* Lactivité associative ou sociale est une alternative pour les femmes face à lobstruction de la vie politique, exclusivement dominée par les hommes. * Les réformes législatives, notamment du Code de la famille et du Code de la nationalité, de même que la représentation des femmes aux postes de responsabilité au Parlement et au gouvernement ont accentué cette présence. Si la vie politique reste relativement hermétique à la femme, laction sociale et la société civile représentent une alternative à lexpression du rôle de la femme dans la société marocaine. Cest pourquoi dailleurs la présence féminine dans la société civile est prépondérante. Un avis que partage Nouzha Skalli, ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité. «La place des femmes dans la société civile est très importante, en tout cas plus grande que dans les instances politiques, du fait que les enjeux de pouvoir sont moins forts qu'au sein des organisations politiques», explique-t-elle. Mais elle ajoute une autre dimension plus humaine, cette fois-ci pour expliquer cette forte présence féminine dans les chantiers sociaux. «On constate une forte propension des femmes, de par leur culture , au don de soi et elles sont connues pour leur sens du social développé. C'est pourquoi elles sont fortement investies dans la prise en charge des enfants abandonnés, des enfants des rues, des mères célibataires etc.», souligne Nouzha Skalli. Mais si on les chasse par la porte, elles reviennent par la fenêtre. Ainsi, ceux qui voulaient priver les femmes denjeux, se voient actuellement surpris du pouvoir dont dispose désormais la société civile et, par conséquent, la femme. En effet, la société civile et les associations qui agissent dans le social sont devenues aujourd'hui des partenaires institutionnels des politiques publiques et particulièrement depuis le lancement de l'INDH, le 18 mai 2005 par SM le Roi. «En fait, cet engagement citoyen qui se manifeste à travers la société civile constitue un véritable «gisement» de citoyenneté et de compétence au service du développement social. Les femmes en sont largement partie prenante», poursuit la ministre. Ce rôle sest substantiellement renforcé depuis lavènement du Code de la famille. La corrélation entre les deux est très palpable pour les acteurs de la société dans la mesure où les réformes législatives, dont le Code de la famille mais également le Code de la nationalité, ont consacré la citoyenneté pleine et entière des femmes. Les encourageant ainsi à exercer de plus en plus leurs droits. «L'accès des femmes également aux postes de responsabilité au Parlement et au gouvernement, a contribué à leur ouvrir des perspectives et peut effectivement avoir contribué à libérer davantage les énergies et encouragé les femmes à s'impliquer davantage dans la vie publique et dans l'action citoyenne à travers la société civile », conclut Nouzha Skalli, elle-même député et grande militante associative. À ceux qui critiquent les modalités de mise en application du Code de la famille, Meriem Othmani, la Présidente dINSAF, rappel quil était bien impensable de toucher à la sacro-sainte Moudawana. «Lavènement de ce Code a été fait avec beaucoup de courage dans un Maroc qui déjà subissait les affres du radicalisme et de lextrémisme. Et nous, société civile, nous voudrions du jour au lendemain dans notre pays croulant sous le poids des coutumes, que la loi s'applique sans heurts ni rancunes. Et bien quelle passe difficilement, certes, elle avance malgré les réticences et la mauvaise foi. La Justice gagne du terrain, l'information s'est répandue et bientôt ces années charnières ne seront plus qu'un mauvais souvenir pour toute la nouvelle génération qui grandira à l'abri de ces résistances», estime Meriem Othmani. À INSAF, qui apporte un soutien louable aux mères célibataires, des avancées importantes ont été constatées. Et le travail même de ces militantes est respecté. Au-delà de ce qua apporté le Code de la famille à la femme militante, pour elle, le plus sont ces avancées importantes qui permettent à un enfant sans père de ne plus être un être indésirable, sans identité ni reconnaissance. «Mais il y a encore beaucoup d'injustice et de textes qu'il nous faut encore faire changer. La lutte de la société civile doit continuer pour tenter de réduire les discriminations. Une petite brèche a été ouverte, il nous faut tous lutter pour l'agrandir avec l'espoir que nos enfants vivront dans une société plus équitable», espère-t-elle. Femme ou homme, peu importe !