Court … ma plume, l'âme humiliée raconte La trahison sanglante de son cœur blessé Court la plume aux souvenirs de chacun Court la plume, même le temps ne peut te retenir Court la plume dessine le hurlement de l'ire Des morts pour écrire la haine et la colère Voyelles, consonnes, virgules s'en mêlent amère Etouffant le cri étranglé dans l'embryon La plume sanglante s'essouffle sur le parchemin
Des heures de lutte acharnée contre le destin Du passé enchaîné au mur de sa prison Elle s'étire, s'attire : infini sans fond Elle tombe meurtrie sans lendemain
Des pages noircies de son écriture tremblante Ses larmes lavent l'encre en taches béantes Viennent alors les mots des blessures S'entrechoquent les voyelles, course folle derrière Les consonnes qui se cherchent d'autres lendemains
Poignardée en son sein, elle agonise implore sa fin Glisse la plume, les larmes s'assèchent, dehors il fait beau Court la plume, sur les pages dansent les mots Et…. s'envole la plume elle devient chant d'oiseau