* Shell Maroc, filiale du Groupe Royal Dutch, qui est à 60 % néerlandais et 40 % britannique, est présente au Maroc depuis 1922 et emploie plus de 900 personnes. * Pour son président, le Maroc, pour un problème de langue, ne fait pas assez de marketing envers les entreprises du Royaume-Uni et nessaie pas de comprendre la mentalité britannique. Finances News Hebdo : Comment évaluez-vous la présence des entreprises britanniques, ici au Maroc, par rapport à dautres sociétés dans dautres pays ? Mohammed Raihani : Jimagine quil y a pas mal de sociétés britanniques présentes au Maroc, y compris Shell. On se considère britannique oui, néerlandais aussi. Parce quil ne faut pas oublier que le Groupe Royal Dutch est à 60 % néerlandais et 40 % britannique. Mais vu que Shell du Maroc est présente au Maroc depuis 1922, la société se considère comme étant marocaine avec 900 personnes qui y sont employées. Shell du Maroc est dailleurs très impliquée dans la politique énergétique du Royaume, mais aussi dans toutes les initiatives sociales du pays. Et au niveau du classement des entreprises du Royaume, nous sommes la septième entreprise au Maroc et la première entreprise privée selon le Classement des 500. Pour revenir à votre question sur les relations entre le Royaume-Uni et le Maroc, je pense que malheureusement, pour une question de langue, le Maroc ne fait pas assez de marketing envers les entreprises du Royaume-Uni et nessaie pas de comprendre la mentalité britannique. Le pays se focalise sur les pays francophones et lEspagne, alors que le Royaume-Uni est lun des plus importants pays commerciaux dans le monde. F. N. H. : Comment est élaborée la stratégie de Shell Maroc ? M. R. : Nous faisons partie du Royal Dutch Group qui a une organisation matricielle. Au Maroc, nous avons quelque 330 stations réparties sur le territoire national. La politique marketing et la stratégie de Shell du Maroc sont élaborées au niveau du groupe, parfois au niveau de lAfrique, mais parfois au niveau mondial, comme par exemple le lancement du diesel extra. Cest un produit qui a été créé par notre laboratoire en Allemagne et qui a été lancé dans plusieurs pays, y compris le Maroc. Et il y a beaucoup de communication entre Shell du Maroc et léquipe responsable de lAfrique, et même au niveau mondial pour favoriser le partage dexpérience. Et nous sommes très fiers de constater quaujourdhui, il y a de plus en plus de Marocains qui occupent des postes dimportance au niveau international. Cest vraiment une culture multinationale qui règne au sein de Shell avec un réel respect de la diversité. F. N. H. : Etant une filiale dune multinationale évoluant dans un marché régulé par lEtat, comment avez-vous réagi aux hausses des prix à la pompe ? M. R. : Au Maroc, nous sommes dans un marché régulé par lEtat et aucun opérateur, que ce soit une multinationale ou un opérateur marocain, na la possibilité dagir là-dessus. En fait, il y a eu une augmentation du prix du baril, et avec la Caisse de compensation, il y a eu une compensation des déficits par rapport aux prévisions fixées par le ministère de lEnergie et le ministère des Finances. Doù les deux hausses de prix à la pompe en juin et en novembre. Cest pour cela quil y a eu une petite baisse qui a été ressentie au niveau de la consommation, surtout chez les particuliers. Mais le secteur a su surmonter cela avec le soutien du ministère de lEnergie, des Affaires générales, de la Fédération de lénergie, de la GPM et, bien évidemment, de la Caisse de compensation. F. N. H. : Dans ce sens, comment a réagi la société-mère par rapport à ces rebondissements qua connus le secteur de lénergie au Maroc ? M. R. : Le Groupe était inquiet des retards de paiement par la Caisse de compensation. Ce qui a eu un impact direct sur la trésorerie des sociétés dont Shell Du Maroc. Et jai eu pas mal dappels de notre président de Shell Afrique pour senquérir de la situation. Mais sincèrement, et je le dis fièrement, quand le Premier ministre a donné sa parole et la tenue, nous avons été payés de tous les arriérés jusquà fin 2005 et même le mois de janvier 2006. Cela donne beaucoup de crédibilité au gouvernement et instaure un climat de confiance vis-à-vis des multinationales. F. N. H. : Quelle est limportance du marché marocain par rapport aux marchés dautres pays émergents ? M. R. : Pour le groupe, le Maroc est le deuxième pays africain plus important après lAfrique du Sud au niveau du marketing de distribution. Je ne parle pas de Shell Exploration. Et le groupe mère est très satisfait de sa présence au Maroc. En témoigne son engagement envers le pays en terme dinvestissement. Depuis cinq mois, nous avons engagé 5 à 6 millions de dollars dinvestissement et trois projets de stations sont en cours de réalisation. Le Groupe est conscient du potentiel du Maroc et nous aide dans ce sens. Par rapport au Shell Groupe mondial, lintérêt aujourdhui se porte sur la Chine et lInde, car le potentiel de ces deux pays est important. Le groupe prévoit la création de 60 stations par an en Inde et en Chine. F. N. H. : Quelles sont vos perspectives de développement pour le Maroc ? M. R. : Cette année, nous avons lancé le diesel extra et nous nous sommes engagés à ouvrir au moins trois stations-service dici fin 2006. Nous avons aussi investi dans le domaine de la sécurité. Nous venons justement de clore la semaine de la sécurité destinée au personnel, aux contractants et à tous nos partenaires pour diminuer toutes les causes liées aux risques professionnels. Nous sommes également partenaires dans lINDH avec un plan daction annuel de développement durable. Dans le cadre de notre programme Country Care, nous avons lancé une opération dans un village entre Béni Mellal et Afourer, pour le développement dun douar par la création dune école pour les enfants de ce village et pour que les habitants puissent accéder à leau potable. Nous avons également mis au point un programme social avec les communes pour la réalisation de terrains de basket et, à ce jour, 5 terrains ont été livrés à des communes clés en main Propos recueillis par