Le processus de démantèlement douanier a profité à la Société Nationale de Sidérurgie qui a pu réaliser des économies importantes. Sonasid jouit d'une structure financière assez solide qui lui permet d'élaborer d'importants projets de développement. Le t Depuis peu sous l'actionnariat privé, la Société Nationale de Sidérurgie semble parfaitement tirer son épingle du jeu, malgré une concurrence ardue de la part des importateurs. Réussir ce tour de force n'a pas été une sinécure. Sonasid a en effet opté pour une réorientation de sa stratégie commerciale en renforçant sa présence sur le marché le plus important, notamment l'axe Kenitra - El Jadida. Dans cette optique, elle a acquis en 1998, pour un montant de 130 MDH, la société Longométal Industries; laquelle dispose à Casablanca d'un laminoir d'une capacité de 120.000 tonnes. Dans la même foulée, des travaux ont été lancés pour la construction d'un nouveau laminoir à Jorf Lasfar d'une capacité de 300.000 tonnes / an au coût de 620 MDH. Cette unité, qui permettra de fabriquer 200.000 T de rond à béton et 100.000 T de profilés, devrait être opérationnelle à partir de juillet 2002. Par ailleurs, il faut souligner que la reprise du secteur du BTP en 2000 et le démantèlement sont des facteurs favorables à l'évolution de son activité. La levée graduelle des droits et taxes douaniers devra ainsi permettre à la Sonasid de réaliser des gains substantiels, grce notamment à la baisse de la taxation sur ses intrants. Les taux douaniers sont passés de 17,5% (droits de douane de 15% et PFI de 2,5%) à environ 13,1% en 2000 et 8,8% en 2001. Ils s'établiront à 4,4% en 2002, pour une couverture totale à partir de 2003. En 2000 cependant, grce à la baisse de 4,4% des tarifs douaniers, Sonasid a pu réaliser une économie estimée à 30 MDH. En fonction des cours de la billette sur les marchés internationaux et du cours du dollar, ces gains pourraient se maintenir sur les deux années à venir ( entre 30 et 40 MDH), estiment les analystes de Al Wassit. A partir de 2003 néanmoins, date à laquelle la baisse tarifaire sur les produits finis entre en vigueur à raison de 10% par an pour une exonération totale en 2012, la Sonasid devra faire face à la concurrence née de cette libéralisation. Raison pour laquelle la société a élaboré une nouvelle stratégie basée sur le renforcement des alliances pour sécuriser ses approvisionnements en billette; l'amélioration de sa compétitivité via une meilleure maîtrise des coûts et un rehaussement de la qualité (certification Iso en cours); la diversification en aval de ses produits à forte valeur ajoutée tels que les aciers plats. Cette politique sera soutenue par une intégration en amont de son process industriel grce notamment à une mise en place d'une aciérie électrique. Cette unité, d'un montant global de 900 MDH, devrait démarrer sa production à partir de 2004 - 2005. Cette unité sera financée à hauteur de 60% par autofinancement et le reste par des concours bancaires vu le niveau de désendettement actuel. L'éventualité d'une augmentation de capital n'est également pas écartée. Structure financière solide Sonasid a amplement tiré profit de la reprise du BTP en améliorant son chiffre d'affaires de 19,1% à 1.908 MDH. Cette tendance haussière devrait se maintenir en 2001 et 2002 selon Al Wassit qui estime que le CA atteindra respectivement 1.980,2 et 2.118,6 MDH grce au maintien de la part de marché de Sonasid à 80% et à une progression des ventes de 4% par an. Avec un endettement financier inexistant, la société dispose en outre d'une marge de manuvre assez large pour lever des fonds afin de financer le projet de l'aciérie électrique. Le résultat d'exploitation a enregistré en 2000 une progression de 30,1% à 399 MDH, améliorant de fait la marge opérationnelle (laquelle devrait s'accroître jusqu'à 2003 en raison de la baisse des droits de douane) qui passe à 21% contre 19% en 1999. Al Wassit estime que le résultat d'exploitation devrait atteindre 535,7 MDH en 2001 et 630,4 MDH en 2002, dans l'optique d'un maintien des cours de l'acier sur les marchés internationaux au même niveau qu'en 2000. Quant au résultat net, il a enregistré en 2000 une importante progression de 41,5% à 250 MDH contre 176,7 MDH l'exercice précédent. Selon la société de Bourse, hors éléments non récurrents, le résultat net devrait s'accroître davantage pour s'établir à 318, 5 MDH en 2001 et 367,1 MDH en 2002. Sur le marché boursier, l'évolution du titre Sonasid est restée fortement corrélée au marché "avec une sous-performance en raison de la nature industrielle de l'affaire". La bonne santé financière de Sonasid, les perspectives de développement de la société, ainsi que le cycle de croissance dans lequel s'inscrit son marché plaident largement en faveur de la valeur. Aussi, les analystes de Al Wassit recommandent-ils de renforcer le titre en portefeuille jusqu'à un niveau de cours de 625 DH.