La note de conjoncture dressée par BAM pour le secteur productif au terme des sept premiers mois de lannée 2005, a réservé des jugements qui diffèrent selon les secteurs. Ceux qui ont été retenus ont été les cinq jugés les plus importants pour léconomie marocaine à lheure actuelle : lagriculture, les pêches, lénergie et les mines, lindustrie et le tourisme. La campagne agricole de lannée passée continue de peser négativement sur la récolte des céréales dautomne. Dans les principales régions de production, 28% seulement de la superficie totale semée en bour ont été moins endommagés par la sécheresse, tandis que les 2/3 ont été déclarés affectés ou perdus. La production céréalière prévisionnelle au titre de lannée 2005 établie par le département de lAgriculture «atteindrait 35,7 millions de quintaux, en chute de 57% par rapport à celle enregistrée au cours de la campagne précédente». Cette baisse concerne aussi bien le blé tendre qui devrait fléchir de plus de moitié à 17,5 millions de quintaux, que le blé dur et lorge qui baisseraient de 62% chacun. Il faut remarquer que le gouvernement a mis en place un programme de lutte contre les effets de la sécheresse. La principale mesure adoptée tient précisément à «la suspension des taxes et droits dimportation de lorge, et la mise en uvre dune opération dannulation de dette en faveur de 100.000 petits agriculteurs». Au niveau du marché local, le volume des céréales commercialisé a progressé en un an de 22,4%. Les commerçants ont réalisé 54% du total des transactions contre 28% et 18% respectivement pour les minoteries et les coopératives. Les produits de la mer Au terme du premier semestre 2005, la production de la pêche côtière a fléchi de 7,3%. Cette évolution serait imputable à la baisse des prises du poisson pélagique et du poison blanc, avec respectivement -10,5% et -9,1%. Il faut remarquer que les pourcentages de captures des céphalopodes, crustacés, mollusques et coquillages ont connu un élan remarquable avec 67,5% et 90% daugmentation par rapport à la même période de lannée 2004. Ces débarquements étaient destinés à hauteur de 53,7% à la consommation en frais, tandis que les unités de fabrication de farine et dhuiles de poissons ont bénéficié de 23,7% de ces débarquements. Il faut souligner que les exportations des produits halieutiques se sont stabilisées pour cette première tranche de lannée 2005. Lénergie Selon les données fournies par la Société anonyme marocaine de lindustrie de raffinage (SAMIR), la variation de la production en 2005, comparativement à 2004, a augmenté de + 16,6%. La production de produits pétroliers raffinés a atteint 2,7 millions de tonnes, tandis que les ventes aux sociétés locales de distribution se sont élevées à 2,2 millions de tonnes. Pour ce qui est de la consommation totale de produits pétroliers, elle sest élevée, au terme du 1er semestre 2005, à 1,6 million de tonnes avec une progression de 7,2%. Daprès BAM, «cette évolution est due à laccroissement de la demande de la quasi-totalité des produits, à lexception de celle de lessence et surtout du pétrole lampant». Les mines Les chiffres délivrés par lOffice chérifien des phosphates pour le premier semestre 2005, analysés par BAM, laissent entrevoir une logique dexpansion pour la production de phosphate brut et de lacide phosphorique. La production du phosphate brut a augmenté de 5,9% pour atteindre 8,8 millions de tonnes, grâce à lexpansion de 22,4% des exportations de minerai, tandis que les ventes locales ont stagné à 4,4 millions de tonnes. Les industries de transformation La logique de lamélioration semble gagner tous les secteurs, notamment les industries alimentaires, du textile, du cuir et de la chaussure, ainsi que les industries chimiques et para-chimiques. Pour le textile, et grâce à la relance des ventes dans les branches de la filature, du tissage et des fibres synthétiques, un élan remarquable a été enregistré. A linverse, les branches de confection et de bonneterie continuent de pâtir de leffondrement de la demande étrangère sous leffet de la conjoncture internationale. Quant aux ventes de médicaments et des produits phytosanitaires, elles sont en nette reprise après la normalisation de la demande intérieure. A court terme, BAM prédit un renforcement de cette tendance haussière qui aura certainement des effets positifs sur les unités situées en aval, notamment celles des fabricants darticles en caoutchouc et en plastique, les gaz comprimés, les emballages et la peinture.