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Entretien avec Moulay Abdallah Alaoui, Président de la Fédération de l’Energie : «Nous allons défendre les chances du gaz naturel»
Publié dans Finances news le 17 - 07 - 2008

* L’option pour l’utilisation du gaz naturel dans les centrales de Safi et Jorf Lasfar ne doit pas être occultée au profit du charbon, surtout avec la hausse du prix de ce dernier.
* Si ces deux produits énergétiques permettent l’approvisionnement, ils n’assurent pas pour autant l’indépendance énergétique. Donc, le dossier nucléaire est toujours maintenu.
* Des promesses sérieuses de la part du ministre des Finances pour inciter à l’utilisation des énergies renouvelables.
Finances News Hebdo : La stratégie présentée au Souverain propose deux scénarios alternatifs. Quels sont les facteurs qui décideront du choix de l’un ou de l’autre ?
Moulay Abdallah Alaoui : La stratégie énergétique telle qu’elle a été développée par la ministre Amina Benkhadra devant sa Majesté et dont nous aurons l’occasion d’affiner les contours au cours d’une réunion très restreinte, se décline de la façon suivante : d’abord, le secteur électrique qui est aujourd’hui bordé par des centrales qui verront le jour et qui fonctionneront au charbon et au gaz naturel. L’option du gaz n’est pas mise de côté, au contraire, elle va de pair avec le charbon dès qu’on aura la possibilité de trouver des contrats avec des fournisseurs à long terme.
Donc, on peut dire que les deux prochaines centrales, de Safi et de Jorf Lasfar, vont tourner à partir de 2012 d’abord au charbon. Mais nous, au niveau de la Fédération de l’Energie, nous allons mettre le focus pour l’option du gaz naturel qui ne doit pas être écartée. Si aujourd’hui nous avons des difficultés à trouver du gaz naturel, cela ne doit pas nous empêcher de le mettre en option pour ces deux centrales. C’est ce que nous allons dire à Amina Benkhadra. Il ne faut pas occulter le gaz naturel. Il faut simplement lui créer un cadre juridique établi, discuté, et un cadre fiscal.
La satisfaction des besoins en électricité est basée selon la stratégie d’Amina Benkhadra sur les centrales à combustibles d’origine fossiles qu’est le charbon. Or, nous, nous allons défendre les chances du gaz. Surtout que nous avons de bons arguments à opposer à la ministre. Notamment le fait que le prix du charbon commence à grimper. Il faut savoir que l’ONE a acheté, il y a une semaine, le charbon à 160 dollars la tonne. Hier, son prix frôlait les 200 dollars et il n’y a pas de raisons que le prix du charbon reste à ce tarif-là si le baril continue de grimper. Il faut donc faire très attention à ce facteur qu’est la hausse du prix du charbon qui démontre qu’à lui seul il ne peut compétitif.
Sans oublier que le charbon est polluant, que ce n’est pas un produit propre et qu’il va falloir s’équiper de nouvelles technologies pour se doter de charbon propre.
C’est pourquoi nous allons insister pour que le gaz naturel soit le pendant du charbon.
Par ailleurs, aussi bien le gaz naturel que le charbon, tous deux des énergies fossiles, n’assurent pas l’indépendance énergétique. Ils assurent la sécurité de l’approvisionnement, oui, mais pas l’indépendance énergétique. Cette indépendance ne peut être assurée que par l’énergie nucléaire.
F. N. H. : Cela reviendra-t-il à dire que le dossier nucléaire ne sera pas abandonné ?
M. A. A. : Bien sûr. À mon avis, la date qui a été fixée à 2020 me semble être la bonne, puisque c’est la date à laquelle je pense qu’on pourra raisonnablement avoir un réacteur nucléaire de dernière génération de 1.000 ou 1.200 mégawatts.
F. N. H. : Donc, les deux scénarios alternatifs peuvent être développés en parallèle ?
M. A. A. : Absolument.
F. N. H. : Depuis l’annonce de l’introduction et de l’institutionnalisation de l’efficacité énergétique et la fixation de 15 % comme objectif à atteindre à l’horizon 2020, avez-vous ressenti la possibilité d’atteindre cet objectif ambitieux?
