Depuis quelques mois la Bourse de Casablanca et le ministère de l'Economie et des Finances mettent en avant le projet de création d'un compartiment dédié aux PME. Karim Hajji, Directeur général de la Bourse de Casablanca, a annoncé la semaine dernière que le projet de Loi est au Parlement. «Nous souhaitons qu'il soit voté en octobre prochain», a-t-il déclaré. L'idée de créer un compartiment dédié aux PME serait très intéressante pour plusieurs considérations, notamment atteindre l'objectif de 150 entreprises cotées. D'autre part, les petits épargnants auront la possibilité d'investir dans des entreprises qui pourraient être cotées à des cours très bas, mais qui servent en même temps aux investisseurs un taux de rendement très intéressant. Et ce, en raison du potentiel de croissance de ce type d'entreprise. Cela nous ramène au socle de la problématique. Faciliter l'accès des PME au financement via le marché boursier implique pour les entreprises éligibles la présentation et l'engagement sur des perspectives de rentabilité très sérieuses, ainsi que des garanties de transparence concernant la communication financière. Les expériences étrangères en la matière nous enseignent sur ce point. La simplification de l'accès au marché boursier et aux règles de cotation vont de pair avec une fiscalité avantageuse, permettant d'attirer les PME et de stimuler leur mise à niveau. Et d'instaurer les pratiques de la bonne gouvernance, notamment la transparence informationnelle. Quel modèle choisir ? Compte tenu de la structure actuelle du marché boursier marocain, quelles seraient les caractéristiques du nouveau compartiment ? L'Algérie, par exemple, a opté pour un seul compartiment. Afin de motiver les PME à rejoindre la cote, un Fonds de soutien a été créé pour la prise en charge des frais d'introduction. Au niveau de la Bourse de Paris, c'est une nouvelle filiale qui a été créée pour chapoter deux compartiments dédiés aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire. Ainsi, les intervenants dans le marché marocain ont besoin de plus de visibilité pour cerner les caractéristiques du compartiment PME. Malheureusement Hajji, dans chaque sortie médiatique, évoque le sujet sans donner les détails sur le modèle choisi. Lors de la dernière sortie, nous avons eu le privilège d'avoir quelques informations concernant le potentiel existant. Le Directeur général de la Bourse de Casablanca a ainsi déclaré : «Nous rencontrons chaque année 200 PME. Aujourd'hui 500 entreprises pourraient répondre aux critères et être exigibles à l'introduction dans le nouveau compartiment». Concernant les incitations, Hajji a annoncé : «La Bourse s'engage à prendre en charge la moitié de ces charges à hauteur de 500.000 DH. Peu de PME le savent puisque nous avons mal communiqué sur ce point». Donc, un travail de communication et de sensibilisation est fortement recommandé.