* Le système fiscal marocain repose essentiellement sur les déclarations des contribuables. Doù lévidence de reconnaître à lAdministration un pouvoir général et spécifique de contrôle. Après une série de livres que Rachid Lazrak a consacrés à certaines composantes du système fiscal marocain (IS, IR,TVA, droits denregistrement), lauteur est aujourdhui à son cinquième ouvrage dédié essentiellement au contrôle et au contentieux de limpôt au Maroc. Dans son ouvrage, lauteur a rappelé les différents évènements ayant marqué la vie fiscale pour aboutir à lentrée en vigueur du Code général des impôts (CGI). Ce dernier a été publié dans le cadre de la Loi de Finances pour lannée budgétaire 2007, avec quelques modifications parfois importantes, les règles dassiette et de recouvrement (livre premier) et le livre des procédures fiscales (livre II). Cest dailleurs ce livre II qui est consacré au contrôle et au contentieux de limpôt au Maroc. Lauteur de louvrage précise que la fiscalité marocaine, comme celle des pays modernes, a évolué vers un système déclaratif où cest le contribuable qui déclare le résultat et le chiffre daffaires imposable, et qui paie limpôt, le tout sous le contrôle de lAdministration. Comme le souligne R. Lazrak, le rôle de lAdministration fiscale est donc de contrôler les déclarations du contribuable, luttant ainsi contre la fraude et lévasion fiscales qui atteignent des proportions non négligeables. «A cet effet, lAdministration fiscale dispose de moyens importants et il y a lieu de prévenir les risques darbitraire. Il faut donc mettre en place des contre-pouvoirs», lit-on dans louvrage. Dans son livre, le conseiller en fiscalité a essayé de faire une analyse, aussi exhaustive que possible du contrôle et du contentieux fiscal, de mettre à jour les sources du contrôle et du contentieux de limpôt à la lumière des dispositions législatives, réglementaires, doctrinales et jurisprudentielles et de comparer ces sources avec notamment celles françaises. LAdministration fiscale dispose dun droit de contrôle général qui lui permet de vérifier les déclarations des contribuables, ainsi que tous les actes et documents qui ont permis détablir ces déclarations. Le droit de contrôle de lAdministration fiscale constitue le chapitre premier de louvrage. «Elle a également un droit de contrôle spécifique à certaines situations comme lexamen de lensemble de la situation fiscale du contribuable ou lexercice du droit de préemption, suite à un contrôle des prix en matière de droits denregistrement». LAdministration dispose aussi dans le cadre de son droit de contrôle, dun droit de taxation doffice dans un certain nombre de situations, limitativement énumérées par la loi telle que, par exemple, la situation de défaut de déclaration ou de déclaration incomplète du résultat fiscal, du revenu global, de profit, de chiffre daffaires en matière dIS, dIR, de TVA et de droits denregistrement Le contrôle sur pièce entraîne par ailleurs une vérification sur place dans le cas où lAdministration fiscale décide de provoquer une procédure de vérification. Dans le second chapitre, lauteur traite du déroulement de la procédure de contrôle et de la vérification sur place. Le contrôle sur pièces sexerce exclusivement dans le bureau de linspecteur qui sassure que le contribuable a rempli ses obligations déclaratives, que lesdites déclarations faites par le contribuable ne comportent pas derreurs ou incohérences. La vérification, quant à elle, consiste en un ensemble dopérations ayant pour objet dexaminer, sur place, cest-à-dire dans les locaux du contribuable, sa comptabilité et la conformité avec ses déclarations. Daprès R.Lazrak, cette vérification de comptabilité peut déboucher soit sur une acceptation des bases déclarées par le contribuable, soit sur leur redressement dans le cadre de la procédure contradictoire prévue par la loi. Quelles sont les conséquences du contrôle fiscal par lAdminis tration ? La réponse à cette question constitue lobjet du chapitre 3. LAdministration recourt, selon les cas, à la procédure normale ou accélérée de rectification. Concernant ces procédures, il y a lieu de faire les remarques suivantes : Elles sont régies par des règles précises qui concernent le respect du délai de prescription, des modalités de notification, du secret professionnel et de la computation des délais. Elles sont contradictoires dans le sens où aucune imposition supplémentaire ne peut intervenir de la part de lAdministration avant que le contribuable ne donne expressément son accord ou avant de soumettre le différend aux commissions de taxation. Cest dans la deuxième partie de son ouvrage que lauteur traite du contentieux de limpôt.