* A fin février 2008, les recettes fiscales ont explosé de 21% par rapport à la même période de lannée 2007. * La hausse de la TVA résulte essentiellement de celle de limport. * La hausse des recettes fiscales devrait permettre à lEtat de faire face à lalourdissement prévu des décaissements de la Caisse de Compensation. Au terme des deux premiers mois de lannée 2008, les recettes fiscales ont atteint 24,72 Mds DH, soit une hausse de 21% comparativement à la même période une année auparavant. Cette croissance résulte essentiellement de la progression de 19% des revenus de la TVA à 6,65 Mds DH et de 33% de ceux de lIR à 7,7 Mds DH. La poursuite de cette tendance haussière incombe essentiellement à la conjoncture économique nationale. Toutefois, on commence à percevoir un changement dans la composition des recettes fiscales. Au titre de lexercice 2007, lessentiel des recettes provenait des impôts directs qui ont augmenté de 19,7% à 58,66 Mds DH dont limpôt sur les sociétés avec 30,43 Mds DH (25,8%) et limpôt sur le revenu qui, en dépit de la réforme layant concerné en 2007, a généré 27,74 Mds DH, en hausse de 13,7%. Sagissant de la TVA, cette hausse résulte de manière concomitante de la hausse de la TVA sur le marché interne et de celle de limport. A noter que depuis un certain temps, les importations nationales ne font que progresser. Une hausse due sans nul doute à la hausse du coût de lénergie, de limportation des céréales mais aussi au démantèlement tarifaire. Linflation importée dont se plaint le Royaume depuis le déclenchement de la crise pétrolière contribue peu ou prou à cette hausse. La hausse de lIR de 33% donne également matière à réflexion, sachant que la Loi de Finances 2007 avait introduit la baisse de limpôt sur le revenu à 42%. Donc cette baisse de lIR na pas eu dimpact négatif sur les recettes fiscales y afférentes. Ce résultat constaté aujourdhui confirme quune baisse de limposition entraîne un élargissement de lassiette. Et quune séduction par la baisse de taux encourage les contribuables à ladhésion. Dans les départements responsables tels que le ministère des Finances, on ne trouve pas dexplications à cette hausse. Parfois, les analystes peinent à établir des prévisions en ce qui concerne les finances publiques et cest ce qui justifie lécart flagrant entre les prévisions et les réalisations. Dans la plupart des cas, lécart provient essentiellement de la hausse des impôts directs. Cet état de fait confirme lidée que la variation des recettes fiscales nest pas proportionnelle à celle des agrégats macro économiques. Daucuns estiment que la hausse des recettes fiscales est à attribuer à lamélioration du contrôle fiscal et à la multiplication des vérifications fiscales. Les recettes fiscales liées à lIS restent inconnues pour le moment. Cette baisse de lIS de 35% à 30% prévue dans la Loi de Finances 2008 pourrait entraîner une hausse du nombre de sociétés contribuables. Le but de cette baisse étant de contribuer à une évolution des affaires économiques et, partant, réduire la pression sur les entreprises. Tout ce qui précède laisse prédire un changement de la configuration des recettes fiscales. Mais cela nempêche que les choix de politiques fiscales tels quadoptés par la DGI permettent de mobiliser des ressources et que les chantiers des réformes menées jusquici semblent réaliser les objectifs escomptés.