M. A. A. : Je pense que c’est très utopique de la part des autorités de vouloir réaliser un objectif de 15 % en prônant l’efficacité énergétique. D’abord, le Maroc n’est pas un grand consommateur d’énergie par rapport à d’autres pays à économie similaire ; 8 millions de tonnes de pétrole par an et 3,5 millions de tonnes de charbon, donc, l’efficacité énergétique n’est pas la panacée.
Cependant, je pourrais adhérer à l’argumentaire de la ministre de l’Energie pour parler d’efficacité énergétique dans le secteur industriel et surtout dans le transport.
Mais cela nécessite une coordination avec de nombreux départements ministériels de façon à accorder nos violons. Et vous savez que ce n’est pas facile de mettre tous ces gens autour d’une table et de les faire travailler pour réaliser un objectif commun. Disons que je recommanderais des objectifs concrets surtout qu’il n’est pas sûr que les gens veuillent suivre. Malgré toute la bonne volonté qu’on y met, il faut que la ministre de l’Energie soit puissamment appuyée par le Premier ministre pour qu’on impose des règles de conduite au secteur du transport et à l’industrie. Quand vous parlez avec les transporteurs, ils vous disent qu’ils ont subi de plein fouet les hausses et qu’ils redoutent de subir d’autres hausses qu’ils ne pourront pas répercuter sur le consommateur. Mais en France, une loi est sortie récemment stipulant qu’un transporteur doit répercuter les prix sur le consommateur. Or ici, pour des raisons sociales, ce n’est pas possible.
Alors, l’efficacité énergétique reste un vœu pieux qui nécessite beaucoup de volonté et d’adhésion de la part des transporteurs pour moderniser la flotte et mettre à niveau le secteur.
C’est pareil pour le secteur industriel dont le matériel est vétuste et doit être remplacé par des machines plus performantes. Mais encore faut-il que les industriels puissent accéder aux prêts pour mettre à niveau leurs procédés. Et que ceci entre dans leur marge de profit puisqu’ils subissent une grande compétition.
Pour résumer, je suis très dubitatif sur l’économie de 1,5 à 2,5 millions de tonnes d’énergie.
F. N. H. : Malgré un plaidoyer en faveur des énergies renouvelables, celles-ci sont faiblement représentées dans le bouquet énergétique marocain, à cause notamment d’une fiscalité en leur défaveur. Des actions sont-elles prévues dans ce sens ?
M. A. A. : Loi sur l’augmentation de l’autoproduction de 10 à 50 megawatts est passée devant le Conseil des ministres la semaine dernière et sera de ce fait présentée à l’ouverture de la prochaine session parlementaire. C’est déjà une bonne chose que les industriels puissent produire leur propre énergie et pourront, en cas de solde, le revendre à l’ONE. Ce dernier s’est engagé à racheter le surplus de cette autoproduction. Deuxièmement, il existe au Maroc un programme de 1.000 megawatts puisque les éoliennes ont suscité un réel engouement. Dans ce sens, plusieurs groupes sont présents au Maroc notamment Theolia, Nareva, la Compagnies des Vents… ainsi, de nombreux intérêts se sont manifestés pour produire de l’énergie à partir de l’éolien en raison de la qualité des vents du Maroc, aussi bien dans le Nord que dans le Sud.
Le troisième point à retenir concernant les énergies renouvelables est que le ministre des Finances a été amené à faire des promesses très sérieuses pour adapter la fiscalité à ces projets. Donc, des mesures incitatives vont être prises assez rapidement et je pense notamment à la réduction de la TVA et la dispension de l’IS pour un certain nombre d’années pour les entreprises du secteur.
Des mesures encourageant les énergies renouvelables qui assurent une indépendance énergétique. Et je suis très optimiste puisque la ministre de l’Energie fait tout ce qu’elle peut pour faire aboutir ces mesures. C’est une dame de fer, quand elle veut quelque chose, elle finit par l’obtenir au profit de l’industrie des énergies renouvelables.
F. N. H. : Avez-vous déjà fixé les actions futures pour atténuer la dépendance énergétique dans le cadre du Fonds fraîchement créé et quel en sera l’échéancier ?
M. A. A. : La création d’un Fonds à part qui ne va pas être dilué dans le Budget ni consommé. Mais va être affecté à des actions ciblées pour atténuer la dépendance énergétique. C’est une bonne initiative puisque cet argent sera préservé. Mais tous les détails ne sont pas encore connus sur le mode de fonctionnement de ce Fonds.


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