Le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville du Royaume du Maroc célèbre cette année la Journée mondiale de l'habitat, décrétée par les Nations unies, sous le thème : «Un logement pour tous : Un meilleur avenir urbain».
A cette occasion, le ministère a organisé, le 5 octobre 2020, une conférence en mode webinaire, réunissant le ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique de la République du Sénégal, Abdou Karim Fofana, Jamal Jaballah, ministre plénipotentiaire à la Ligue arabe, Khalid Safir, wali- Directeur général des Collectivités territoriales au ministère de l'Intérieur du Maroc, Badre Kanouni, président du Directoire de la holding Al Omrane, Erfan Ali, responsable du Bureau régional des Etats arabes de l'ONU-Habitat, Alfred Nicayenzi, Chef des opérations au sein de Shelter Afrique, Lamia Kamal-Chaoui, directrice du Centre de l'OCDE pour l'entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes, Jyoti Hosagrahar, directrice adjointe du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Cette conférence, organisée en partenariat avec ONU-Habitat, a été une nouvelle opportunité pour le partage et l'échange concernant l'impact de la Covid-19 sur le secteur de l'habitat et sur les principales mesures de riposte entreprises par les pays. C'était également une occasion d'évoquer les principaux enseignements tirés de cette crise et d'explorer les perspectives d'avenir à moyen et long terme.
«La crise liée à la Covid-19 a mis en exergue l'importance et la nécessité d'assurer un logement décent à tous», a souligné Nouzha Bouchareb, ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville, en ouverture de cette conférence, invitant les décideurs «à accélérer les réformes pour atteindre cet objectif, et ce conformément aux Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'Assiste».
En cette circonstance, la ministre a insisté sur «l'importance de l'implication de l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du secteur de la construction, de la conception jusqu'à la mise en œuvre dans la recherche de nouveaux leviers permettant l'optimisation des coûts urbanistiques, financiers et fiscaux».
Abdou Karim Fofana, ministre sénégalais, a, quant à lui, rappelé la nécessité de prendre en considération les effets du changement climatique et les risques naturels dans la conception des politiques publiques d'habitat. Il a insisté sur l'importance de mobiliser des fonds innovants dédiés au logement aidé.
Le représentant de l'ONU-Habitat a mis l'accent sur l'importance de faire converger les efforts et de renforcer le partenariat en vue de proposer des politiques et programmes publics à même d'améliorer les conditions d'habitat des populations vulnérables.
Concernant les actions et perspectives, le wali - Directeur général des collectivités territoriales au ministère de l'Intérieur, a insisté sur la nécessité de repenser la politique du logement vers une politique de l'habitat et sur l'importance de l'accès au numérique, en cette période de crise sanitaire, où le logement est devenu plus que jamais un espace de vie, de travail, d'éducation et de loisir.
Pour sa part, le président du Directoire de la holding Al Omrane a souligné l'importance du développement du territoire dans le cadre d'une vision convergente des différents départements ministériels afin de créer un environnement d'habitat décent pour tous, et asseoir la résilience de nos villes, tout en rappelant l'importance de la durabilité dans l'acte de bâtir.
Les intervenants représentant les organisations internationales ont rappelé, entre autres, l'importance de la coopération et de la solidarité entre les pays, la pertinence d'associer le secteur privé dans une logique gagnant-gagnant, ainsi que la nécessité de transformer la crise de la pandémie Covid-19 en une opportunité pour faire du secteur du logement un levier de relance économique.
En conclusion du débat, Nouzha Bouchareb a mis en exergue la nécessité de concevoir un programme d'action pour répondre aux objectifs de l'agenda 2030 du développement durable, notamment l'ODD 11, tenant compte des priorités nationales et des spécificités locales.
Ces nouveaux programmes devront être repensés à la lumière de la crise actuelle afin de faciliter l'accès au logement à toutes les catégories de ménages, notamment les plus vulnérables et ceux de la classe moyenne qui représentent environ 60% de la population. Cette proportion étant appelée à augmenter sous l'effet de la crise (érosion des revenus), la question de l'accès des classes moyennes au logement abordable se posera de plus en plus avec acuité.
Après plus de trois heures d'échange et de débat, Nouzha Bouchareb a remercié l'ensemble des participants (plus de 200) et les a invités à maintenir cette dynamique de réflexion et d'échange tout au long du mois «d'octobre urbain», qui sera ponctué par une série d'ateliers thématiques organisés par le ministère et ses partenaires.