Les investissements étrangers sont présents dans le capital de 127 sociétés de pêche mixtes. 90% des ressources seront gérés par des plans d'aménagement. Certaines contraintes peuvent décourager les investisseurs étrangers à venir s'installer au Maroc. L'économie mondiale est, depuis ces dernières années, confrontée à de sérieux défis en terme de maintien du rythme de croissance. Dans cette conjoncture délicate, le Maroc a tiré son épingle du jeu grâce aux efforts d'assainissement du cadre macroéconomique, soutenu par une politique de réforme, axée sur le renforcement de la compétitivité et la diversification. L'un des piliers de ces performances de l'économie nationale est, bien évidemment, le secteur de la pêche. Avec ses deux façades maritimes s'étendant sur plus de 3.500 km et la diversité de ses ressources marines, le Maroc détient un véritable potentiel de production halieutique estimée à 1,5 million de tonne renouvelable tous les ans, ce qui fait du secteur un véritable moteur de développement économique et social du pays. Cette activité repose sur l'émergence, notamment par la gestion rationnelle des ressources halieutiques, l'amélioration de la qualité, l'accroissement de la valeur ajoutée, le renforcement des structures d'accueil, la mise à niveau des outils de production et la promotion de l'élément humain. Elle représente également l'un des acteurs majeurs des échanges du Maroc. Avec des ressources halieutiques importantes, et une infrastructure portuaire en pleine expansion, le Royaume est l'un des plus importants producteurs et exportateurs des produits de la mer en Afrique et dans le Monde arabe. Un secteur qui suscite l'intérêt de nombreux investisseurs étrangers, notamment des sociétés espagnoles, chinoises, coréennes. Ainsi, et d'après le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, «les investissements étrangers dans le secteur de l'armement de la pêche au Maroc prennent la forme de participations dans le capital de 127 sociétés de pêche mixtes, ayant un capital social de 210 MDH qui représente environ 8% du capital social de toutes les sociétés de pêche». Ceci dit, la loi marocaine exige pour chaque investisseur étranger dans le secteur de la pêche de s'associer à un investisseur marocain avec 49% du capital. Dans le cadre de sa politique de protection et de gestion durable des ressources halieutiques, le département de la Pêche maritime a instauré des mesures de gestion des pêcheries permettant de donner une visibilité aux exploitants de ces ressources, notamment, le maillage, la taille marchande, la fermeture des zones à la pêche, des périodes de repos biologique, les engins autorisés…etc. Toujours d'après le ministère, dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement de la pêche maritime Halieutis, 90% des ressources seront gérés par des plans d'aménagement permettant la durabilité des ressources et encore plus de visibilité pour les investisseurs. C'est le cas de la pêcherie de la crevette rose qui fait l'objet du repos biologique du 1er janvier au 15 février de chaque année, ainsi que de la pêcherie poulpière qui est instaurée par deux périodes de repos biologique par an : automne (généralement entre septembre et décembre), et printemps (généralement entre avril et juin). Toutefois, et d'après un investisseur chinois, le secteur rencontre quelques contraintes. Il déplore des défaillances dans le système marocain, notamment en ce qui concerne le repos biologique. Selon lui, le Maroc ne disposerait pas d'un planning défini pour assurer le repos biologique de toutes les espèces, ce qui découragerait les investisseurs étrangers à venir investir au Maroc par manque de visibilité à long terme. Rappelons que l'armement de la pêche au Maroc fait l'objet, depuis 1992, du gel des nouveaux investissements. Ainsi, les investissements pouvant être autorisés dans l'armement de la pêche concernent le remplacement de navires vétustes, ou perdus, appartenant à des sociétés marocaines ou mixtes. Toutefois, le département de la pêche maritime accorde les autorisations pour investir dans les projets de valorisation des produits de la pêche à terre et dans l'aquaculture, selon la réglementation en vigueur. Les autorités concernées devront mettre en place plus de mesures pour améliorer le climat des affaires dans le domaine de la pêche maritime pour encourager de plus en plus d'investisseurs à venir s'installer au Maroc.