« Le Job » du romancier Réda Dalil, prix «la Mamounia» 2014, un événement culturel dédié à la promotion de la littérature marocaine d'expression française, a été l'objet vendredi 14 novembre d'un café littéraire, organisé par l'institut Français d'El Jadida et animé par Abdelali Errehouni, en présence de Mme Elisabeth du Breil de Pontbriand, d'un public nombreux et d'invités de marque. Dans une salle archi-comble et devant un public bigarré par sa culture et son âge, Mme Elisabeth du Breil de Pontbriand, avec le sourire et la sympathie qu'on lui reconnaissait, a ouvert le bal de cette belle rencontre, dressant les grands angles des spécificités du roman de Réda Dalil. « Le Job », voilà un beau roman écrit dans un style subtile qui vient enrichir la bibliothèque de la littérature marocaine d'expressions françaises, a t- elle souligné, en résumant son allocution, avant de céder la parole à Abdelali Errhouni pour la suite du programme…. Dans «Le Job», Reda Dalil, journaliste économiste, aborde le fléau du chômage dans un traitement littéraire et dresse l'itinéraire d'un Ghali, parfait reflet de sa génération. Son ouvrage décortique en effet la déchéance socio-économique des jeunes casablancais. «Le Job» est le premier roman de Reda Dalil qui, après une brillante carrière dans le monde des affaires, a tout laissé tomber pour se consacrer à sa passion première : l'écriture et la littérature Le roman primé (244 pages) relate l'histoire d'un jeune casablancais qui, avec plusieurs diplômes en poches, décide de se lancer dans une quête hasardeuse, celle de trouver un job. Mais sa quête est vaine. La crise économique a rendu les opportunités rares, voire inexistantes. Après moult entretiens d'embauche infructueux, le héros commence à perdre espoir et la confiance en soi. Et au fil du temps, Ghali Habchi trouve une lueur d'espoir : une possibilité d'embauche. Celle que lui fait miroiter la directrice d'un cabinet de consulting. Naît alors une histoire d'amour entre le personnage et ce poste tant souhaité. Il jette son dévolu sur ce poste, avec un mélange d'espoir et d'angoisse. Cette fixation prend vite l'allure d'une obsession. L'élément déclencheur de ce roman a été, précise Réda Dalil, « la grande crise financière mondiale de 2008-2009 et les monstrueuses vagues de licenciements qui l'ont accompagnée. Les secousses de ce tsunami né aux Etats-Unis se sont ressenties aux quatre coins du globe, y compris chez nous où de nombreux cadres supérieurs ont perdu leur emploi », souligne-t-il. Cependant, « Ce qui m'a fasciné et effrayé au plus haut point, c'est de constater qu'il existait un lien, aussi ténu soit-il, entre un immigré mexicain auquel on a remis les clefs d'une maison à 200.000 dollars, un Latino pourtant insolvable, et le licenciement d'un cadre au Maroc. Cadre dont l'existence et les soucis sont à des années-lumière de ce qui se passe en Amérique. C'est cette absurdité, cet insupportable et tragique effet papillon que j'ai voulu disséquer, comprendre à travers l'écriture de mon roman », a-t-il indiqué.