Thème fédérateur par excellence, la gestion de l'eau est une problématique qui concerne tous les acteurs économiques et sociaux. Pour en débattre, des spécialistes internationaux et marocains se rencontreront à Marrakech du 19 au 24 septembre courant. Après Paris, Berlin et Melbourne, c'est au tour de Marrakech dabriter aujourdhui le 4ème Congrès International de l'Eau. Le Maroc, pays organisateur de cette rencontre, a remporté ladhésion du conseil d'administration de l'IWA (International Water Association) devant dautres grandes destinations telles que Yokohama (Japon), Bali (Indonésie) et Kuala Lumpur (Malaisie). L'AMEPA (Association Marocaine de lEau Potable et de lAssainissement) peut se targuer d'avoir réussi un tel challenge. Cette association, composée d'intervenants publics et privés opérant dans les domaines de l'eau et de l'assainissement, a été créée en 1997 pour coordonner et promouvoir les activités liées à la gestion de leau à l'échelle nationale et internationale. Pour atteindre ses objectifs, l'AMEPA s'est dotée de différentes structures de gestion, en particulier des comités d'information, de communication, de promotion sectorielle, d'export et de recherche scientifique et technique. Les axes de développement retenus par l'association ont trait aux problèmes de fonctionnement de l'entreprise, la qualité de service, l'information ainsi quà la promotion du secteur sur les plans national et international. Environ 2.300 congressistes attendus Les principales actions menées par l'AMEPA, depuis sa création, ont consisté à participer activement aux foires, expositions et autres salons nationaux et internationaux, organisés autour de la thématique de leau. Quelque 2.300 congressistes de différents pays seront au rendez-vous de Marrakech pour débattre des problèmes qui se posent actuellement aux professionnels de leau et partager ainsi leurs informations et expériences. Ce sera également une occasion pour les représentants des pays en développement d'exposer leurs préoccupations et de rechercher des solutions appropriées à leurs problèmes. Les thèmes prévus porteront sur l'exploitation des systèmes d'eau potable et des eaux usées, l'innovation dans le processus de traitement des eaux usées et dans celui de l'eau potable, la gestion intégrée des ressources en eau et la gestion des bassins versants, l'eau et la santé... Comme lors des congrès précédents, l'IWA devra fournir aux participants l'opportunité daborder aussi bien les aspects liés à la recherche que ceux ayant trait aux applications pratiques. Mieux encore, le congrès traitera, cette année, des grands problèmes liés à la région dans les pays en développement. À titre d'exemple : le développement durable dans les contrées souffrant de stress hydrique dans les régions d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Une gageure pour lAMEPA et lONEP L'organisation de ce congrès sur un continent comme l'Afrique, et spécialement au Maroc, aura indéniablement des retombées positives. Fassi Fihri, directeur général de l'ONEP (Office National de lEau Potable) et président de l'AMEPA, annonce que le budget alloué au congrès est de 15 millions de DH. Il faut souligner que différentes réformes ont été initiées au Maroc pour pallier les difficultés liées à la gestion de l'eau. C'est dans ce cadre qu'a été mise en place la fameuse loi 10/95 qui a prévu la réalisation dinfrastructures adéquates à la prévention et à la lutte contre les inondations. Cette loi peut imposer aux propriétaires riverains des cours d'eau de procéder à la construction de digues pour protéger leurs biens contre les débordements de l'eau. La gestion déléguée, aussi, est une approche essentielle car elle permet de capitaliser un savoir-faire international et donc de résoudre les problèmes inhérents à la gestion de l'eau et à l'assainissement. En six ans d'activité, la Lydec (pour le cas de la ville de Casablanca), a ainsi apporté son engagement vis-à-vis de 5 millions d'habitants en vue d'une meilleure qualité de vie. Les investissements se sont multipliés et les équipements de la ville en infrastructures se sont accélérés dans la perspective de lutte contre les inondations et celle du renforcement de la sécurité des installations électriques. Des efforts ont également été entrepris pour permettre une meilleure généralisation de l'accès à l'eau potable, lobjectif étant fixé à 90% de la population à l'horizon 2007. Toutefois, et malgré les progrès réalisés en la matière, le Maroc a encore dimportants défis à relever, en particulier concernant l'éradication de l'habitat insalubre et les déperditions d'eau souterraines. Sans oublier la protection de l'environnement qui reste une préoccupation majeure à tous les niveaux.