Ouverture sur les indépendants, évolution de la réglementation, des marchés financiers porteurs... : 2016 a été une année charnière pour la CIMR qui achève l'exercice par une réserve de prévoyance en hausse de 11,8% et un excédent d'exploitation de 4,7 Mds de dirhams. L'année 2016 a constitué, à maints égards, un tournant pour l'avenir de la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites). D'abord d'un point de vue réglementaire avec la transformation du cadre juridique de la Caisse pour passer sous le statut d'une société mutuelle de retraite, en se soumettant au contrôle de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). Ensuite, d'un point de vue stratégique en s'ouvrant sur les travailleurs indépendants, et puis d'un point de vue commercial en se lançant petit à petit dans la distribution digitale. Sur le plan réglementaire, le passage de la CIMR sous le giron de l'ACAPS lui imposera de suivre des règles prudentielles, procéder aux contrôles prévus par la loi, et s'assurer que les engagements de la CIMR sont respectés. Pour Khalid Cheddadi, patron de la CIMR, «les règles de placement qui seront édictées par l'ACAPS sont en adéquation avec les règles actuelles de la CIMR ; il n'y aura donc pas de réels changements dans sa politique de placement». En revanche, cette transformation impliquera de profonds changements dans les statuts et règlement général de retraite. Rappelons que parmi les changements phares introduits par le nouveau statut de la CIMR, figure l'ouverture du régime aux personnes physiques souhaitant y adhérer à titre individuel, qu'il s'agisse de travailleurs indépendants, de salariés du secteur privé ou public, ou encore de personnes exerçant une profession libérale, et ce à travers le lancement d'une nouvelle offre baptisée «Al Moustakbal individuel». Cette offre facile à souscrire via Internet permet à des professions peu couvertes de bénéficier d'une retraite.
Des performances financières supérieures aux attentes
En 2016, la Caisse a enregistré une progression de 11,8% de sa réserve de prévoyance. Son portefeuille est estimé à 53,4 Mds de dirhams à valeur de marché et ses produits du patrimoine progressent de 22,5%. Au 31 décembre 2016, la CIMR a enregistré un excédent d'exploitation totalisant 4,7 Mds de dirhams. De ce fait, conformément aux dispositions statutaires et compte tenu de cet excédent, la réserve de prévoyance a été affectée pour le montant total de l'excédent d'exploitation. L'année 2016 a enregistré l'adhésion de 625 nouvelles entreprises au profit de 7.648 affiliés. Le nombre d'actifs cotisants a également progressé de 4,2% par rapport à 2015, dépassant l'hypothèse retenue pour l'élaboration du bilan actuariel annuel qui fixe l'évolution minimale annuelle du nombre d'actifs à 0,5% pour assurer le maintien de l'équilibre du régime. En 2016, 164.435 personnes ont bénéficié d'une pension de retraite de la part de la CIMR. Par ailleurs, la projection du fonds de prévoyance réalisée dans le cadre du bilan actuariel répond aux deux critères de pérennité fixés par la charte de pilotage, selon le management. Le fonds est ainsi constamment positif sur la durée de projection et la courbe de projection est ascendante en fin de période. Un portefeuille estimé à 44,7 milliards de DH
A fin 2016, les produits du patrimoine et des plus-values, nets des charges, des pertes et des dotations et reprises sur provisions pour dépréciation de titres, se sont élevés à 3,38 Mds de dirhams, contre 2,76 Mds de dirhams en 2015, enregistrant ainsi une hausse de 622,75 MDH, soit une augmentation de 22,5%. Le portefeuille CIMR est estimé au 31 décembre 2016 à 53,5 Mds de dirhams en valeur de marché. ■
A.H
Le bilan actuariel conforte la pérennité du régime Le bilan actuariel 2016 montre, comme ceux réalisés annuellement à partir de 2002, que le régime reste pérenne, mais que cette pérennité ne s'affirmera dans le temps qu'au prix d'une augmentation régulière du nombre des actifs cotisants et d'un rendement adéquat du portefeuille financier. De même, l'évolution constatée dans l'espérance de vie incite à une grande vigilance dans le suivi du régime et au renforcement de ses réserves. Par ailleurs, la CIMR explique que les tests réalisés sur le bilan actuariel 2016 conduisent à confirmer la grande sensibilité du régime à certaines hypothèses, du fait notamment de la couverture limitée des engagements par des actifs représentatifs.