Les assureurs, régulateurs et gouvernements doivent davantage coopérer ensemble afin de trouver des moyens efficaces pour rendre les produits d'assurances plus accessibles. La 7ème édition du «Rendez-vous de Casablanca de l'assurance» a permis d'aborder les difficultés engendrées par la crise actuelle.
Par B. Chaou
La notion d'assurance inclusive a davantage pris place dans le débat avec la crise. Car la hausse des niveaux de risque a rendu encore plus difficile l'accès aux produits d'assurances, surtout pour les tranches de population les plus vulnérables. Se penchant sur cette problématique, et dans la perspective de l'amélioration du cadre inclusif de l'assurance au Maroc, la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR) a consacré sa 7ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l'assurance au thème : «Inclusion en assurance & résilience aux pandémies». Un événement qui a connu la participation de plusieurs experts et grands acteurs nationaux et internationaux du secteur. Diverses thématiques ont pu ainsi être abordées et débattues durant ce meeting organisé sous format digital. Parmi elles, «Comment la crise de la covid-19 a changé le secteur de l'assurance ?». Il a été question lors de ce panel de discuter des futurs enjeux et défis de l'assurance, et des moyens à mettre en place afin d'encourager l'émergence de l'assurance inclusive et permettre l'élargissement de la couverture en assurance à toutes les tranches de la population. Pour Don Forgeron, président de la Global Federation of Insurance Associations (GFIA) et président et CEO du Bureau des assurances du Canada (BAC), «le secteur doit travailler avec les régulateurs et les gouvernements pour trouver les moyens qui rendraient les produits d'assurances plus accessibles, surtout en cette période de crise. Il ne s'agit pas de se réinventer, mais de trouver de nouveaux moyens efficaces d'opérabilité et de coopération avec toutes les parties prenantes afin de venir avec des solutions durables s'inscrivant dans une vision long terme». «Ceci permettrait au secteur d'être plus résilient et, au final, ce sont les consommateurs qui en bénéficieront avec des offres bien adaptées. Il faut une implication de tous si on veut réussir ce pari», ajoute-t-il. D'autres sujets importants ont également été soulevés lors de ce panel, dont notamment celui de la cybersécurité. En effet, si la digitalisation des services est un moyen efficace pour accompagner l'assurance inclusive et appuyer le déploiement des produits d'assurances, il faudrait être attentif aux risques de fraudes ainsi qu'aux attaques cybercriminelles pouvant engendrer des pertes de données personnelles, voire des détournement de fonds. «La cybersécurité est aussi un élément important, car plus nous opérons via le digital, plus le risque de fraude augmente. Il faut bien évidemment utiliser la technologie qui permettra d'améliorer l'inclusion, mais tout en se dotant d'outils pour protéger les consommateurs, de sorte à améliorer leurs expériences clients et les couvrir face à d'éventuels risques», avertit Forgeron. Il a également été question lors de ce débat de rappeler les difficultés que traverse le secteur des assurances actuellement. Pour les professionnels, le retour à «la normale» sera une mission très difficile et dépend en grande partie de la rapidité de la reprise des autres secteurs économiques au moins à leurs niveaux d'avant-crise. Cela permettrait, selon eux, de revenir à des échelles de prix des produits d'assurances plus «réalistes».