* Le progarmme vise à créer 120.000 emplois et passer à une valeur ajoutée de 24 MMDH, dont 7 MMDH d'exportations. * Pour le financement du contrat, l'Etat a mobilisé un budget global de 2,8 MMDH sur dix ans. Etalé sur 10 ans entre 2006 et 2015, le secteur de l'artisanat a son contrat-programme. La vision 2015 vise à créer près de 120.000 emplois, une valeur ajoutée de 24 MMDH et une valeur des exportations de 7 MMDH. Il s'agit de tout un programme que les professionnels et les opérateurs concernés par le secteur ont signé. «La vision 2015 pour l'artisanat, à l'instar de celle du tourisme, est réaliste et réalisable. Les produits marocains sont très diversifiés. Ils reflètent les richesses naturelle, artistique, culturelle et historique du Royaume», a indiqué à cet égard Adil Douiri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Il a précisé toutefois que «le secteur peut accompagner le développement touristique du Royaume» ; et d'ajouter «qu'à l'instar de la Vision 2010 pour le tourisme, ce contrat-programme associant secteurs public et privé permettra d'assurer la pérennité des programmes de développement. Véritable feuille de route, il balisera la voie pour assurer le développement du secteur en impulsant la mobilisation des intervenants publics et privés». Pour le financement de ce programme, l'Etat a mobilisé un budget global de 2,8 MMDH sur dix ans ; trois conventions contribuant à ce financement. Pour sa part, Moulay Hafid El Alami, Président de la Confédération des entreprises du Maroc, a indiqué que «le patronat apporte tout son soutien au secteur de l'artisanat». Alors que Ghalia Sebti, Présidente de la Fédération des entreprises de l'artisanat (FEA), a affirmé que «le rôle de la FEA consiste à participer à la mise en place de la Vision 2015 dans le cadre d'un plan d'action qui a défini des axes d'urgence», et de préciser que « nos objectifs visent à résoudre les difficultés de croissance auxquelles sont confrontées les PME de notre secteur». Sebti a évoqué plusieurs problèmes, notamment «le statut, le régime juridique et la gestion de l'informel». L'essor du secteur de l'artisanat passe nécessairement par un programme de mise à niveau. Pour ce faire, il est nécessaire d'améliorer la qualité et de soutenir la production à travers la formation et le transfert de savoir- faire. Il est question aussi de résoudre la problématique des matières premières afin d'offrir aux professionnels des moyens adéquats de production. Dans ce cadre, trois conventions de financement ont été signées. Elles portent sur la formation des artisans par apprentissage (109 MDH par le secrétariat d'Etat chargé de la formation professionnelle), la mise à niveau des établissements de formation d'artisanat (100 MDH apportés par l'OFPPT) et l'assistance aux entreprises du secteur (66 MMDH apportés par l'ANPME). Douiri a souligné que «l'artisanat est une activité complémentaire du tourisme et des incitations fiscales sont programmées pour son essor». Le contrat prévoit aussi des mécanismes pour favoriser l'émergence d'entreprises locomotives dans l'artisanat à contenu culturel, ainsi que le développement d'un tissu de PME modernes et structurées. Il comprend également une série de mesures en faveur de la micro-entreprise (mono-artisans), dont l'appui au design, à la commercialisation et à la couverture sociale. Il est à rappeler que le gouvernement a lancé une initiative nationale destinée à cette catégorie de population. Plusieurs mesures ont été mises en place. Ces mesures concernent l'accès au financement bancaire, la couverture médicale et l'accès au logement. Le gouvernement veut convertir ce secteur en économie organisée. Pour ce qui est du volet financement, les artisans vont bénéficier de l'initiative Tamwil. Il s'agit de deux types de solutions proposées, soit un produit de micro-crédit avec un prêt de 20.000 DH en 2007 qui sera porté à 30.000 en 2008, soit un crédit bancaire qui peut aller jusqu'à 200.000 DH. «Ce sont des moyens de financement adaptés aux besoins et contraintes de la population-cible, avec une simplification importante des procédures d'octroi et une meilleure rentabilisation», a indiqué Douiri. Ces produits seront commercialisés par Attijariwafa Bank, la Banque Populaire et le Crédit Agricole et aucune garantie personnelle n'est exigée.