Des contraintes majeurs qui impactent directement la filière sucrière, force est de signaler l'évolution à la hausse du fuel industrie dont les conséquences sont insondables. C'est dans cette perspective d'ailleurs que la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre (FIMASUCRE) et la Fédération Nationale Interprofessionnelle des Semences et Plants (FNIS) ont dernièrement organisé conjointement une journée nationale d'étude sous le thème : «R&D et innovation, leviers d'amélioration de la productivité de la filière sucrière». Cette journée qui a connu la participation de tous les acteurs et professionnels du secteur a été l'occasion d'échanger les expériences, de présenter le bilan actuel et de dégager les orientations futures de la filière sucrière. De même, cette journée a permis à travers un benchmark international, de s'informer des principaux programmes de recherche, d'innovation, et de création variétale au niveau de plusieurs pays européens. A l'issue de cette importante manifestation et à la lumière des discussions et partage d'expériences nationales et internationales, les principales recommandations retenues portent sur l'accélération du programme de Recherche/Développement Fimasucre/FNIS compte tenu de l'importance du levier variétal pour améliorer l'attractivité des plantes sucrières, la redynamisation des Centres Techniques de Recherche/Développement de la filière sucrière pour continuer à jouer le rôle de locomotive d'amélioration des performances et de sélection variétale de la canne à sucre, le renforcement de la concertation et des échanges avec les acteurs de la filière sucrière intervenant dans la R&D et la multiplication des actions d'ouverture d'échange et de recherche avec les institutions nationales et Internationales de la R&D. Par ailleurs, les participants à cette importante journée ont été unanimes sur le fait que la filière sucrière est actuellement confrontée à des contraintes majeures dont notamment l'impact de l'évolution à la hausse du fuel industriel. Cette augmentation de plus de 50% depuis juin 2012 pèse lourdement sur la filière, compromet les investissements futurs et hypothèque son avenir notamment au niveau de la production du sucre à partir de la betterave, fort consommatrice de fuel, si aucune mesure urgente n'est mise en place. A cet effet, une revalorisation urgente du prix du sucre assortie d'une visibilité permettant la réalisation à moyen terme des investissements de reconversion fuel/charbon est urgente et indispensable Rappelons que de par son rôle stratégique dans le développement socio-économique de cinq périmètres du pays, la filière sucrière au Maroc a bénéficié d'importants investissements en amont et en aval de la filière. Cosumar a ainsi engagé plus de 5 milliards de dirhams ayant permis d'atteindre des résultats performants aussi bien sur le plan agricole que sur le plan industriel. Sur le plan agricole, et grâce à l'appui permanent accordé aux agriculteurs par l'Etat, à travers le Fonds de Développement Agricole, les actions de développement engagées (mécanisation, introduction de la semence monogerme,…) ont nettement contribué à l'accroissement des performances du secteur. Ces réalisations importantes conjuguées au programme de Recherche/Développement mis en place en partenariat avec la FNIS ont abouti à l'amélioration significative des revenus des agriculteurs de +25%, suite notamment à l'augmentation du rendement du sucre à l'hectare ayant passé de 7 T/ha en 2006 à 10,4 T/ha actuellement et à la revalorisation des prix des plantes sucrières. Sur le plan industriel, les plus importantes réalisations ont concerné la mise en place d'une capacité industrielle globale effective de 1.650.000 tonnes de sucre blanc par an pour un marché annuel de 1.250.000 tonnes, la modernisation du conditionnement des produits finis et l'automatisation intégrale du processus de fabrication du pain de sucre.