* La nouvelle loi sur les crèches privées veut faire observer une discipline quasi absente de la plupart des garderies denfants de 3 mois à 4 ans. * Lautorisation dexploitation nest pas indéfinie ; la capacité daccueil ainsi que la nature de lencadrement seront étroitement surveillés. La loi 40-04 portant statut des crèches privées vient dêtre publiée au B.O pour signifier aux concernés que cette année scolaire sera la période qui permettra de tester les nouvelles exigences du législateur. Il faut dire que le vide juridique qui prévalait, laissait une totale liberté aux établissements de choisir librement le contenu des programmes éducatifs correspondant à lâge des enfants. Un contrôle pédagogique sera exercé pour la première fois sur les crèches privées, outre celui administratif et sanitaire. Larticle 21 de la loi 40-04 mentionne ainsi que le contrôle pédagogique «a pour objet de veiller à lapplication des programmes déducation et à la vérification de la bonne gestion des équipements éducatifs et du matériel pédagogique». Cette mention légale est intéressante dans la mesure où la plupart des crèches nutilisent que rarement des équipements pédagogiques au profit des enfants. Souvent, on demande aux parents de verser des sommes supplémentaires pour que leur enfant puisse bénéficier dun spectacle à lintérieur de lécole ou pour participer à une activité éducative quelconque. La situation pédagogique des crèches demeure particulièrement inquiétante dans les grands centres urbains où la demande reste forte et laisse, par conséquent, peu de liberté aux parents pour «imposer» leurs conditions aux crèches. Il faut dire aussi quau sein des quartiers populaires de Casablanca, par exemple, les autorisations dexploiter une crèche sobtiennent sans trop de difficulté, posant ainsi un sérieux problème de lhabilitation des personnes chargées de garder et déduquer les enfants de 3 mois à 4 ans. Larticle 5 de la loi 40-04 a voulu mettre un peu dordre dans la procédure de délivrance des autorisations. En instituant «les motifs écrits pour justifier le refus des demandes douverture, dextension ou de modification dune crèche privée», ainsi quun délai de 60 jours pour répondre, le nouveau dispositif juridique veut mettre un terme au flou et aux considérations discrétionnaires et personnelles qui prévalaient dans loctroi des autorisations. Dun autre point de vue,le programme éducatif conçu pour les enfants de 3 ans et 4 ans sera étroitement surveillé via un contrôle pédagogique. Larticle 2 de la nouvelle loi utilise des termes forts pour sanctionner tout ce qui «incite» lenfant à la violence, à la haine, au racisme et à la discrimination». Une formule quon peut juger assez vague du moment que certaines crèches continuent dimposer la discipline via des moyens archaïques qui sont dailleurs peu connus des parents. Larticle 23 punit dune amende qui peut aller jusquà 2.500 DH tout directeur de crèche qui refuserait aux parents laccès aux locaux où sont fournies les prestations éducatives. Ces mêmes directeurs sont soumis à dautres obligations, en vertu de la nouvelle loi. Comme lexercice de leurs fonctions à plein temps au sein de leur établissement. Chose quon rencontre peu en pratique puisque les crèches «sauvages» sont souvent composées dun salarié et dun directeur qui remplit, parfois, les fonctions déducateur en cas dabsence de ses employés. Ceci pour signaler que la nouvelle loi va instaurer une vérification des documents concernant les cadres administratifs et pédagogiques exerçant dans des crèches.