■ La mise à niveau des réglementations en vigueur doit répondre aux attentes des investisseurs et des exigences des standards internationaux. ■ Les débats enclenchés avec ses partenaires américains, dans le cadre de l'ALE, permettront au Maroc de voir également comment assurer une convergence au niveau des réglementations, notamment celle relative à la protection des investisseurs et de la propriété intellectuelle. ■ Pour Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des Finances, la région du Maghreb regorge de potentialités qui ne sauraient se concrétiser sans l'édification réelle et effective du Maghreb. ✔ Finances News Hebdo : PNB-NAPEO privilégie le partenariat public-privé. Au niveau de l'exécutif marocain quelles sont les démarches entreprises pour baliser le terrain face à cet entrepreneuriat ambitieux qui s'annonce entre les USA et le Maghreb et pour bien capter les investissements américains attendus ? ✔ Nizar Baraka : Dans le cadre de l'Accord de libre-échange que le Maroc a signé avec les Etats-Unis d'Amérique, nous avons considéré que tout changement dans la réglementation devait absolument faire l'objet de publication préalable pour qu'il y ait un débat autour et qu'il y ait une possibilité de mettre à niveau ces réglementations pour qu'elles soient en phase avec les attentes des investisseurs occidentaux, et particulièrement américains. Et dans le cadre de l'ALE Maroc-USA, nous avons l'obligation de discuter avec nos partenaires américains des modifications que nous apportons pour voir si elles sont en phase avec les différents objectifs que nous nous sommes assignés et si elles répondent aux différentes contraintes qu'on s'est assignées à travers les autres accords notamment de l'OMC, etc. Et en même temps, ces débats nous permettront aussi de voir comment on peut assurer plus de convergence au niveau des réglementations, notamment celle relative à la protection des investisseurs et de la propriété intellectuelle. Comme vous le savez, le Maroc, à ce niveau-là, a fait des avancées certaines notamment dans le domaine de l'offshoring, avec la loi sur la protection des données personnelles, et dans le domaine de la propriété intellectuelle qui a vu certaines lois se mettre en place. ✔ F. N. H. : L'initiative PNB-NAPEO s'inscrit dans une approche régionale. Mais ne pensez-vous pas que le «non-Maghreb» limite la portée des efforts et des ambitions d'une telle initiative ? ✔ N. B. : Aujourd'hui, je pense que cette initiative montre bien qu'il existe une volonté de l'une des plus grandes puissances du monde, à savoir les USA, de pousser la communauté des affaires maghrébines à travailler ensemble, à créer un réseau et peser sur la décision politique pour faire en sorte que ce Maghreb, comme puissance économique régionale et comme marché, voit enfin le jour. Ce n'est un secret pour personne que chacun des pays de la région perd 2 points de croissance comme prix de ce «non-Maghreb». En terme de potentialité de l'émergence d'un tel espace régional, il est question de doubler le revenu par tête d'habitant au Maghreb sur sept ans. L'édification d'un Maghreb présente également des potentialités en terme d'attraction des investissements dans la région puisque le fait d'avoir un marché de plus de 80 millions d'habitants n'est pas comme avoir un marché de 30 ou 40 millions seulement. Evidemment, il y a un potentiel important, des ressources énormes et surtout une grande complémentarité entre les pays du Maghreb. ✔ F. N. H. : Cette deuxième édition de l'US-Maghreb Entrepreneurship Conference intervient au lendemain du printemps arabe; cela peut-il être un gage de succès en vue d'une intégration régionale ? ✔ N. B. : Le vent de démocratie que connaissent beaucoup de pays de la région va faciliter en effet la réalisation de cette intégration maghrébine, puisque c'est une volonté des peuples qui va devoir se concrétiser. ✔ F. N. H. : Lors de la plénière de l'US-Maghreb Entrepreneurship Conference, José Fernandez, le secrétaire d'Etat américain adjoint aux Affaires économiques, énergétiques, et aux entreprises, a annoncé qu'un fonds sera lancé, à travers l'USAID, avec à la clé 4 millions de dollars pour encourager la mise en relation des entrepreneurs de la région et créer une vraie plate-forme d'échange. Comment accueillez-vous cette annonce ? ✔ N. B. : C'est un véritable appui à cette volonté de création de richesse, de création d'entreprises et donc de création d'emplois au niveau de la région. Aujourd'hui, il y a un réel potentiel qu'il faudrait concrétiser à travers des projets et c'est la raison pour laquelle nous lançons un appel à tous les porteurs de projets, notamment les petits entrepreneurs, à s'investir et à profiter de ce fonds qui vient d'être mis en place. ■ Dossier réalisé par I. Bouhrara