Devant les parlementaires des deux chambres du Parlement réunis en Commission des Finances, Abdelatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, a tenu une fois de plus, à torde le cou à l'affirmation selon laquelle, la réforme du régime de change a été imposée au Maroc par le Fonds monétaire international. Une thèse qui a le don d'irriter le gouverneur. «La réforme est une décision souveraine, émanant de la volonté des autorités et préparée de manière coordonnée entre le Gouvernement, représenté par le Ministère de l'Economie et des Finances, et Bank Al-Maghrib», a déclaré Jouahri.
Il en veut pour preuve que le FMI soulevait systématiquement la question de la réforme du régime de change depuis 1998, mais que le Maroc a pris son temps pour franchir le pas. «Nous avons pris le temps qu'il faut pour réaliser les études, les analyses et les benchmark relatifs à la réforme ainsi que ses impacts sur l'économie et le pouvoir d'achat et ce avec le Ministère de l'Economie et des finances ; et ce n'est que lorsque nous avons estimé que les prérequis étaient satisfaits que nous avons engagé la préparation pour l'adoption du nouveau régime de change», a-t-il expliqué aux parlementaires.
Par ailleurs, la comparaison avec le cas égyptien qui a totalement libéralisé sa monnaie en novembre 2016 suite à une crise aigüe de ses réserves de devises, n'a pas lieu d'être selon le gouverneur de BAM.
«La réforme n'a pas été imposée par une crise de change comme cela a été le cas dans certains pays qui sont allés directement au flottement avec la mise en œuvre de programmes d'ajustement avec le FMI qui comprennent des conditionnalités fortes liées notamment aux finances publiques et à la libéralisation de leur économie», a-t-il déclaré. «Le Maroc, a-t-il ajouté, n'a pas signé de conditionnalité avec les instances financières internationales».