Procédure pénale : les avocats plaident pour plus de garanties pour le droit de la défense    L'ambassadeur du Bangladesh au Maroc achève son mandat et s'exile au Canada    Droits des femmes: les efforts du Maroc mis en avant au Panama    Justice : Ouahbi défend la nouvelle loi pénale malgré les réserves de l'opposition    Marché des changes (6-12 mars) : le dirham s'apprécie de 1,3% face au dollar    Modernisation urbaine : Rabat aspire au statut de capitale mondiale    Protection du consommateur : 300.000 points de vente contrôlés en 2024 (ministère de l'Industrie et du commerce)    Présidence marocaine de l'ECOSOCC-UA : Réalisations inédites et impact tangible en Afrique    L'Agence Bayt Mal Al-Qods poursuit la distribution du "panier de Ramadan" au profit des Maqdessis    Burkina Faso - Niger : À la recherche des camionneurs perdus [INTEGRAL]    Canada: La composition du nouveau gouvernement dévoilée    Le sénat américain approuve un budget fédéral évitant de justesse la paralysie du gouvernement    Botola D1 / J25 : Les FAR accrochent le MAS et s'accrochent à la deuxième place    Botola D1 / J25 : L'OCS inflige à la RCAZ sa 3e défaite de suite    Botola D1 / J25: Fort probablement, la RSB officialisée ''Championne 24-25'' ce soir !    Botola : Victoire de l'AS FAR sur le Maghreb de Fès    Eliminatoires Mondial-2026 : « notre principal objectif est de décrocher le billet de qualification le plus rapidement possible »    Sarcastique : Le Marathon Cosmique    Interview avec Yassine Ait Addi : « Nous réinventons l'apprentissage de l'Amazighe avec des modèles 3D »    À Oujda, une opération neurochirurgicale suspendue sans explication, incompréhension et appels à une enquête    Réforme du Code de la famille : vers la consécration de l'égalité et de la justice    L'Humeur : Le roi Charles III fan de Bob Marley    La météo pour ce samedi 15 mars    Arrestation à Tanger après un délit de fuite lors d'un accident de la circulation    Marrakech : 290 400 dirhams attribués à SFB ELEC SARL pour la maintenance électrique du CHU Mohammed VI    La France remet à l'Algérie une liste de 60 Algériens "dangereux" et brandit des mesures escalatoires    Revue de presse de ce samedi 15 mars 2025    Carburants : Une baisse des prix attendue dès samedi    Ligue des Champions : Carlo Ancelotti répond à la polémique Julian Alvarez    Les températures attendues ce samedi 15 mars 2025    Mondiaux de boxe féminine : La Marocaine Hasna Larti remporte la médaille de bronze    Cinquante ans après la récupération du Sahara, le Maroc doit saisir l'alternance Trump pour changer le cours de l'histoire    L'Algérie risque des sanctions américaines après la réception de chasseurs russes    Une ministre d'origine marocaine dans le nouveau gouvernement canadien    Mondial-2026: Regragui choisit son commando pour une qualification rapide [Vidéo]    Affaire Baitas : le gouverneur de Sidi Ifni Hassan Sadki met en garde contre l'usage partisan des moyens communaux en période pré-électorale    Loi organique sur le Droit de grève : feu vert de la Cour constitutionnelle, avec réserves    Caftan Week 2025 : Voici la liste des stylistes sélectionnées    Quel impact ont les récentes précipitations sur la saison agricole de la région Casablanca-Settat?    Industries manufacturières : hausse de l'indice de la production de 5% au T4-2024    Commission de l'UA. Mahmoud Ali Youssouf, prend ses quartiers    Economie africaine.La croissance sera bonne mais insuffisante    John Cena et Jessica Beil en tournage au Maroc    Togoville Jazz Festival annonce son retour    Comediablanca le festival du rire de Casablanca, dévoile sa programmation    Littérature : Le ministère de la Culture soutient la traduction des œuvres des MRE    Festival Comediablanca 2025 : Hanane Fadili et Romain Frayssinet à l'affiche    Patrimoine : la Kasbah Ajbili classée patrimoine national    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entretien avec Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan :«La lutte contre la pauvreté passe par le développement»
Publié dans Finances news le 30 - 03 - 2006

* La pauvreté baisse mais les disparités demeurent.
* Le développement humain progresse sans changer le classement PNUD du Maroc.
Finances News Hebdo : Quelle est votre déduction concernant l'évolution du niveau de pauvreté au Maroc ?
Ahmed Lahlimi : Globalement, elle a diminué de 17% en 1994 à 14% en 2004. Mais elle reste très forte dans le milieu rural avec 22%. Des disparités notoires persistent encore. Dans certaines régions, le niveau de pauvreté atteint jusqu'à 40%. Il y a des communes où la pauvreté a baissé. En revanche, chez d'autres elle a augmenté. Le phénomène est intimement lié à l'évolution économique. Les régions les plus vulnérables sont les régions qui sont fortement à la merci des aléas climatiques et qui ont une activité économique limitée.
F. N. H. : Cependant, malgré les progrès réalisés en matière de lutte contre la pauvreté, le classement PNUD du Maroc concernant le développement humain stagne depuis des années déjà ?
