Il faut une stratégie nationale pour le secteur. Les professionnels tambourinent aux portes de lÉtat. Les huiles de graines interviennent pour plus de 80% dans la consommation des huiles alimentaires. La part des exportations marocaines sur le marché international ne dépasse pas 1%. Assurant une activité agricole intense, loléiculture devrait faire lobjet∞ aujourdhui dune stratégie nationale dautant plus que le marché de lhuile dolive est libre. En effet, les prix connaissent des fluctuations importantes dune année à lautre, et ce en fonction du niveau de la production. Le prix moyen des huiles dolive durant la dernière décennie est resté quelque peu invariable: 19,5 DH le litre en vrac avec une moyenne minimale de 16,4 DH le litre et une moyenne maximale de 22,7 DH le litre. En comparaison avec le prix dhuile de graines alimentaires, dont le prix moyen de vente est de 6,5 DH/kg (prix en vrac), le prix des huiles dolive est largement supérieur. On constate par ailleurs, que sur le marché local, les besoins sont loin dêtre satisfaits, surtout que la consommation est appelée à saccroître davantage dans les prochaines années. Comment peut-on alors envisager dexporter cette huile dolive marocaine connue pour sa qualité ? Cest pour cette raison que les professionnels du secteur aspirent à une aide de lÉtat. Létat doit huiler les difficultés Depuis fort longtemps, ils réclament une subvention pour promouvoir la production, la consommation et lexportation, au vu de ce qui sest passé chez les voisins ibériques. Dans ce pays, la consommation dhuiles alimentaires est essentiellement à base dhuile dolive (60%) et dhuile de tournesol (40%), alors quau Maroc, les huiles de graines interviennent pour plus de 80% dans la consommation quotidienne. Il est admis que, outre la quantité insuffisante, le pouvoir dachat ne permet pas den augmenter la consommation. Il convient aussi de signaler que le secteur oléicole, dans les autres pays producteurs de la région méditerranéenne, est organisé en coopératives et que les transactions portent essentiellement sur les huiles dolive ; ce qui nest guère le cas au Maroc; ce qui peut avoir une incidence directe quant à la qualité de certaines huiles produites dans notre pays. Si loléiculture génère plus de onze millions de journées de travail par an, elle garantit également lapprovisionnement dunités industrielles et traditionnelles de trituration dolives (respectivement 260 et 16 000) et dune cinquantaine de conserveries dolives. Les «maâsrates» sont implantées dans les zones traditionnellement productrices dolives : Fès, Taounate, Taza, Marrakech qui disposent de 40% des «maâsrates» et représentent 43% de la production nationale dolives. La capacité moyenne de trituration par «maâsra» est denviron 3 quintaux/jour. La capacité globale de trituration annuelle (secteurs industriel et artisanal confondus) est denviron 580 000 tonnes et utilise largement la quantité dolives produites et destinées à la trituration (une moyenne de 325 000 tonnes). Néanmoins, la présence du Maroc sur le marché international dhuile dolive reste faible. La part des exportations marocaines ne dépasse pas 1% bien quil y eut un effort destiné à exporter des quantités significatives dhuile extra vierge. Le résultat sest révélé insignifiant. Le prix de lhuile dolive marocaine correspond à la moyenne du marché américain mais demeure supérieur au prix de lhuile dolive tunisienne et turque. Certes, on reconnaît quil existe un potentiel important en matière dolives. Encore faut-il améliorer la productivité et la qualité agricole en amont. Pour cela, il est nécessaire dadopter une approche intégrée par filière. Enfin, au Maroc et sur la base des projections de production de lhuile dolive à lhorizon 2020 (275 000 tonnes), il est envisagé de porter le taux de consommation de cette denrée de 16% actuellement à 40% à lhorizon précité.