Pour gagner le défi de la compétitivité et de la performance, l'agriculture nationale doit être soutenue dans son volet de recherche et développement. Le Système national de la recherche agricole (SNRA) est composé d'une diversité d'institutions ayant pour principale mission la réalisation de programmes de R&D répondant aux objectifs du Plan Maroc Vert (PMV). Ce système est composé d'organisations clés telles que l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), l'Ecole nationale d'agriculture de Meknès (ENA) et l'Ecole nationale forestière d'ingénieurs (ENFI). Outre les institutions nationales publiques, d'autres établissements privés disposent de leurs propres organes de recherche et de développement. L'INRA est sollicité à préparer un plan de restructuration lui permettant d'être présent dans les seize régions du Royaume. Et ce pour mieux communiquer les résultats de recherche aux producteurs et faciliter, ainsi, la mise en œuvre des deux piliers du PMV (agriculture d'exportation et l'agriculture solidaire). De même, l'Institut a été invité à œuvrer pour la mise en place des agropoles en vue de valoriser au mieux les acquis de la recherche. Sur la base de ses acquis, l'INRA a préparé une offre englobant une gamme de technologies spécifiques aux principales filières retenues dans les plans agricoles régionaux (céréales, légumineuses alimentaires, fourrages, oléagineuses, palmiers dattiers, agrumes, oliviers, arboriculture fruitière, cactus, viandes rouges et blanches). La lutte contre le Bayoud à travers le développement de variétés résistantes, montre comment la communauté scientifique contribue efficacement pour donner une nouvelle vie au secteur des palmiers-dattiers. Ce programme, supervisé par l'INRA et qui a démarré il y a quarante ans, se poursuit dans de bonnes conditions. Depuis longtemps, les oasis au Maroc étaient confrontées à une déperdition énorme parce qu'elles étaient sensibles au bayoud. Les chercheurs de l'INRA ont fait des croisements et ont pu sélectionner un certain nombre de variétés résistantes au Bayoud. Actuellement, il y en a une quinzaine. La plus importante est Najda qui est disponible chez les agriculteurs et qui est d'un bon rendement. «Il y a d'autres variétés qui sont produites pour l'INRA et qui sont en cours de multiplication. Dans quelques années elles seront disponibles pour les exploitants. Pour multiplier, il faut quatre à cinq ans et la production commence à partir de la troisième année. Dans sept à huit ans, nous aurons toutes les variétés résistant au Bayoud. Il faut souligner que, malheureusement, les variétés nobles marocaines comme El Majhoul, Bouffakous y sont encore sensibles. C'est ce qui explique cette forte vague de déperdition qui a touché le Maroc», a souligné Mohamed Badraoui, directeur général de l'INRA. «Avec les nouvelles variétés, nous réhabilitons le milieu en utilisant d'autres techniques qui limiteront l'infection du palmier-dattier par le Bayoud. Parmi ces techniques il y a l'irrigation car le germe se transmet par les racines. Il faut opter pour le goutte-à-goutte et éliminer l'irrigation de surface. Cela permettra de réduire de 90% le risque d'infection. Nous allons demander également aux exploitants de ne pas transporter le fumier d'une parcelle à une autre », a-t-il expliqué.