* Bernard de Souzy est un autodidacte de l'art, possédant une particularité très rare : il est ambidextre, ce qui signifie qu'il peut sculpter ou peindre a aussi bien de la main droite que de la main gauche. * L'artiste, d'origine franco-américaine, possède un parcours fait de bifurcations : il fut successivement antiquaire, décorateur, créateur de luminaires et de mobiliers, mais continue de considérer que son destin se situe ailleurs. * Sa passion du portrait va l'amener à créer ce qu'il appelle «Le Sanctuaire de l'Homme», 400 portraits de personnalités qui marquèrent le XXème siècle. w Finances News Hebdo : Qu'est-ce que le subjectivisme, Bernard de Souzy? w Bernard de Souzy : C'est ma réponse à l'art actuel, contre le pouvoir dissolvant du conceptuel. J'ai créé une expression artistique nouvelle dans laquelle ma créativité se libère des règles académiques, où la vérité n'est plus celle des apparences. Je veux guider celui qui regarde et le laisser ensuite vagabonder dans son propre imaginaire, dans sa propre intimité, dans ce qu'il voit. Je ne lui impose rien, je le guide jusqu'à un certain point, comme un enfant qu'on élève pour le perdre un jour ! Il y a eu le cubisme, l'elliptisme, le surréalisme, l'abstrait et le figuratif, l'impressionnisme et le pointillisme ; il y a maintenant le subjectivisme. Quelle audace que de revendiquer pareille pérennité, mais j'en suis tellement pénétré au fond de ma pensée ; ce sont les choses invisibles, qui ont pour moi, la plus grande valeur ; ces choses ne prennent la lumière que dans des instants furtifs, des moments de bonheur intenses et fugaces, issus de la recherche continuelle qui me poursuit et me démange en permanence. w F. N. H. : Quel est votre peintre préféré ? w B. D. S. : Sans la moindre hésitation, je dirai Vincent Van Gogh! Je connais son oeuvre sur le bout de mes doigts. Vincent est sans nul doute le plus spirituel de tous les peintres dont on connaît la biographie ; je ne veux pas dire que d'autres en soient dénués, mais sa correspondance dans «Lettres à Théo», le démontre de manière bouleversante. Je suis, de plus, intimement persuadé que Van Gogh, cherchait le subjectivisme ; il l'avait pressenti, il l'exprime parfois timidement, mais de manière si touchante ! Par la volonté de Dieu, Van Gogh est aussi à l'origine de ma rencontre avec celle qui devint mon épouse Adina. Je me souviens avec émotion qu'Adina et moi contemplions, côte à côte, l'autoportrait du peintre. C'était une après-midi d'été, au Musée d'Orsay. Il a suffi d'un regard, puis de quelques mots échangés, pour qu'opère la magie d'un amour qui n'a cessé de grandir. A partir de ce jour, Adina abandonne son métier de juriste et entame une formation d'expert en art à l'Institut Européen d'Etudes Supérieures d'Art. Et maintenant, nous travaillons ensemble. Mon épouse réalise les encadrements de mes tableaux, avec talent et complémentarité. w F. N. H. : Pourquoi êtes-vous venus au Maroc? w B. D. S. : Je connais bien la terre d'Afrique; pour notre voyage de noces, nous sommes venus à Marrakech. Immédiatement, nous sommes tombés sous le charme du pays et de ses habitants. De plus, la lumière, l'ambiance, les senteurs, sont des éléments qui sont tellement importants pour des artistes ! Et puis le rayonnement mondial que Sa Majesté Mohammed VI a donné au Maroc, ce nouveau regard, enfin, cette modernité qui, à la fois, respecte les traditions ancestrales, nous a beaucoup séduits. w F. N. H. : Est-ce que vous subissez un peu le syndrome de Louis Majorelle? w B. D. S. : Oui, c'est un peu ça, ou plutôt tout à fait ça! J'ignore si ma carrière sera celle de mon prestigieux prédécesseur, mais je dois vous confier que j'ai déjà peint une vingtaine de paysages du Maroc, ainsi que des portraits typiques, avec beaucoup de bonheur. Du reste, mon épouse qui est artiste peintre, a également réalisé avec bonheur plusieurs tableaux mettant en scène des personnages qui animent la vie de tous les jours. Il est sûr qu'un jour prochain nous exposerons ces oeuvres qui offriront aux amateurs un regard tendre et sincère sur ce peuple que nous aimons tant. w F. N. H. : Où exposez-vous actuellement? w B. D. S. : Nous exposons, pour notre plus grande joie, à la RempArt Galerie de Mademoiselle Kenza Cherkaoui. Cette jeune manager a eu un véritable «coup de foudre» pour le subjectivisme. Elle a, d'entrée de jeu, été submergée par l'émotion qu'elle ressentait devant certains tableaux. Pour nous, c'était bouleversant de voir une galeriste communier soudain dans une expression artistique nouvelle et qu'elle découvrait. Son ressenti était tellement sincère, que nous fûmes très touchés de voir à quel point elle «croyait» véritablement en nous. Je vais oser dire que, pour les artistes que nous sommes, savoir que l'on est apprécié, aimé et estimé, est un sentiment hautement valorisant et porteur d'optimisme au plus haut niveau. Ce sentiment est tellement rare que je peux avouer ne l'avoir jamais ressenti à ce point. Dans ce sens, un lien très fort s'est créé avec mademoiselle Kenza Cherkaoui, qui donne ici un sens profond à sa vocation, donc à son métier. Le subjectivisme est une nouvelle écriture picturale, il va falloir en assumer les conséquences ; celles-ci sont à la fois prévisibles et imprévisibles. D'autres emboîteront le pas à ce mouvement plein de promesses. La voie est ouverte, et c'est bien ainsi. w F. N. H. : Quels sont vos projets? w B. D. S. : Nous avons des projets sur le plan national et international. Je peux déjà vous annoncer, dans l'immédiat, que dans le cadre de l'événement Marrakech Grand Prix présidé par M. Ali Horma, Remp'Art Galerie Marrakech, exclusivité culturelle de cet événement d'envergure internationale, y exposera la collection d'une série limitée de mes tableaux, dont des subjectivismes retraçant l'épopée de la Scuderia d'Enzo Ferrari des années 20 à nos jours. Une sculpture bronze de Michael Schumacher est déjà exposée à Remp'Art Galerie- Quelques unes de ces oeuvres seront bientôt exposées au public ... Dans ces oeuvres, il y aura également des subjectivismes.