* Leur syndicat a adressé des propositions au département de tutelle. * Ils demandent une période transitoire d'au moins 18 mois avant la mise en service de la nouvelle société de manutention. * Des interrogations persistent sur le champ d'action et les attributions de la nouvelle société. Les dockers ont répondu à la proposition du ministre de l'Equipement et du Transport Karim Ghellab. «Comme convenu, nous avons adressé jeudi 2 novembre au ministre notre réponse par écrit avec accusé de réception», a indiqué Saïd El Hairech, Secrétaire général du Syndicat national des dockers professionnels et assimilés des ports du Maroc affilié à l'Union marocaine du travail (UMT). Ce syndicat regroupe quelque 2.000 adhérents dont 1.200 au port de Casablanca « Notre bureau syndical, en concertation avec les membres, a bien étudié les propositions du ministre qui restent à clarifier, surtout pour les attributions de la nouvelle société de manutention. Ghellab a garanti l'emploi pour tous les dockers, mais dans quelles conditions ?», s'est interrogé El Hairech. Le syndicaliste a rapporté par ailleurs que « les dockers ne sont pas contre la réforme portuaire, mais qu'ils cherchent à défendre leurs acquis et leurs intérêts ». «Les séries de grèves que nous avons observées étaient nécessaires pour que les autorités de tutelle prennent en considération nos revendications », a-t-il précisé. El Hairech s'est interrogé sur les conditions dans lesquelles la nouvelle société de manutention (appelée Consoport dont les principaux acteurs sont la Comanav et IMTC) devrait évoluer et de déterminer son champ d'activité au sein des ports. Certaines sources indiquent que sur le plan du partage des quais, le terminal Est sera attribué à la Sodep alors que le Terminal Tarik et celui des agrumes aux opérateurs privés. Plusieurs intervenants au port de Casablanca trouvent que la Sopep sera, dans les faits, très avantagée. Les armateurs plaident pour laisser le libre choix entre les services de la Sodep et ceux du privé. « La nouvelle entité ne possède pas les outils de travail, elle n'a pas les moyens ni les infrastructures de logistique, comment pourra-t-elle du jour au lendemain recruter 1.090 personnes ?», a indiqué El Hairech. Pour ce faire, la nouvelle société a besoin d'une période transitoire de 18 mois pour pouvoir fonctionner normalement. Amaallaoui Rezgui, Directeur de l'Association des agents maritimes et des stevedores a indiqué qu'il « faut une feuille de route pour mener à bien cette réforme portuaire. Le programme des changements a besoin des accords entre les professionnels et les autorités de tutelle ». Il a aussi mis l'accent sur « la période transitoire pour la nouvelle société de manutention qui a besoin de beaucoup d'investissements pour assurer les moyens matériels et humains pour fonctionner. Ce qui n'est pas le cas de la Sodep qui devrait hériter des équipements et du personnel de l'Odep ». Il est à rappeler que des négociations ont été menées pour mettre en application des clauses de la réforme portuaire. Dans ce cadre, plusieurs rencontres ont été organisées les 14, 18 et 30 octobre 2006 au siège du ministère de l'Equipement et des Transports, regroupant les délégués syndicaux des dockers des ports du Royaume affiliés à l'UMT, en présence du représentant du groupe Comanav. Le ministère de l'Equipement et des Transports a confirmé son intention d'appliquer la nouvelle loi sur les ports en tenant compte de la préservation de l'emploi pour les dockers. Pour ce faire, le département de tutelle a proposé au bureau syndical son programme d'action qui s'articule autour de la création d'une société de manutention filiale de la Comanav qui va opérer à côté de la Sodep. Cette nouvelle société s'est engagée à assurer l'emploi pour toute la main-d'uvre de manutention au port de Casablanca avec un effectif de 1.088 personnes. La société s'engage aussi à respecter les clauses de la convention collective. Les dockers ont tenu également une assemblée générale extraordinaire au siège de l'UMT à Casablanca, le 5 novembre 2006, pour étudier les propositions du département de tutelle. Dans un communiqué qui nous est parvenu, l'AGE a adopté à l'unanimité les propositions et les solutions décidées par le bureau syndical, à savoir la garantie de l'emploi pour tous les intervenants de manutention et la détermination du champ d'action et des attributions de la nouvelle société de manutention ainsi que l'application d'une période transitoire d'au moins 18 mois pour la nouvelle entité.