* 71% des MRE occupent des postes peu qualifiés. * 14,7% souhaitent revenir dans leur pays d'origine. * Les nouveaux émigrés moins intéressés par l'investissement au Maroc. Les MRE sont en général peu intégrés dans leur pays d'accueil. Une bonne partie de nos concitoyens vivent en marge de la société. Leur faible niveau de qualification professionnelle est un handicap majeur pour leur ascension sociale. L'acquisition de la nationalité ou le mariage mixte n'ont pas un effet déterminant sur leur intégration. Ces conclusions sont le résultat d'un sondage effectué par le Haut Commissariat au Plan (HCP) auprès de 2.832 chefs de famille émigrés marocains et qui ont été présentées le 18 juin à Rabat. Pour Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan, «les résultats de l'enquête constitueront une base pour l'analyse du profil sociodémographique de cette catégorie de population, de sa mobilité géographique et du processus de son insertion économique et socioculturelle dans les pays où elle réside». Le HCP a mis en exergue également dans son enquête la politique des principaux pays d'accueil en matière de migration et des discriminations dans l'accès au marché du travail. Mais Lahlimi a insisté sur le fait que «les MRE expriment un fort attachement à leur patrie et que certaines catégories sont très intéressées par le retour définitif». Selon l'enquête du HCP, les immigrés de première génération, qui sont généralement chefs de famille, ont un niveau d'instruction peu élevé alors que leurs enfants et les immigrés de deuxième et troisième générations ont accédé à un niveau d'instruction moyen ou supérieur. Mais ils restent très défavorisés pour ce qui est des chances d'accès au marché de l'emploi. Selon le HCP, «pour 42% des sondés, l'emploi occupé est en deçà de leur formation». Sous la pression du chômage, ils sont contraints d'accepter des postes moins rémunérateurs avec des conditions peu confortables. Les diplômés d'études supérieures sont les plus concernés par des propositions de carrière moins prometteuse. Seulement 7,5% ont pu accéder à des postes de cadres supérieurs ou exercent dans les professions libérales. Alors que la majorité souffrent de leur faible niveau de qualification. 71% ont déclaré qu'ils occupent un emploi peu qualifié. Les goûts et les préférences diffèrent d'une génération à une autre. 91% de ceux qui ont émigré avant 1960 préfèrent investir au Maroc. Alors que ce niveau est ramené à seulement 13% pour les émigrés des années 2000. La question de la nationalité a été également traitée par l'enquête du HCP. C'est un vu pieux de tous les MRE. Mais seulement 33% ont pu avoir la nationalité de leur pays d'accueil. Même avec la nationalité, très peu de MRE participent à la vie politique de leur pays d'accueil. L'enquête du HCP a montré que seuls 30% des sondés sont inscrits sur les listes électorales. Se sentant comme des citoyens de deuxième degré, 14,7% de l'échantillon ont exprimé leur mécontentement et souhaitent revenir dans leur patrie. Les catégories de la population les plus intéressées par le retour concernent les retraités et les nouveaux diplômés avec des taux respectifs de 70% et 65%. Les MRE qui ont suivi l'essentiel de leur formation et de leurs études dans leur pays d'accueil sont les moins intéressés par le retour. Ils sont 44% à le déclarer. Il est vrai que l'intégration n'est pas une chose facile. Même si les MRE s'adaptent mieux par rapport à d'autres communautés d'immigrés.