* Quatre mois après avoir déposé une demande auprès de la wilaya de Rabat, lAssociation Anti-Harcenic na toujours pas reçu son autorisation dexercice. * Pourtant, elle a reçu beaucoup de doléances émanant surtout du personnel des administrations publiques. Cétait en juin que linitiative de créer une association de lutte contre le harcèlement moral a vu le jour. Portée par de jeunes cadres, cette association est aujourdhui en stand by puisquelle na pas encore démarré son activité vu que la wilaya de Rabat ne lui a pas encore envoyé de «reçu». Et pourtant, la demande a été déposée en septembre 2008, soit après quatre mois dattente ; toutefois le bureau de lassociation na toujours eu aucun écho de la part des autorités compétentes. Pire encore, le plan daction pour lannée 2009, déjà élaboré, reste donc en suspens alors que plusieurs activités étaient prévues. «Nous avons élaboré un plan daction comportant des activités de sensibilisation sur les conséquences néfastes du harcèlement moral sur la santé physique et mentale des individus et de leur bien-être dans la société. Et également de son coût exorbitant pour les institutions et les entreprises dû à la prolifération dun mauvais climat au travail et au coût financier de labsentéisme. Malheureusement, nous ne pouvons mener à bien ces actions sans le «reçu» que nous attendons depuis quatre mois de la wilaya de Rabat», explique Hicham El Menzhi, président dAnti-Harcenic. Depuis lannonce de la création de cette association, les demandes et les doléances ont fusé dun peu partout. Même la rédaction de Finances News Hebdo avait reçu des appels de personnes voulant se renseigner sur les contacts de lassociation. Ce qui révèle le constat flagrant des pratiques de harcèlement moral et de mauvais traitement psychologique qui sont devenus monnaie courante et un style d'Administration, pour ne pas dire de management, dans nos administrations et entreprises. «Effectivement, nous avons reçu beaucoup de demandes de cas de harcèlement moral qui viennent surtout des administrations publiques. Cest pourquoi il est urgent que lassociation démarre ses activités», souligne Hicham El Menzhi. Rappelons que lassociation jouit du soutien du Syndicat National des Ingénieurs Marocains et dautres associations et syndicats nationaux. Elle dispose déjà dune ressource très importante formée de ses compétences dont le profil est diversifié et complémentaire pour mener à bien sa mission (juristes, sociologues, professionnels de la communication, des DRH, etc). Léquipe de pilotage de lassociation comptait mener, dans un premier temps, des actions de grande envergure au niveau de la sensibilisation et linformation du grand public, des entreprises et des institutions. Ensuite, leffort sera focalisé sur la proposition et ladoption dun texte de loi sanctionnant les actes de harcèlement moral au travail. Enfin, il sera procédé à une évaluation dynamique de la mise en uvre de la loi et de ses décrets dapplication. Mais toutes ces initiatives sont actuellement en veille et en attente du feu vert de la wilaya de Rabat. Au Maroc, et en labsence de statistiques sur lampleur du phénomène, on peut dire que le harcèlement moral est très répandu dans nos entreprises et administrations au point de devenir un style «dadministration» de prédilection par une grande majorité de responsables. Ces dirigeants qui nhésitent pas à profiter du manque dune législation abolissant le harcèlement moral au travail, de la méconnaissance du fléau par les victimes dactes de harcèlement moral et de la situation conjoncturelle du marché de lemploi dans notre pays. Les dirigeants doivent se frotter les mains en apprenant quAnti-Harcenic na toujours pas reçu son autorisation dexercice.