Le renchérissement des produits pétroliers et de certaines matières de base a commencé à tarauder les esprits depuis le mois d'octobre dernier. Au Maroc, au cours du mois de novembre 2010, les statistiques révèlent que l'indice des prix à la production a augmenté sensiblement, alors que celui de la consommation a reculé d'un mois à l'autre. En glissement annuel, la hausse des prix à la consommation est relativement forte. Elle est de 5,2% pour les produits alimentaires et de 0,7% pour les produits non alimentaires. Dès la première semaine de l'année 2011, les analystes économiques commencent à élaborer des scénarios relatifs à l'impact de la hausse des prix des matières premières. A noter que ladite hausse ne date pas d'aujourd'hui et que les premiers signes sont apparus au mois de novembre de l'année écoulée. Au cours mois de novembre 2010, un redressement des prix a été observé un peu partout dans le monde. Cette hausse est due en partie au renchérissement des produits pétroliers et à l'augmentation de certains produits alimentaires comme le blé. Toutefois, il est à noter qu'au Maroc, les indicateurs d'évolution des prix n'ont pas connu une similitude dans leurs mouvements d'un mois à l'autre. L'indice des prix à la production a augmenté sensiblement alors que celui de la consommation a reculé d'un mois à l'autre. «En glissement annuel, ces deux indices montrent que les prix ont sensiblement bougé en douze mois», explique un analyste du Centre Marocain de Conjoncture. Face à cette situation d'inflation dans le monde, on commence d'ores et déjà à s'interroger sur ces répercussions sur l'indice des prix à la production et, par ricochet, sur celui de la consommation. Une telle hausse pourrait se traduire, pour les unités de production, par une tension à travers les risques (risque de pénurie, explosion des prix…) que ces dernières pourraient encourir à court et moyen termes sur leurs approvisionnements. Légère hausse des intrants Appréciés à travers l'indice de la production industrielle publié mensuellement par le Haut Commissariat au Plan, les prix de la production industrielle ont augmenté de 0,9% en octobre 2010, comparativement au mois de septembre de la même année. Cette poussée trouve son origine dans la forte croissance enregistrée au niveau de l'indice de raffinage de pétrole (1,8%) et de ceux des industries alimentaires et du travail des métaux dont les indices ont crû pendant le même temps de 0,9% et 0,7% respectivement. Pratiquement toutes les autres activités, à l'exception des industries extractives dont les prix ont reculé de 0,5%, n'ont pas connu de variations perceptibles de leurs prix au mois d'octobre 2010, comparativement au mois précédent. L'analyse des prix à la consommation montre que leur indice a baissé par rapport au mois d'octobre de la même année. La baisse d'un mois à l'autre a été de 0,7%. «Cette diminution est la résultante d'une stagnation de certains prix des produits alimentaires et d'un recul de 1,6% de ceux des produits alimentaires pris globalement», apprend-on au niveau du CMC. La diminution des prix des produits alimentaires a été, essentiellement, provoquée par la forte baisse observée au niveau des fruits (-17,5%) et celle des légumes dont le repli a été de l'ordre de 1,6%. Les produits qui ont enregistré une hausse perceptible de leurs prix à fin octobre, comparativement au moins de septembre, sont le thé et les huiles et graisses dont les coûts unitaires respectifs se sont rétractés de 1,2% et 1%. Sur l'ensemble du territoire, ce mouvement des prix a été différencié selon les villes du Royaume. La hausse a été importante dans les villes de Guelmim, Méknès et Béni Mellal. Dans ces villes, la hausse a été légèrement inférieure à 3%. Dans d'autres comme Fès, Tanger et Dakhla, l'augmentation des prix a été rela¬tivement modérée. Elle y est infé¬rieure à 1,5%. A Kénitra et Marrakech, les prix à la consommation, considérés dans leur globalité, ont été caractérisés par une relative stabilité au mois de novembre en comparaison au mois de septembre 2010. En glissement annuel, la hausse des prix à la consommation est relativement forte. Elle est de 5,2% pour les produits alimentaires et de 0,7% pour les produits non alimentaires. En moyenne, sur les onze premiers mois de l'année en cours, comparativement à la même période de l'année écoulée, la hausse est respectivement de 1% et 0,9%. Bien qu'il serait hasardeux de tirer des conclusions, il est fort probable de boucler l'année 2011 avec des hausses plus importantes aussi bien des prix à la production que de ceux à la consommation. Et pour cause, si le prix du baril de pétrole continue de caracoler dépassant la barre des 100 $ le baril, les industriels ne manqueront pas de répercuter la hausse de leurs intrants sur les produits finis.