* LAssociation marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde (AMP) estime que la CNSS continue à ignorer la souffrance des malades chroniques et à imposer le ticket modérateur de 30 % sur les médicaments. * Lors de la première journée nationale de la polyarthrite rhumatoïde, lAssociation a souligné lurgence de prendre en charge les traitements à 100 %. «La polyarthrite rhumatoïde nest pas une fatalité. Il existe des traitements capables de soulager les symptômes, mais aussi des traitements de fond capables denrayer lévolution de la maladie», explique Dr Salah Bennouna, Président de lAMP. Malheureusement, ces traitements ne sont pas couverts à 100 % par lAMO, ce qui représente une grande barrière pour les patients estimés à 150.000 au Maroc. Un nombre estimatif puisque cest une maladie dont les symptômes peuvent êtres confondus avec ceux du rhumatisme en cas de mauvais diagnostic, si consultation il y a, bien évidemment. Ainsi, et comme tous les autres malades, les personnes atteintes de polyarthrite se voient imposer le ticket modérateur de 30 % sur les médicaments. La CNSS est ainsi pointée du doigt. Et pourtant, il sagit bien là dune pathologie grave, une maladie inflammatoire chronique qui touche les articulations, et qui évolue par poussées. Autant dire que cest un traitement lourd pour les ménages comptant une personne atteinte. Elle est dautant plus grave quelle touche surtout la population active. Ainsi, les premiers symptômes apparaissent souvent entre 30 et 45 ans, majoritairement chez les femmes, qui sont 3 fois plus souvent atteintes que les hommes. Ce sont tout dabord des douleurs articulaires, principalement dans les mains. Si rien nest fait surviennent ensuite les gonflements, lankylose et la déformation jusquau blocage total. Il est courant de rencontrer des déformations caractéristiques du type «mains en coup de vent» ou «doigts en col de cygne». Doù lappel lancé par lAMP, lors de la première journée consacrée à la lutte contre cette maladie, de prendre en charge durgence les traitements à 100 %. Bien quelle soit mal connue du grand public, la polyarthrite rhumatoïde toucherait, selon les estimations, entre 0,25 et 1 % de la population, soit 87.000 à 350.000 personnes au Maroc. Sans être mortelle, la polyarthrite rhumatoïde altère considérablement la qualité de vie des patients, qui ne peuvent plus effectuer de simples gestes de la vie quotidienne et deviennent à terme dépendants de leur entourage. Les séquelles physiques, mais également psychologiques, nécessitent une prise en charge et un accompagnement conséquent. Le poids social de la maladie, difficile à chiffrer, est probablement très lourd. «Les patients peuvent également être acteurs de leur maladie, en adoptant des postures adaptées, en portant des attelles, en pratiquant des exercices simples, en suivant des conseils diététiques», poursuit Dr Bennouna. Encore faut-il quils sachent quel mal les ronge, encore faut-il quun médecin ait pu poser le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde. Cest en diffusant linformation au plus grand nombre que cet objectif sera atteint. Cest le but que poursuit lAssociation marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde (AMP). Depuis sa création en avril 2007, elle multiplie les actions en ce sens. Aujourdhui, pour cette première journée nationale, elle a choisi de toucher les journalistes, vecteur essentiel dinformation, en les confrontant à la réalité quotidienne des malades. «Il est important de comprendre la difficulté de vivre la polyarthrite rhumatoïde au quotidien», ajoute le Dr Saleh Bennouna. «Cest pourquoi nous avons prévu des jeux et ateliers, pour faire appréhender de manière concrète et ludique à quel point les gestes de la vie courante recèlent de problèmes pour les malades». Pour cette première journée nationale de lAMP, un «workshop» a été organisé, au cours duquel des médecins et des patients ont expliqué aux journalistes ce quest cette maladie et comment elle détériore petit à petit leur qualité de vie au point de devenir un véritable handicap. Dès lors, la prise en charge thérapeutique des patients devient évidente. p