* La nouvelle réglementation bancaire interpelle plus dun, car loctroi des crédits aux entreprises va dépendre, objectivement, du risque que celles-ci présentent. Quel serait limpact de lapplication des règles de Bâle II au financement des PME ? Y aura-t-il un durcissement des conditions de crédits pour cette catégorie dentreprises ? Vont-elles être désavantagées par rapport aux grandes entreprises ? Le dernier colloque organisé par lassureur-crédit SMAEX a essayé de répondre à ces questions. Des intervenants de choix ont pris part à lévènement. Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, Mohammed Kettani, PDG dAttijariwafa bank, Moulay Hafid El Alamy, dans la casquette de la CGEM, Jérôme Cazes, DG de la Coface ont essayé, chacun de son côté, dapporter des éléments de réponse. «Les entreprises doivent améliorer leur organisation, leur process, leur gestion, pour que nous puissions leur octroyer un service facile daccès et surtout compétitif». Le mot est lâché. Et il vient du patron du champion bancaire Attijariwafa bank. Kettani ny est pas allé par quatre chemins pour exposer les enjeux de la nouvelle réglementation bancaire. Pour lui, cest de la qualité, de la disponibilité et de la pertinence de linformation financière fournie par les entreprises que dépendront les conditions doctroi dun crédit et sa tarification. Un constat sur lequel revient le patron des patrons pour qui lentrée en vigueur des règles de Bâle II représente «une réelle opportunité pour les entreprises, et surtout les PME». Fidèle à lui-même, Moulay Hafid El Alamy voit dans cette nouvelle réglementation bancaire un éperon qui va inciter les entreprises à se restructurer, améliorer leur performance et la qualité de linformation financière quelles fournissent à leur banquier, dautant que cela va contribuer à lobjectivité de la relation banque/client. «Nous avons un travail sur nous-mêmes à faire», avait-il indiqué. Un travail qui a été déjà amorcé, selon lui, depuis déjà deux années, avec notamment les diverses actions que mène la CGEM en ce sens (élaboration du label CGEM, Livre blanc ). Réaliste, Jérôme Cazes, DG de la Coface, le rejoint dans son raisonnement en affirmant que «les PME marocaines nont pas à sinquiéter de Bâle II [ ] Plus le crédit sobjective, plus les PME peuvent aller loin». Il pense dailleurs quil ne faut pas trop charger les banques, si durcissement des conditions de crédits il y a, car «il est normal pour un banquier de faire des affaires avec une entreprise solide plutôt quune entreprise pas solide». Un constat étayé par Jouahri qui, en conclusion des travaux du colloque, appelle les PME à plus de transparence. Son appel est sans équivoque et résume toute la problématique: «Vous voulez quon vous aide, passez à la transparence financière» !