* Le nouveau Centre d'hébergement de l'INSAF reçoit la presse. * Les responsables de l'Association veulent être plus visibles, et du coup, plus accessibles aux mères en détresse. Avec le soutien de L'Oréal Maroc, l'Association INSAF a réuni la presse pour une visite guidée de son nouveau centre d'hébergement ouvert en 2006. Cette rencontre avait pour objectif de donner plus de visibilité à l'Association pour permettre aux mamans en situation difficile de pourvoir facilement prendre contact avec l'Association. En effet, la majorité des mères s'adressent à l'Association par le biais du bouche-à-oreille. Et encore, d'autres restent dans la difficulté, c'est le cas d'une jeune de 16 ans battue à mort par ses frères alors qu'elle était enceinte de 8 mois. « C'est arrivé quand nous étions à l'ancien local, on a su plus tard que cette fille avait erré plusieurs jours à la recherche d'aide, en vain. Ça nous a fait très mal et nous souhaitons que les personnes en détresse puissent accéder facilement à l'Association », dixit Meriem Othmani, Présidente de l'Association. Certes, le refuge d'INSAF ne peut accueillir plus de 80 femmes et leurs bébés à la fois, mais les responsables de l'Association peuvent néanmoins rediriger les mamans vers d'autres structures d'accueil et leur porter une assistance administrative et une aide pour survivre dans cette période difficile. «Notre objectif est de prévenir l'abandon des enfants. Nous essayons de prendre contact avec la famille et le père de l'enfant pour régler cette situation. Pour 2006, nous avons eu 36 % d'intégrations familiales, les filles ayant pu regagner le domicile parental. De même que nous avons enregistré 18 cas de reconnaissances de paternité et 18 autres de reconnaissances de mariage», affirme Nabila Tbeur, Directeur général de l'INSAF. La dernière et unique, enquête réalisée par le HCP en 2004, recence 5.000 cas annuellement rien qu'au niveau de Casablanca. Un chiffre qui est revu à la hausse puisque comme le souligne Nabila Tbeur, l'INSAF accueille à elle seule 1.000 demandes annuellement. Avec les deux autres Centres d'accueil au niveau de Casablanca, cela fait une moyenne de plus de 4.000 cas. «Et ce ne sont là que les mamans ayant franchi le cap et qui sont venues voir les associations pour les aider, sinon, pour la plupart des cas, nous n'en avons pas connaissance. Les mères se débrouillent seules, accouchent dans la détresse et des fois abandonnent leur enfant », souligne-t-elle. Présent lors de cette visite, Hervé Streichenberger, Directeur général de L'Oréal Maroc a insisté sur le rôle important que joue l'Association en donnant une chance à ces mamans, mais surtout aux enfants d'avoir un cadre de vie normal au lieu d'êtres abandonnés et élevés dans des orphelinats. Créée depuis 1999 et reconnue d'utilité publique en 2002, l'INSAF suit de près les bénéficiaires jusqu'à leur autonomie. Si jusqu'à récemment les plupart des bénéficiaires étaient des femmes de ménage ou des ouvrières, on recense de plus en plus de filles instruites qui se retrouvent dans cette situation de fille-mère. L'INSAF relève également que la majorité de ces filles sont issues de familles désunies. « Quand on a une vie difficile, on succombe facilement à la pire des armes, la tendresse. Ces filles sont victimes d'abus de confiance, puisque pour la plupart, elles ont succombé à la suite de promesses de mariage », déplore Meriem Othmani. Aujourd'hui, l'INSAF est soutenue par des partenaires comme L'Oréal Maroc qui a aménagé un atelier de coiffure pour apprendre un métier aux bénéficiaires, qui poursuivent des stages de formation et qui sont même recrutées. D'autres font des dons en nature. Tous apportent leur aide à cette Association qui milite contre l'abandon d'enfant et l'infanticide. L'INSAF exporte aujourd'hui son expertise vers d'autres associations, et il est prévu qu'un deuxième Centre d'accueil voit le jour.