* Echanges à caractère pornographique et publicité clandestine, sont les deux reproches faits par le CSCA respectivement à «Libre Antenne» de Hit Radio et à «Smaâ Smaâ» de Chada FM. * Le Conseil a sévi sévèrement en ordonnant les suspensions de Hit Radio de 20h à minuit pendant quinze jours, et de Chada FM de 12h à 13h pendant une semaine. * Deux décisions lourdes de conséquences pour les deux chaînes sur le volet financier et, surtout, en terme daudience. Sanctions sévères ! Cest le moins que lon puisse dire des décisions du Conseil Supérieur de lAudiovisuel à légard de Hit Radio et de Chada FM. Le 24 septembre, le CSCA a rendu publique sa décision relative à lémission «Libre Antenne» sur Hit Radio et celle relative à lémission «Smaâ Smaâ sur Chada FM. Du côté de Hit Radio, lordonnance du CSCA de la suspension de la diffusion du service de la radio aussi bien sur le réseau hertzien terrestre que sur Internet, quotidiennement de 20h à minuit pour une durée de 15 jours a été accueillie avec surprise. «Nous avons été très surpris de cette décision ; dune part, parce que nous avons réagi juste après la diffusion de lédition en question de lémission «Libre Antenne», explique Imane Laraichi, attachée de presse de Hit Radio La suspension de lémission et la mise à pied de son équipe est survenue rapidement après sa diffusion, à la suite dune réunion du Comité déthique de Hit Radio composée du Directeur général, du directeur des programmes et du directeur des ressources humaines. «Nous-mêmes sommes très sévères envers nous-mêmes et avons jugé que ladite émission ne collait pas à notre déontologie. Nous avons ainsi décidé de suspendre lémission et de mettre à pied toute son équipe. Dautre part, nous sommes surpris de la sévérité de la décision du CSCA. Une décision que nous acceptons, puisque nous sommes légalistes», poursuit I. Laraichi. Rappelons que la décision du CSCA concerne les éditions du mois daoût 2008 de «Libre Antenne» sur Hit Radio et particulièrement celles diffusées du 18 au 21 août. Dans un communiqué, le CSCA estime que ces éditions avaient contenu des échanges à caractère pornographique manifestement attentatoires à la moralité publique et a constaté que «les animateurs de lémission ont incité, sans retenue et de manière répétitive, aux échanges précités». Suite à la décision du CSCA, Hit Radio német plus depuis ce lundi 29 septembre de 20h à minuit, une tranche particulièrement importante. Cette décision pèsera lourdement sur le taux daudience de la chaîne. Les responsables en sont bien conscients : «Notre principale inquiétude est de perdre des parts daudience. Nous savons quun auditeur perdu est difficile à récupérer. Surtout sur cette tranche horaire. Concernant limpact financier de cette suspension, il na pas encore été mesuré mais «il y en aurait certainement poursuit Imane Laraichi. Une chose est sûre», lémission ne reprendra pas après la levée de suspension. Elle a été supprimée de la grille des programmes de Hit Radio. «Et nous sommes actuellement en train de réfléchir à un concept démission qui sera également interactive à partir de 2009. La mise à pied de léquipe de «Libre Antenne» est toujours en cours et aucune décision na encore été prise à ce sujet», conclut lattachée de presse de la chaîne. Rachid Hayeg tempère Depuis deux ans que Chada FM existe, la chaîne na jamais eu le moindre avertissement pour se voir, dun seul coup, sanctionnée. Le CSCA lui reproche davoir enfreint les dispositions de la loi sur la communication audiovisuelle et du cahier des charges se rapportant à linterdiction de faire lapologie de groupes dintérêts économiques et de diffuser toute publicité clandestine. Dans sa décision N° 39-08, le Conseil remet en cause lémission «Smaâ Smaâ», du 10 juillet. «ladite édition pourrait être considérée comme une forme de publicité commerciale clandestine au profit dun promoteur immobilier, de ses projets et offres de logements », comme le souligne le communiqué du CSCA. Il sagit de lune des capsules de «Bahloul» sur Anas Sefrioui, le PDG dAddoha. Lanimateur de ladite capsule est effectivement lié au groupe immobilier par un contrat publicitaire, mais cela nempêche que cest un contrat qui date bien avant que cet animateur ne rejoigne Chada FM. Bien quil accepte cette décision, Rachid Hayeg, le président de Chada FM, estime quaprès deux ans de «bonne conduite», il aurait aimé recevoir un avertissement au lieu dune sanction pareille. Il réfute également la thèse de la publicité clandestine. «Il est facile de faire le lien entre lanimateur et le contrat le liant à Addoha, mais sa capsule na rien à voir la dedans, puisquà linstar dAnas Sefrioui, ce même animateur avait réalisé des capsules sur Nawal Mouttawakkil, ou encore Aïcha Chenna», explique Rachid Hayeg. «Nous allons nous acquitter de lamende de 35.000 DH et susprendre la diffusion de la chaîne quotidiennement et pendant une semaine de 12h à 13h. Ce qui nest pas crédible vis-à-vis de nos auditeurs sachant que cela impactera notre taux daudience puisque la tranche suspendue est une tranche phare communément connue par le «drive time» où tout le monde est au volant à écouter la radio», soutient Rachid Hayeg. Limpact financier de cette suspension est également lourd pour la chaîne liée par contrats aux annonceurs. Les pertes sont estimées à environ de 200.000 DH. «Depuis que nous avons démarré notre activité nous nous sommes attachés au respect de notre cahier des charges en optant pour un contenu clean. Mais cela ne veut pas pour autant dire que nous devons être une radio carrée. Nous avons fait le pari de la créativité et de diffuser des concepts innovants», se défend le président de Chada FM. Bahloul, quant à lui, continuera à diffuser ses capsules mais tout en ayant reçu lavertissement dêtre plus vigilant et de veiller au respect du cahier des charges de la chaîne. La décision du CSCA a laissé perplexe la communauté «radiophonique» par sa sévérité, surtout que lexpérience radiophonique, étant tout de même à ses débuts, aurait mérité un peu de souplesse.