Hausse de 0,3% de l'indice des prix à la consommation. Les prix des moyens de communication baissent de 20,3% au cours des dix premiers mois. La cartographie géographique de l'inflation en pleine mutation. «L'inflation est maîtrisée». C'est ce qu'affirment Bank Al-Maghirb et le HCP depuis plusieurs années. À première vue, et si l'on s'en tient aux chiffres annoncés, cette affirmation semble justifiée, mais seulement sur de petites périodes. Ainsi, l'indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois d'octobre, une hausse de 0,3% par rapport au mois précédent. Selon le HCP, «cette variation est le résultat de la hausse des indices des produits alimentaires et des produits non alimentaire de 0,3%». En effet, les hausses des prix des produits alimentaires, observées entre septembre et octobre 2012, concernent principalement les légumes avec 8,3% et le café, le thé et le cacao avec 2,2%. En revanche, les prix ont baissé de 3,8% pour les poissons et fruits de mer, de 2,3% pour les fruits et de 2,2% pour les viandes. Ces produits et sous-produits du panier sont associés à un coefficient de pondération, correspondant à son poids dans la consommation des ménages. Et comme il est présenté dans les rapports du HCP, ce sont les produits alimentaires qui représentent la part la plus importante du panier, avec un coefficient de pondération qui avoisine 50%. En ce qui concerne la répartition géographique, «les hausses les plus importantes de l'IPC ont été enregistrées à Marrakech avec 1,5%, Kénitra (0,9%), Oujda (0,9%), Settat et Al Hoceima (0,7%). Et pour la première fois, au niveau national, Laâyoune s'affiche comme la ville qui a connu la plus grande variation de l'indice de la consommation (2,1%) au cours des dix premiers mois de cette année, malgré la subvention de pratiquement tous les produits, voire la gratuité de certains produits de première nécessité. En revanche, des baisses ont été enregistrées dans certaines villes, notamment à Rabat, Tétouan et Beni-Mellal avec 0,4%. Comparé au même mois de l'année précédente, l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,8% au cours du mois d'octobre 2012. Cette variation résulte de la hausse de 2,6% de l'indice des produits alimentaires et de 1,1% de celui des produits non-alimentaires. Les variations enregistrées pour les produits non-alimentaires vont d'une baisse de 16,0% pour les communications à une hausse de 6,1% pour l'enseignement. Dans ces conditions, l'indicateur d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois d'octobre 2012 une baisse de 0,1% par rapport au mois de septembre 2012 et une hausse de 1,0% par rapport au mois d'octobre 2011. Mais l'IPC n'est pas le seul indice de mesure de variation des prix au Maroc. Il y a également l'indice des prix à la production industrielle, énergétique et minière qui indique l'évolution des prix des produits au stade de leur production, ainsi que l'indice des prix de gros des produits agricoles. L'indice général de l'IPC a progressé de 2% depuis le 1er janvier de cette année, passant de 109,8 à 112 sur la base 100 de 2006. Cela veut dire que les prix d'un panier fixe de produits consommés par les ménages marocains ont progressé de 2% depuis le début de l'année. Or, le panier des produits consommés par les ménages n'est pas fixe tout au long de l'année. Lors de certaines fêtes, par exemple, des produits atteignent leur pic de consommation et, bien sûr, au détriment d'autres produits qui appartiennent au panier de référence. En outre, l'indice calcule la variation sur la base 100 de l'année 2006. Entre temps, les habitudes de consommation ont nécessairement changé. Dans ce cas, l'IPC est-il l'instrument adéquat pour mesurer l'inflation ou au moins l'inflation liée à la consommation ? En réalité, l'IPC est davantage un indice d'évolution des prix à la consommation de certains produits qu'un indicateur d'inflation, car il ne reflète pas réellement l'écart inflationniste. C'est la même limite qu'on peut relever pour l'indice du coût de la vie. En cela, l'écart inflationniste serait, en fait, beaucoup mieux révélé par un autre instrument : le déflateur du PIB. De ce fait, les méthodes d'appréciation diffèrent et les éléments pris en considération dans le calcul aussi. Ainsi, l'inflation sous-jacente (IPCX) de Bank Al-Maghrib, qui retrace l'évolution fondamentale des prix, s'est établie à 0,3%, contre -0,3% le mois précédent. En glissement annuel, l'inflation s'est établie à 1,8% en octobre, après 1,2% en septembre, portant sa moyenne à 1,2% au cours des dix premiers mois de l'année. Compte tenu du maintien du rythme de progression annuel des prix des produits réglementés à 2,7%, cette évolution de l'inflation s'explique par l'accroissement des prix de la composante «produits alimentaires volatils» de 5%, au lieu de 1,4% le mois précédent. Pour sa part, l'inflation sous-jacente ressort à 0,8%, après 0,6% un mois auparavant. Dossier réalisé par S. Z. et A. H.