Les résultats de l'enquête sur l'insertion professionnelle des jeunes enfin dévoilés. En ce qui concerne leur avenir professionnel, 48% des jeunes demeurent optimistes. L'Internet est le premier moyen de décrocher un emploi. Les résultats de l'enquête «Emploi aux jeunes» menée par AmalJob ont été enfin dévoilés lors d'une journée-débat à laquelle différents acteurs dans le marché de l'emploi ont participé pour se prononcer sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. D'après cette enquête, les jeunes diplômés au Maroc seraient optimistes quant à leur avenir professionnel, ils préfèrent travailler dans le secteur public mais «leur premier travail consiste à chercher cet emploi». Parmi les diplômés, le taux de chômage est d'environ 18%, alors qu'il est de 8% à l'échelle nationale, toutes activités comprises. Surprenant de constater que sur les 7.056 étudiants sondés, plus de 48% d'entre eux sont optimistes face au marché de l'emploi marocain. Ce sont tous des jeunes entre 18 et 23 ans, élèves ingénieurs ou diplômés BTS pour la plupart. Pour leurs aînés qui sont âgés de 24 à 26 ans, 31,6% se disent pessimistes, contre seulement 20,79 % des moins de 20 ans. Quant à la recherche d'un emploi, elle se fait, contexte oblige, via Internet, ce qui est pratique. Seulement 66% de ces jeunes vont sur les sites des entreprises. A ce sujet, Hicham Lakhmari, Directeur adjoint d'AmalJob, déplore l'inefficacité de ces sites : «Contrairement à ce qui se fait en France, nos entreprises n'ont pas de rubrique «carrière» sur leur site. Ces résultats devraient les pousser à miser sur cela et travailler sur leur site». Après les sites des entreprises, 47% des jeunes ont recours à la candidature spontanée et 43% préfèrent les sites de recrutement. Jamal Belahrach, président de la commission Emploi et Relations Sociales à la CGEM, souligne le fait qu'il faut avoir une vraie stratégie de recherche d'emploi et non envoyer son CV à une panoplie d'entreprises. Il poursuit : «Tous les cv se ressemblent. Ceci explique la difficulté des jeunes diplômés à décrocher un emploi». Serait-ce réellement la vraie raison? Pour Abderrahmane Lahlou, expert en éducation et en formation, le marché marocain manque de visibilité quant aux métiers réellement recherchés. Notre marché de l'emploi souffrirait ainsi d'une vision macroéconomique. S'ajoute à cela le fait que «toute entreprise pense plus à sa survie qu'à l'insertion des jeunes diplômés», souligne le Directeur de la jeunesse au ministère de la Jeunesse et des Sports. Quant aux jeunes sondés ils semblent être allergiques à la hiérarchie. 79% d'entre eux ont exprimé leur désir de créer leur propre entreprise au bout de 5 années d'expérience. Selon Hicham Lakhmiri «ceci révèlerait une certaine maturité de la jeunesse marocaine». Cependant, il faudra chercher les raisons pour lesquelles nos jeunes préfèrent travailler pour leur compte. Aucun des jeunes sondés n'est en mesure de le faire et malgré une volonté de construire et d'entreprendre, une vérité est là : 79% des jeunes ne pourront pas avoir leur propre entreprise. Pour sa part, Younes Jouhari a fait part d'une constatation peu encourageante : 38% de nos jeunes diplômés ne seraient pas très confiants quant à leurs compétences. Selon lui, «28% des jeunes pensent que le «piston» est nécessaire pour décrocher un emploi, et 10% d'entre eux estiment que c'est une question de chance». Après tant de réponses apportées par AmalJob, une question persiste : «Comment se fait-il que, parmi tous ces obstacles, 48% des jeunes sondés sont optimistes ?» Mystère. *L'ensemble des résultats sont disponibles sur www.eaj.ma.