L'accélération des investissements au Maroc a été suivie d'une flambée du marché de l'emploi. Les principaux secteurs créateurs d'emplois sont l'offshoring, les technologies de l'information et le BTP. Hicham Lakhmiri, Directeur général d'AmalJob, nous dresse l'état du marché du travail marocain. -Finances News Hebdo : Comment s'est faite l'évolution du marché du travail au Maroc ? -Hicham Lakhmiri : Durant ces dernières années, nous avons remarqué une accélération des investissements, et donc une croissance économique globale. Il s'en est suivi une flambée du marché de l'emploi. D'ailleurs, et d'après les statistiques du HCP, le taux de chômage a chuté de plus de 4 % durant la dernière décennie. -F.N.H. : Pensez-vous que les formations offertes au Maroc sont en adéquation avec les profils demandés? -H.L. : Cela dépend des filières. Les formations techniques et scientifiques ont souvent plus de chance de trouver des débouchés, contrairement à d'autres formations où l'offre d'emploi est très restreinte. Ainsi, il y a lieu d'œuvrer davantage dans le type de formation qui débouche sur une insertion professionnelle rapide. -F.N.H. : Quels sont les profils les plus demandés ? -H.L. : Les informaticiens et les ingénieurs restent les profils les plus recherchés. Les commerciaux provenant des grandes écoles de commerce et, bien évidemment, les directeurs et managers de projet sont aussi des profils très pointus et demandés. -F.N.H. : Pourquoi certains problèmes persistent dans les recrutements, même pour les formations les plus sollicitées sur le marché du travail ? -H.L. : La véritable défaillance qui fait en sorte que le problème du recrutement persiste, même pour les formations les plus sollicitées sur le marché du travail, est que le monde de l'enseignement supérieur n'est pas assez proche du marché de l'emploi. On trouve souvent des formations très riches et intéressantes mais qui ne sont pas orientées directement vers les postes recherchés. Il faut donc rapprocher l'Université du monde du travail et établir des passerelles entre ces deux entités. -F.N.H. : Quels sont aujourd'hui les principaux secteurs créateurs d'emplois ? -H.L. : Aujourd'hui, les principaux secteurs créateurs d'emplois sont l'offshoring, les technologies de l'Information, le BTP… Les investissements extérieurs contribuent à animer amplement la création d'emplois dans ces activités. -F.N.H. : La majorité des chômeurs est composée de lauréats des universités marocaines. Comment pourrait-on changer cette donne ? -H.L. : Nombreux sont les lauréats d'Universités qui occupent actuellement des fonctions de hautes responsabilités. Que ce soit dans la fonction publique ou le secteur privé. En effet, les Universités assurent la formation des étudiants pour le monde du travail. Elles doivent donc se mettre à niveau, produire des jeunes diplômés qui répondent aux besoins de l'employeur. Pour ce faire, un dialogue doit être instauré et des partenariats universités/entreprises doivent être conclus. -F.N.H. : Y a-t-il réellement des diplômes qui ne servent à rien? -H.L. : Tous les diplômes ont leur valeur et leur mérite. Encore faut-il s'adapter aux besoins du marché du travail et assurer un équilibre entre l'offre et la demande. Si dans une filière l'offre d'emplois n'est pas abondante, cela ne veut pas dire que le diplôme n'a pas été utile pour son titulaire.