* L'exercice 2006 s'est caractérisé par de nouvelles dispositions relatives à la cession légale et celles du livre III du code des assurances. * En 2005, le chiffre d'affaires du secteur a enregistré une hausse de 7,6%, boosté essentiellement par la vie et l'automobile. Le secteur des assurances au Maroc a connu d'importantes mutations au cours de ces dernières années. La restructuration amorcée en 1995 a entraîné la liquidation du quart des compagnies du secteur ainsi quune vague de concentrations. Le marché de l'assurance au Maroc concerne une quinzaine de compagnies dont le chiffre d'affaires représente encore moins de 3% du PIB. En 2000, le chiffre d'affaires du secteur de l'assurance a passé la barre des 10 Mds de DH. Les statistiques relèvent que le marché marocain de l'assurance aura ainsi plus que doublé en 10 ans. Il s'agit du premier marché arabe et le deuxième africain après l'Afrique du Sud. Toutefois, ce chiffre d'affaires, qui représente 3% du PIB, demeure inférieur à celui de l'Europe, soit 8%. Le secteur présente ainsi un potentiel très important qui demeure inexploité. L'étroitesse du marché a poussé les opérateurs à opter pour des mouvements de fusions-acquisitions. Ces opérations ont pour leitmotiv de bénéficier des effets de synergie et, partant, d'acquérir des parts de marché plus importantes. En 2005, le chiffre d'affaires du secteur des assurances a enregistré une augmentation de 7,6%, alimenté essentiellement par la vie et l'automobile. Les intérêts étrangers, plus précisément français, sont désormais présents dans les compagnies nationales, telles que Axa Assurance Maroc et la Marocaine Vie reprise en juillet 2001 par le groupe Société Générale. Le mouvement des fusions-acquisitions Les opérations stratégiques ayant marqué le marché de l'assurance sont l'absorption de l'Alliance Africaine par Al Wataniya qui consolide sa place au sein d'un groupe d'intérêts de la famille Benjelloun, laquelle détient par ailleurs de longue date la Royale Marocaine d'Assurance. A noter aussi la fusion d'Axa Al Amane et de la compagnie Africaine d'Assurances (CAA) qui donna naissance à Axa Assurance Maroc. Le groupe d'affaires Holmarcom, contrôlant déjà la compagnie Atlanta, a racheté la Sanad. La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) a finalisé, en date du 21 septembre 2005, une prise de participation dans le capital des compagnies Atlanta et Sanad, à hauteur de 40%. Avec des effectifs de 400 personnes, ces deux compagnies, appartenant toutes deux à la holding Holmarcom, pèsent sur la place 7,3 milliards de dirhams, au titre du total bilan en 2004, pour 1,6 milliard de dirhams de primes émises. Le groupe Société Générale a pris le contrôle en juillet 2001 de la seule compagnie spécialisée dans l'assurance vie, la Marocaine vie. Le groupe Saham de Moulay Hafid El Alamy a racheté 67% du capital de la compagnie d'assurances CNIA, quatrième compagnie d'assurance au Maroc. Autre acte de reconfiguration du secteur des assurances au Maroc : l'acquisition d'Es-saâda par la compagnie CNIA. Le groupe Assaham entre ainsi de plain-pied dans le secteur des assurances. Tous ces mouvements ont pour point commun la recherche de la taille critique et l'exploitation effrénée des effets de synergie entre portefeuilles. Sur le plan réglementaire, l'exercice 2006 s'est caractérisé par de nouvelles dispositions relatives à la cession légale et celles du livre III du code des assurances. Les nouveautés du CDA Parmi les innovations du code des assurances, un nouveau dispositif a été mis en place afin de faire face à la dégradation de l'équilibre financier des entreprises d'assurances et réassurance. Ce dispositif permet de mettre en uvre un programme de financement puis, dans une deuxième étape, la mise d'un plan de redressement et, enfin, si le redressement ne peut être envisagé, le transfert d'office du portefeuille de l'entreprise à une autre société d'assurance et de réassurance en activité ou le retrait d'agrément à la liquidation de l'entreprise en question. Au niveau de la présentation des opérations d'assurance, la principale nouveauté concerne les acteurs de l'intermédiation en assurance, en ce sens que le CDA retient, en plus des agents et courtiers d'assurance, les établissements bancaires et Barid Al-Maghrib. Cet apport des banques se limite cependant aux produits afférents aux assurances de personnes, à l'assistance et à l'assurance-crédit, car la présentation et la souscription des opérations d'assurance dommages nécessitent une technicité et un savoir-faire bien particuliers. Le CDA subordonne l'accès à la profession des intermédiaires d'assurance à des conditions susceptibles de renforcer le professionnalisme. C'est ainsi que cette profession est réservée aux personnes physiques de nationalité marocaine ayant un niveau d'instruction universitaire. Elle est également réservée aux personnes morales de droit marocain, ayant leur siège au Maroc et dont le capital est détenu à hauteur de 50% au moins par des personnes physiques de nationalité marocaine ou des personnes morales de droit marocain. Contrairement à ce qui était prévu jusqu'à la promulgation du code des assurances, l'exploitation par un intermédiaire d'assurances, de plusieurs points de vente est désormais interdite. L'intermédiaire d'assurance s'interdit également d'exercer dans son local d'autres activités non liées à sa profession.