Les investisseurs qui suivent le MSCI Emerging Market pourraient encore avoir des valeurs marocaines en portefeuille, et seraient donc obligés de les vendre sur le marché. Avec huit valeurs, le poids du Maroc dans l'indice MSCI Frontier Market s'établit à 4,84%, et pourrait évoluer. Comme annoncé précédemment, le Maroc a été reclassé dans les indices Morgan Stanley Capital International (MSCI). Le MSCI Morocco index a été rétrogradé du MSCI Emerging Market vers le MSCI Frontier Market. Ce downgrade reflète le faible flottant du marché boursier marocain, ainsi que le manque de liquidités. A titre d'exemple, le volume quotidien moyen du marché marocain est passé de 420 millions de DH en 2007 à 120 millions de DH en 2012. Ainsi, le nombre de valeurs marocaines dans l'indice MSCI Emerging Market est passé de 12 en 2002 à 3 en 2012, à savoir Maroc Telecom, Attijariwafa Bank et l'immobilière Addoha. Le poids du Maroc était inférieur à 0,1%. Selon un gérant d'une caisse de retraite locale, ce poids rendait la place marocaine peu visible sur le radar des fonds qui dupliquent le fonds MSCI EM. Le 7 novembre 2013, le verdict est tombé. Le Maroc quitte définitivement l'indice regroupant les pays émergents pour rejoindre les pays frontaliers. Mais cette rétrogradation lui a permis d'occuper une place plus importante dans le nouvel indice, malgré une base de calcul moins importante. Ainsi, le Maroc détient, selon une note de HSBC, un poids de 4,84% de l'indice MSCI Frontier Market en intégrant huit valeurs. Il s'agit de Maroc Telecom, Addoha, des bancaires Attijariwafa bank, BCP et BMCE, de Lafarge, Managem et Wafa Assurances. L'opérateur historique s'accapare à lui seul 32,13% de l'indice Maroc, quand Attijariwafa bank et l'immobilière Addoha représentent respectivement 19,63% et 14,28%. Les autres valeurs, quant à elles, se répartiront les 34% restants. Et lorsque le Qatar et l'UAE vont migrer vers l'indice MSCI Emerging Market, le poids du Maroc devrait augmenter pour se situer entre 5,5% et 6,5%. Cependant, ce reclassement du Maroc pourrait pénaliser à court terme la performance du marché boursier. En effet, les investisseurs qui suivent le MSCI Emerging Market pourraient encore avoir des valeurs marocaines en portefeuille, auquel cas ils seraient obligés de les vendre sur le marché. Ces flux à la vente sont estimés, selon HSBC à 1,58 milliard de DH, répartis à hauteur de 520 MDH, sur l'opérateur Télécom (l'équivalent de 0,61% du capital), 600 MDH sur Attijariwafa bank (l'équivalent de 0,90% du capital) et 490 MDH sur Addoha (l'équivalent de 2,82% du capital). Pour ce qui est des fonds gérés dans la catégorie Frontier Market, ils sont nettement moins importants, mais aucune estimation n'est communiquée sur les marchés financiers. Selon un investisseur qui couvre la zone MENA, les fonds d'investissement à l'international créent davantage de fonds FM et reçoivent beaucoup de souscriptions, à tel point qu'ils limitent leurs passifs. Actuellement, ces fonds ne devraient pas être inférieurs à 7 milliards de Dollars. Sur cette base, les investisseurs du Frontier Market devraient implémenter l'équivalent de 890 MDH sur IAM, 545 MDH sur Attijariwafa bank et 400 MDH sur Addoha. A noter que le Maroc est également représenté par un autre indice au sein du MSCI. Il s'agit du Morocco Small Cap Index. Cet indice était représenté par une seule valeur, Managem. Après le reclassement, cette valeur a été remplacée par neuf autres. Il s'agit d'Alliances, Delta Holding, Imiter, Minière de Touissit, Holcim, Label'Vie, Samir, Sonasid et Risma. Cet indice représentera 3,62% de l'indice MSCI Frontier Market Small Cap. A terme, le Maroc devrait bénéficier d'une demande plus importante de la part des investisseurs étrangers, ce qui pourrait augmenter les volumes traités sur la place casablancaise.