Le jeudi 24 octobre, Casablanca abritera un grand meeting de Jean-François Copé, président de l'Union du Mouvement populaire (UMP) et député maire. Il s'adressera aux Français du Maroc, parmi lesquels les Franco-marocains installés à Casablanca. Il se rendra ensuite le vendredi 25 octobre à Rabat pour rencontrer diverses personnalités dont des représentants de partis politiques marocains. C'est la délégation de l'UMP du Maroc qui organise cette visite, notamment Frédéric Elbar, Délégué officiel de l'UMP au Maroc, natif du Maroc et que nous avons sollicité afin qu'il décrive pour nous l'esprit de cette visite, son opportunité politique, ainsi que le partenariat franco-marocain. Finances News Hebdo : Frédéric Elbar, vous êtes né et avez grandi au Maroc, vous êtes avocat d'affaires international, et le représentant de l'Union du Mouvement populaire (UMP) au Maroc. Le 24 octobre prochain, Jean-François Copé sera à Casablanca pour y tenir un meeting et le lendemain à Rabat ...Dans ce cadre, comment situez-vous la relation franco-marocaine ? Frédéric Elbar : C'est une relation privilégiée, il faut la parfaire et c'est l'un des buts que nous nous sommes fixés à l'UMP, sous plusieurs angles. Le premier est de générer le plus grand nombre de rencontres entre les politiques marocains et les politiques français; afin de renforcer la densification de nos relations. Le second, compte tenu des relations entre les deux peuples, est d'essayer dans le cadre de notre mouvement, de mettre en place des réflexions, des positionnements sur plusieurs axes puisque nous baignons dans la même culture, afin d'être en mesure de favoriser l'intégration d'un côté comme de l'autre, des Français au Maroc et des Marocains en France... L'UMP pourrait certainement influer de manière efficiente par rapport à ce qui pourrait être fait en France vis-à-vis du Maroc ! F. N. H. : La communauté française qui vit au Maroc, c'est en quelque sorte une preuve de confiance envers notre pays, j'ajoute que beaucoup de jeunes Français arrivent pour s'installer et travailler au Maroc. Quel sens donnez-vous à cette évolution ? F. E. : Effectivement, il y a eu plusieurs vagues d'immigration française au Maroc, toutes à des moments particuliers. Mais c'est une continuité historique, un fil conducteur, dans un sens comme dans l'autre. Les jeunes Français dont vous parlez sont aussi beaucoup de jeunes Franco-marocains. Ils reviennent vers leur pays d'origine, s'ouvrent à l'international, veulent vivre des expériences à l'étranger et, la mondialisation aidant, regagnent les terres où ils voudraient se projeter, notamment francophones, et donc le Maroc, qui a bonne presse, constitue un choix particulier. Depuis une dizaine d'années, le Maroc connait un essor important. C'est un pays émergent, parmi d'autres sur le plan mondial, qui se positionne sur le continent africain. Comme tel, et forcément, il attire les jeunes Européens et Français qui souhaitent participer à cet essor économique. Je souligne que l'on retrouve cette envie chez les jeunes Franco-marocains qui expriment le désir de retrouver leur pays d'origine, leurs racines, leur famille... F. N. H. : Dans l'esprit de renforcer le statut des Français au Maroc, il est question, parmi les nouveautés, de désigner des conseillers consulaires. Pourriez-vous nous en dire un mot ? F. E. : En effet, il y aura prochainement, en mai 2014, l'élection pour la première fois des Conseillers consulaires. Les Français de l'étranger voteront pour élire des conseillers municipaux sur leurs lieux de résidence à l'étranger. Nous avons au Maroc 6 postes consulaires, à Casablanca, Rabat, Fès, Tanger, Marrakech et Agadir. Les personnes inscrites sur les listes électorales consulaires vont pouvoir voter pour choisir leurs représentants. Ces derniers, une fois élus, seront désignés «Conseillers consulaires», et feront partie d'un Conseil consulaire. Ils se réuniront régulièrement avec l'Ambassadeur et le Consul pour débattre d'un certain nombre de questions qui sont visées par la loi, à savoir l'enseignement public français à l'étranger, l'emploi et la formation et d'une manière générale tout ce qui peut être lié à des aspects économiques