L'Exécutif refuse toute augmentation des tarifs de transport sans son aval. Les professionnels estiment qu'ils ne peuvent pas supporter des charges supplémentaires. Un bras de fer s'annonce entre les transporteurs et le gouvernement. Les professionnels de ce secteur ont décidé d'augmenter les prix de leurs services sans attendre les issues des réunions avec les autorités. Ils avancent le poids important du carburant dans leur charge. Pour certains ministres concernés par la question, notamment Mohamed Najib Boulif, chargé du Transport et Mohamed El Ouafa, responsable des Affaires générales, «les professionnels du transport impactent les hausses du carburant sur les prix alors qu'ils ne le font pas quand il s'agit de baisse», explique El Ouafa. Pour Boulif, «les prix des transports sont réglementés et ne peuvent changer sans l'aval des autorités concernées». Le gouvernement veut enrichir les discussions pour aboutir à une action concertée surtout que les représentants du secteur sont éparpillés dans plusieurs associations ou syndicats. La Fédération nationale du transport (FNT) estime que «les autorités sont appelées plus que jamais à se pencher sur les problématiques du secteur qui n'est pas lié uniquement à la volatilité des prix des carburants mais à des contraintes encore plus profondes». «Nous devrons bénéficier des mêmes avantages notamment le carburant subventionné comme d'autres secteurs. Notre activité a aussi un rôle social. Il y a des milliers de chauffeurs de taxi avec plusieurs personnes à charge. La dernière hausse des prix du gasoil coûte en moyenne une charge supplémentaire de 30 à 50 DH par jour. Cela équivaut entre 1.000 et 1.500 DH par mois. Ce sont des frais qui impactent sérieusement notre revenu», explique Abdallah Habieddine du syndicat des petits taxis de Casablanca. Le même avis est partagé par le syndicat des transporteurs interurbains des grands taxis de Mohammedia. «Le gouvernement ne nous consulte pas quand il augmente les prix du carburant. Nous aussi avons le droit d'augmenter nos tarifs en fonction de ces évolutions. Nous ne pouvons pas continuer à supporter tous seuls ces charges», affirme Ahmed Mahdaioui du même syndicat. En attendant, les rapports s'annoncent houleux entre l'Exécutif et les professionnels.