Certains équipementiers marocains ont ressenti les effets du marasme économique en Europe. Automechanika est incontestablement l'un des plus grands salons des équipementiers auto dans le monde. Basé à Frankfurt, ville cosmopolite, l'événement est un lieu idéal pour les différents professionnels d'exposer et d'échanger. L'édition de 2012 s'est déroulée dans un environnement marqué par la crise économique qui a frappé de plein fouet le secteur de la construction auto. Interrogés sur le sujet plusieurs opérateurs présents partagent le même sentiment d'inquiétude accompagné de manque de visibilité. Malgré quelques signes de confiance et d'optimisme, les professionnels marocains sont de cet avis à commencer par Ali Moamah, président d'honneur de l'Association marocaine de l'industrie de carrosserie (AMICA), coorganisatrice du stand marocain en compagnie de Maroc Export, qui a affirmé que «le salon est un lieu idéal pour promouvoir les produits marocains et leur donner un coup de pouce pour conquérir de nouveaux marchés à l'international». Moamah a ajouté que les participants «ont ressenti l'effet de la crise sur leur activité. Cela se manifeste sur le volume des contrats des donneurs d'ordre aussi bien pour la première monte que pour la deuxième. Le marasme est confirmé et les Européens diffèrent le renouvellement de leurs voitures et deviennent très regardants du côté prix». Moamah, qui est également PDG de Sinfa, a expliqué que «dans le secteur des pièces de rechange la concurrence est acharnée, le rapport qualité/prix étant déterminant et le moindre détail pouvant faire la différence». Il a invité l'Etat à soutenir cette branche d'activité à travers des incitations fiscales et autres moyens de promotion. Pour Mohamed Laraqui, PDG du Groupe Floquet Monopole, «la sous-traitance, ou l'industrie automobile marocaine, présente des atouts indéniables qu'il faut développer». Laraqui, qui est le patron d'une entreprise basée à Fès et qui fournit des pistons et des chemises pour le groupe, PSA a souligné que «la présence dans ces salons devient incontournable même si elle est coûteuse et nécessite beaucoup d'efforts et de temps. Cela nous permet de rencontrer nos clients, de promouvoir nos produits et de voir ce qui se passe chez les autres fournisseurs venant des quatre coins du globe». Si les réalisations restent mitigées pour certains professionnels, d'autres sont d'un avis contraire comme Tarik Assad, Directeur marketing de CFD, une entreprise fabriquant les radiateurs en aluminium, qui a affirmé que son «groupe connaît une croissance annuelle à deux chiffres et que sa capacité à l'export est en nette progression surtout pour l'Europe et le Moyen-Orient. «Nous sommes très confiant pour l'avenir, nos produits sont très compétitifs et présentent des atouts indéniables pour faire une percée à l'international». Le même sentiment d'optimisme est partagé par Ahmed Bennis, Directeur de la zone d'activité Tanger Free Zone (TAC), qui a indiqué que «le secteur automobile marocain attire de plus en plus d'investisseurs étrangers qui essayent de rejoindre le développement de cette industrie, boostée par l'installation de l'usine de Renault à Tanger. Cette dernière représente un véritable succès pour l'industrie marocaine grâce notamment aux équipementiers nationaux qui ont accompagné le développement et l'ancrage de cette usine dans notre pays. Ces équipementiers, présents aussi bien dans le bassin de Tanger-Med que sur l'ensemble du territoire marocain, accompagnent cette dynamique d'une façon directe ou indirecte». De notre envoyé spécial à Frankfurt, Charaf Jaidani