Elles sont en hausse de 9% à destination de l'Union européenne, principal client du Royaume. Par C. Jaidani En dépit d'une conjoncture internationale défavorable et d'une année de sécheresse, les exportations marocaines de fruits et légumes ont maintenu le cap. Tous les indicateurs disponibles pour la saison 2020/2021 font état d'une évolution favorable de tous les produits. L'Europe, principal client du Royaume, a importé 1,4 million de tonnes, enregistrant une croissance de 9% en 2020. Dans le détail, les légumes exportés ont atteint 778.340 tonnes, soit une progression de 4%. La part des tomates a atteint un taux d'environ 59%, avec un volume de 455.712 tonnes, soit une croissance de 10% par rapport à la saison précédente. Les haricots verts culminent à 125.982 tonnes, affichant une hausse de 5%. Les poivrons sont à 106.330 tonnes, enregistrant une hausse de 4%. Pour leur part, les fruits ont enregistré une performance notoire, avec un volume de 610.849 tonnes, soit une hausse de 18%. La pastèque s'adjuge la part du lion avec 233.177 tonnes, soit un bond de 44%. Certains produits ont réalisé des performances remarquables, comme la clémentine qui a, au terme de la campagne 2020-2021, enregistré une croissance de 60% par rapport à la saison précédente. Les framboises ont atteint un volume de 31.603 tonnes, les myrtilles 28.816 tonnes et les avocats 28.379 tonnes, soit des croissances respectives de 9%, 32% et 113%. Malgré les contraintes liées au Brexit, les produits marocains ont réalisé une percée remarquable au Royaume-Uni. Tous fruits et légumes confondus, les exportations marocaines vers ce pays ont bondi à 30.648 tonnes, soit 10.000 tonnes de plus par rapport rapport à la même période de l'année dernière ou 51% de croissance. Ainsi, les exportations de fraises ont réalisé un bond de 459%, les agrumes 57%, les tomates 14%, 822% pour les concombres et 219% pour les courgettes comparativement à la même période de l'année dernière. Les importateurs britanniques ont compensé le manque à gagner des produits provenant de l'Union européenne. «Les exportateurs marocains de fruits et légumes ont montré une nouvelle fois leur professionnalisme et leur capacité à relever les défis. Ils ont gagné une compétition rude et acharnée face à des concurrents redoutables, notamment les pays méditerranéens, et des clients très exigeants. Il n'y a pas de secret pour expliquer cette performance : nos produits sont de très bonne qualité et sont très compétitifs en termes de prix», souligne Lahcen Aderdour, président de l'Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL). Il rappelle aussi les contraintes ayant pesé lourdement sur la saison agricole, notamment la sécheresse qui était l'une des plus terribles de ces dernières années. «Les exploitants ont dû faire face à un stress hydrique de grande ampleur. Ils étaient également confrontés à des problèmes de logistique et la hausse du fret. Si la sécheresse avait persisté une troisième année consécutive, cela aurait été catastrophique, avec de lourdes conséquences. Aujourd'hui, dans l'ensemble, la situation se présente sous de bons auspices», précise Aderdour. Les professionnels de la filière sont confiants quant aux perspectives d'avenir. Ils estiment qu'ils peuvent davantage consolider leur positionnement dans les marchés historiques comme l'Europe et explorer de nouveaux débouchés.
Afrique de l'Ouest, un marché porteur Depuis l'ouverture du passage d'El Guergarate, et encouragés par une hausse de la demande de ces pays, les exportateurs marocains ont intensifié leurs activités à destination de l'Afrique de l'Ouest. Les produits les plus sollicités sont les pommes de terre, les oignons, les tomates, les pastèques et les agrumes. Ce marché est également investi grâce aux normes sanitaires qui ne sont pas aussi rigoureuses par rapport à celles de l'Europe ou encore des Etats-Unis.