Le jeune producteur Mohamed Karrat fait ses premiers pas dans le long-métrage avec le film «N8ar Tzad Tfa Dow». Rachid El Ouali, tête d'affiche du film, nous dévoile les conditions de tournage ainsi que ses impressions. -Finances News Hebdo : Vous êtes en tête d'affiche du film «N8ar Tzad Tfa Dow» ; parlez-nous de l'histoire du film ? -Rachid El Ouali : Le scénario de «N8ar Tzad Tfa Dow » est basé sur une étude effectuée sur le terrain pour mesurer le degré de sa faisabilité. Il narre une très belle histoire moderne à suspens, tissant sa toile aux rebondissements rocambolesques dans un univers alliant l'humour au fantastique. Ce type de narration cinématographique est très prisé par le public marocain et mondial. Son cadre est la métropole du Maroc : Casablanca. Ses protagonistes proviennent du quotidien de la cité Dar Bayda au même titre que du subconscient du personnage principal. «N8ar Tzad Tfa Dow » es et une histoire d'action et d'aventure. -F.N.H. : Comment s'est déroulé le tournage ? -R. E. O. : C'était un tournage très dur. Je me rappelle quand Mohamed Karrat m'avait annoncé les 9 semaines de tournage, j'ai été choqué car les films qui reçoivent le fonds d'aide du CCM tournent en général 4 à 5 semaines, mais notre film était très spécial. Sans oublier que je devais jouer 3 personnages, être prêt, disponible, et toujours en bonne santé. En plus, je devais jouer le rôle de producteur aux cotés de Mohamed Karrat, sans oublier Mustapha Orch et Hicham Brini qui ont accepté de partager avec nous cette aventure. Les acteurs et les techniciens ont aussi beaucoup contribué à cette réussite. Aujourd'hui, quand je regarde le film, je me demande comment on a pu faire tout ce travail. -F.N.H. : Que pensez-vous cette expérience au côté du réalisateur Mohamed Karrat? -R. E. O. : Ce que je peux dire, c'est que je ne regrette pas tout l'effort que j'ai fourni. C'était une expérience très riche pour moi. J'ai appris beaucoup de choses. En tant que producteur, à chercher des sponsors, amis et partenaires, les convaincre et faire la promotion. Mohamed Karrat et moi, on a imaginé tous les détails, avant et après le tournage, quoique Karrat avait beaucoup plus de travail, en plus de la réalisation, il devait faire lui-même le montage et les effets visuels, ainsi que la conception de l'affiche. C'est pour cela que je considère que ce film m'a donné la chance de réaliser mon rêve. -F.N.H. : Est-ce l'amitié qui vous lie à Karrat qui vous a poussé à le suivre dans cette première expérience de long métrage? -R. E. O. : En 2002, Mohamed Karrat m'avait contacté pour jouer dans son 1er court métrage «L'autre». Ce dernier n'était qu'une première expérience par laquelle il voulait tester ses connaissances «effets spéciaux» dans ce domaine. Le court métrage était réussi et a même été acheté par 2M, ce qui nous a encouragés à réaliser le long métrage 8 ans plus tard. Et je ne vous cache pas que l'amitié et la confiance m'ont poussé à croire en lui, comme il a cru en moi. -F.N.H. : Comment ce film pourra-t-il révolutionner l'industrie cinématographique au Maroc? -R. E. O. : Je crois qu'on était clairs ; dès le début, on savait ce qu'on voulait. Si un problème intervenait, est-ce que le fonds d'aide serait supprimé ? Est ce qu'on va cesser de réaliser des films ? Bien sûr que non. Mais comment ? On ne peut pas faire de films sans producteur et sans argent. Et pour que les gens qui ont l'argent croient en nous, on doit d'abord s'investir et donner l'exemple. Si «Nhar Tzad Dfa Dow» réussit dans les salles et attire le public, on aura ainsi atteint notre objectif d'encourager les investisseurs à s'engager dans ce domaine. Vous allez remarquer que sur l'affiche, il est écrit : «Un film pour toute la famille» parce qu'on a envie que tout le monde voit le film sans craindre d'être dérangé par des scènes choquantes. -F.N.H. : Qu'apporté cette nouvelle expérience à Rachid El Ouali en tant qu'artiste ? -R. E. O. : Depuis toujours, j'ai rêvé d'être comédien, mais je n'avais pas souvent l'occasion de le faire, à part quelques films comme : «Elle est diabétique et elle refuse de crever», de Hakim Noury et «Houssein et Safia» de Abderrahmane Tazi. En plus, le public marocain ne sait pas que je chante. Et dans ce film, j'ai pu réaliser ce rêve. Beaucoup de spectateurs, même mes frères et sœurs, ont été agréablement surpris et ils attendent avec impatience la sortie en salle pour revoir le film. -F.N.H. : Quels sont vos projets futurs? -R. E. O. : Je suis en pleine préparation de mon 1er long métrage «Ymma», un road movie entre le Maroc et la Corse, écrit par Hicham Lasri et moi-même. Le tournage commencera en novembre 2011. Propos recueillis par L. Boumahrou