A. L. : Le Maroc a réalisé une amélioration continue de son développement humain depuis 1975. Mais cette progression n'a pas atteint la vitesse de croisière des autres pays qui ont des programmes plus renforcés en la matière et il y a aussi la persistance des déficits sociaux. Ce sont des chantiers de grande envergure qui nécessitent une politique d'ensemble qui fait appel à tous les intervenants. La lutte contre la pauvreté passe essentiellement par le développement. L'identification du phénomène par les chiffres et les informations est prioritaire pour son éradication. L'INDH devrait répondre à cette tâche. Elle pourra combler à terme ou du moins réduire les déficits sociaux et atténuer les disparités entre les milieux et les régions.
F. N. H. : Quelles sont les nouvelles indications relatives au vieillissement de la population ?
A. L. : La population marocaine a tendance à vieillir. C'est presque analogue à ce qui s'est passé dans les pays développés. L'espérance de vie augmente, la croissance démographique diminue et la pyramide des âges a tendance à se rétrécir en bas et s'élargir en haut. Ceci aura bien sûr un impact sur les retraites, sur la population active et les prévisions de l'Etat en matière d'infrastructures. Dès qu'on aura les chiffres sur l'immigration on pourra dès lors faire les projections pour 2025 et avoir les vraies tendances de l'immigration. Nous travaillons également sur les prospectives concernant le tourisme, l'agriculture et d'autres secteurs pour 2030.
F. N. H. : Vous avez évoqué les activités. A ce sujet, y a-t-il des enquêtes ou des études réalisées sur l'informel ?
A. L. : Le Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) est un travail d'ensemble qui s'intéresse à plusieurs paramètres d'une façon globale et généralisée liés surtout à la population. On va avoir l'informel dans la partie de ce que les gens déclarent faire. Mais le véritable travail sur l'informel nous allons le démarrer dans un ou deux mois. Une enquête qui va durer une année. Elle sera extrêmement fouillée. C'est une étude qui combine l'enquête sur l'informel et une enquête sur le revenu ; parce qu'au Maroc nous manquons de cette étude sur le revenu. La question à laquelle il faut répondre est : d'où viennent les revenus ? et ils sont utilisés à quoi ? et la répartition de ces revenus en matière de dépenses ? C'est-à-dire qu’on va s'intéresser à toute la structure de la consommation et de l'épargne. C'est un travail énorme qui va s'étaler sur une année. Mais je tiens à préciser que l'enquête va concerner l'informel licite. Pour l'illicite, on va chercher des méthodes pour le cerner.
F. N. H. : Pour ce qui est des critères relatifs à la pauvreté, est-ce que vous comptez adopter des normes de l'ONU ou bien des paramètres spécifiquement locaux ?
A. L. : On a adopté les deux. Les Nations Unies ont leurs standards et leurs normes en matière de recensement de la pauvreté que le Maroc a adoptés. Les niveaux de la pauvreté sont définis à l'échelle internationale mais avec des nuances selon chaque pays. Il s'agit avant tout d'un seuil de revenu journalier qui correspond à un certain niveau de calories, à savoir 1.800 par jour, et d'un niveau non alimentaire. Pour chaque pays on va trouver ce seuil qui va être calculé. Mais le problème est de savoir comment passer de ce seuil qu'on a étudié à partir d'une enquête sur la consommation des ménages sur la base d'un échantillon à un seuil de pauvreté pour chaque personne et pour chaque catégorie ? La question est de savoir comment coupler les résultats du RGPH et l'enquête sur la consommation des ménages. Ce couplage demande toute une technique et une série de travaux d'économétrie.
F. N. H. : Qu'en est-il de la fiabilité de vos travaux de recensement et d'enquête ?
A. L. : Le Royaume et l'Afrique du Sud sont les seuls pays africains qui ont une cartographie avancée de la pauvreté. Les deux pays ont des ressources humaines qualifiées et expérimentées. Ils adoptent des techniques d'économétrie et de démographie très avancées. Plusieurs pays arabes ou africains ont demandé de bénéficier de l'expérience et du savoir-faire marocains en matière de recensement.
F. N. H. : Comment abordez-vous la question des nomades dans le recensement?
A. L. : Le HCP a toutes les données sur les nomades. Ce sont des gens qui bougent. Il y a des régions et des localités qui sont concernées par leur mouvement et leur implantation. On les traite comme une section géographique fictive. Mais on cherche surtout leur origine, leur effectif et leur mode de revenu ou de consommation.
F. N. H. : Quel est l'intérêt du lancement du CD et du livre sur la pauvreté par le HCP ?
A. L. : D'abord, le CD permet d'avoir des données et des informations avec une cartographie bien expliquée concernant chaque ville, région ou catégorie. La deuxième chose, c'est d'avoir cette correspondance entre l'habitat et la population. On va améliorer les données du CD dès qu'on aura les statistiques sur les activités économiques et l'immigration. En avril, tous ces chiffres seront disponibles. Dès qu'il y aura du nouveau on va l'incorporer dans le CD. Cet outil pourra servir comme moyen de prévision pour les décideurs publics ou privés. Il intéresse aussi les universitaires, les étudiants et également les citoyens. Il sera disponible bientôt sur le marché. Son prix n'a pas encore été fixé, sachant que le coût du CD et du livre est de l'ordre de 1.000 DH. Mais le prix de vente va tourner autour de 300 DH.
Le livre permet d'avoir des cartes et un descriptif par région, localité ou même district. C'est un document qui a demandé beaucoup de travail et beaucoup de moyens déployés. C'est le cas notamment de la pauvreté où c'est la première fois qu'on présente une cartographie détaillée du phénomène.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.