Dans le discours qu'il a prononcé à l'occasion du 38ème anniversaire de la Marche verte, SM le Roi Mohammed VI n'a pas mâché ses mots, c'est le moins que l'on puisse dire, pour souligner le déficit de communication du Maroc, en particulier dans l'affaire du Sahara. Que le Souverain prenne sur lui d'en parler, témoigne d'une vérité jusque-là esquivée, peut-être même occultée. Sans nommer, il a pointé du doigt la corruption à l'échelle mondiale à laquelle le gouvernement algérien se livre dans l'affaire du Sahara et la guerre secrète qu'il livre au Maroc. «La raison principale de cette attitude injuste à l'égard du Maroc, avait-il déclaré, tient essentiellement à l'argent et aux avantages par lesquels les adversaires tentent d'acheter les voix et les prises de position de certaines organisations hostiles à notre pays. Ils dilapident de la sorte les richesses et les ressources d'un peuple frère, que cette question ne concerne pas, mais se dresse plutôt comme une entrave à l'intégration maghrébine». Depuis près de quarante ans maintenant, l'affaire de la marocanité du Sahara est sur la table du Conseil de sécurité, défendue âprement par le Maroc et combattue par l'Algérie ! D'une Assemblée générale à un débat au sein du Conseil de sécurité ou de la 5ème Commission, le débat n'en finit pas de s'enliser, il est devenu permanent en somme ! Comme une horloge, il resurgit régulièrement pour s'éclipser quelques semaines avant de rebondir. Le temps que nos adversaires préparent les nouvelles campagnes d'hostilité, concoctent les machiavéliques scénarios qui, pour viser le Maroc, n'en constituent pas moins d'abord des transgressions aux beaux principes de l'ONU et de la communauté mondiale ! Il est de bon ton d'affirmer, en effet, que ce conflit est en train de devenir le plus vieux entre deux voisins ! Il convient de rappeler, dans le même ordre d'idées, qu'il est le seul qui semble ne pas trouver de solution pour la simple raison que l'Algérie ne cesse de manipuler les cartes. Il mobilise des moyens substantiels, une force de l'ONU en permanence (Minurso), un émissaire personnel du Secrétaire général en la personne de Christopher Ross, des centaines pour ne pas dire plus de fonctionnaires à pied d'œuvre, mais il dénote ainsi l'incapacité de l'organisation mondiale à en venir à bout ! C'est, pour paraphraser Stanley Hoffman, «Gulliver empêtré»! Quarante ans de manœuvres dilatoires d'une Algérie qui ne se lasse jamais de dénier au Maroc ses droits sur ses territoires et, ce faisant, d'instrumentaliser les organes et l'administration des Nations Unies, chargées spécifiquement de ce dossier. Tant d'ardeur et de hargne, un machiavélisme à toute épreuve, les pétrodollars à tout-va, la corruption endémique et caractérisée, la diplomatie algérienne n'a guère changé de méthode, elle déploie un trésor d'ingéniosités manœuvrières, pratique le lobbying en faveur du polisario et corrompt même des fonctionnaires de l'ONU pour arriver à ses fins ! Et ce sont quoi ses fins ? Offrir aux opinions du monde une image déformée et pervertie d'un Maroc oppresseur d'un «peuple sahraoui», victime de l'occupation par le Maroc du Sahara ! Dans son discours du 6 novembre, SM le Roi a déclaré: «Certains Etats se contentent de confier aux fonctionnaires le soin de suivre la situation au Maroc. Or, certains parmi eux sont, soit mal disposés à l'égard de notre pays, soit influencés par les thèses de nos adversaires. Et ce sont eux qui veillent parfois, malheureusement, à la préparation des dossiers et des rapports erronés, sur la base desquels les responsables arrêtent certaines de leurs positions». Dans ce contexte, il faut convenir que la diplomatie algérienne a misé sur le financement d'associations et d'ONG humanitaires espagnoles que, calcul et certainement pas hasard, l'on retrouve à Lâayoune ou Smara au cœur des manifestations et des violences provoquées par des jeunes sympathisants du polisario, téléguidés, aguerris et dont la «mission» est de pousser les forces de l'ordre à réagir, quitte à les agresser pour cela ! Les stars du cinéma n'y échappent pas. Javier Bardem, acteur fétiche espagnol et son épouse Pénélope Cruz ne sont-ils pas devenus les stipendiés avérés de la cause de l'Algérie, payés rubis sur l'ongle ? Porte-paroles jouant sur leur statut de vedettes, capitalisant la célébrité au service d'une cause qui, pourtant, est en contradiction avec le principe dont ils se proclament : à savoir l'autodétermination des peuples! Le paradoxe ? Pourquoi Javier Bardem et son épouse emblématique ne soutiennent-ils pas le peuple des îles Canaries et du Mouvement pour l'indépendance et l'autodétermination de l'archipel canarien, créé dans les années 60 par Antonio Cubillo qui, suprême ironie de l'histoire, avait trouvé refuge à... Alger, à une époque où l'Algérie était en rivalité avec l'Espagne ! C'est ensuite les photos fabriquées qui prennent le chemin des magazines, de certaines télévisions fidélisées, des vidéos et youtube qui sont instrumentalisés à loisir contre le Maroc. Les ONG internationales ont joué un rôle significatif dans la construction d'une prétendue légitimité du peuple sahraoui, brimé et opprimé et d'une image négative, érigé comme un occupant ! En témoigne la macabre opération antimarocaine montée par la présidente de la Fondation Kennedy, dont l'hostilité affichée au Maroc n'a d'égale que ce qui a circulé librement dans les provinces du Sud, mais qui a, à l'inverse, dressé un rapport accablant contre le Maroc, et tenté de subvertir et le Conseil de sécurité et la Maison Blanche. Ces campagnes orchestrées, pensées et fignolées entre les services algériens, certaines officines spécialisées dans les propagandes et des think-tank étrangers, ne datent pas d'hier ! Elles émaillent abondamment l'histoire de ce conflit qui, paradoxalement, perdure à cause de la volonté d'un seul et unique acteur, le gouvernement algérien qui déploie des moyens financiers considérables, qui détourne l'argent et les richesses du peuple algérien pour les gaspiller purement et simplement dans cette guerre qui n'en est pas une, en faveur du polisario... Comment ne pas être interpellé quand on sait que la moitié des dépenses allouées officiellement à l'armée algérienne sont dirigées vers le polisario ? Et pourquoi un tel acharnement contre le Maroc, pour le polisario et non, par exemple, pour le peuple palestinien, pour le peuple kurde, les touaregs et autres «mouvements de libération» ? C'est finalement une machine de guerre que l'Algérie déploie contre le Maroc, et c'est se méprendre sur ses «bonnes dispositions» que de croire qu'elle changera de politique envers le Maroc ! Une illusion qui perdure depuis trente-huit ans...