José Iturgaiz Angulo souligne à ce propos que des lobbyistes du Polisario sont actifs au sein du Parlement, «puisque nous respectons la liberté des députés de créer des groupes damis. Comme il existe aussi des amis du Maroc», conclut-il.