et sociaux et qui intéressent les résidents de la circonscription. Ils seront également des grands électeurs puisqu'ils éliront les Français qui feront partie du Haut Conseil des Français à l'étranger, organe appelé à désigner les 12 Sénateurs des Français de l'étranger, lequel soumettra au gouvernement français des rapports sur les Français de l'étranger. A chaque fois que le gouvernement devra prendre une décision concernant les Français de l'étranger, il devra s'appuyer sur les travaux de ce Conseil et des conseillers. Ces élections sont importantes car elles constituent une innovation, dans ce sens qu'elles mettent en place un lien de proximité entre les citoyens français et la mère-patrie. Et bien évidemment, l'UMP proposera sa liste... F. N. H. : Il y a une relation particulière entre le Maroc et le courant libéral de droite en France, au point que l'on a pris l'habitude de dire que le Maroc vote à droite ? Qu'en est-il exactement ? Comment expliquez-vous cette tendance ? F. E. : Je pense en effet que cette tendance est toujours là, réelle ! Maintenant, il y a eu des hauts et des bas. On a constaté que lors des dernières élections des députés des Français de l'étranger au Maroc, l'électorat s'est un peu plus porté à gauche, alors que traditionnellement il était porté à droite. En fait, la droite française à l'étranger a dû subir le contrecoup de la vague rose ici aussi, parce qu'une grande partie de l'électorat français au Maroc est constitué de Franco-marocains, plus sensibles sur certaines thèses que pourraient l'être, on va dire les Français d'origine. Il est certain qu'un nombre de positions adoptées par les partis de droite, à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy ont probablement interpellé une partie des Franco-marocains qui étaient appelés à voter. Personnellement, je pense qu'à un certain moment, il y a eu un petit flottement. A présent, je pense que d'une manière générale, les Français du Maroc , et notamment les Franco-marocains, appelés à voter aux élections françaises, tendent de manière naturelle vers la droite. Il peut toujours y avoir en politique des petits soubresauts (l'électeur étant souvent versatile) mais en fin de compte cela tendra vers la droite, sitôt que les choses au niveau des partis politiques français auront été figées par une vision claire. Dès lors on se retrouvera avec un électorat franco-marocain naturellement de droite. Je n'ai pas d'inquiétude à cet égard. F. N. H. : Comment pourrait-on renforcer cette relation qui, outre l'histoire et l'amitié, se fonde aussi sur un désir de coopération multilatérale, politique, économique et même sécuritaire ? F. E. : L'amitié franco-marocaine n'est pas un concept ou un slogan, c'est une réalité vivante, enracinée et vécue comme telle. Au niveau des deux peuples, de la culture, de la politique, des affaires. C'est une évidence... Le Maroc s'est tout simplement positionné, parmi les autres pays de la région ou de la sous-région, comme un partenaire stable, efficace sur lequel on peut compter. Et je pense que celui qui a fait le plus dans le renforcement de ce couple franco-marocain, c'est certainement le Maroc qui a su se montrer plus ouvert, proche de la France dans les moments diffficiles et, en même temps, jouer efficacement son rôle de pays ami et médiateur vis-à-vis d'autres pays arabes, du Maghreb, du Moyen-Orient et d'Afrique. C'est l'allié naturel de la France. Donc, renforcer, oui, on devrait trouver de nouvelles pistes pour asseoir encore plus cette amitié. Les deux pays travaillent énormément dans ce sens, en termes de partenariat et de coopération. Et c'est l'objectif, je dirais l'idéal que nous nous sommes fixés à l'UMP, qui est de renforcer la convergence des politiques. La venue de Jean-François Copé au Maroc, le jeudi 24 octobre à Casablanca, lui permettra de se présenter, et d'exposer son programme. Le lendemain, il se rendra à Rabat, pour converger les parties privées et officielles de son voyage comme il le fait quand il se rend au Maroc. Cette visite de Jean-François Copé, ès-qualités de président de l'UMP, nous démontre de manière éclatante la volonté de rapprochement nourrie par ce parti...