On n'est pas au mois de Rajab pour voir « âjabane » (l'étonnant ou l'imprévisible). Mais bien au mois d'avril où « il ne faut pas se découvrir d'un fil ». Ces deux maximes ne vont pas bien, hélas, au conseil urbain de la ville . Les scandales éclatent, malgré lui, jour après jour pour mettre à nu les véritables soucis que ses gestionnaires directs se font de la cité, de ses habitants et de son patrimoine ainsi que ceux qu'ils se font sur leur avenir et leur devenir. El Jadida24 en a fait part à ses fidèles lecteurs ainsi qu'aux chargés de la tutelle, des finances et aussi de la justice qui se doit d'ouvrir des enquêtes approfondies sur ce qui a été avancé. Car les scandales ne s'arrêtent pas, malheureusement, là. Les vérités se dévoilent au grand jour afin de mettre au pied du mur des gestionnaires sans scrupules. Les dossiers scandaleux en notre possession exclusive avec des documents, actuellement, sont très graves et méritent une descente d'urgence des inspecteurs probes et honnêtes des ministères de l'Intérieur et des Finances. En 2007, la société immobilière « Shems » avait formulé une demande de dérogation pour la réalisation d'un lotissement de logements économiques. La commission régionale d'investissement, réunie le 13/07/2007, a donné son accord de principe pour la réalisation de ce lotissement « sous réserve de réaliser un foyer féminin en première phase sur le lot n°18 composé d'un rez- de- chaussée et de deux étages, clé en main, et de le céder à la municipalité ». Une lettre en ce sens, datée du 20 juillet 2007, a été adressée au représentant de la société immobilière. Le président du conseil, à ce mandat, en a avisé, dès lors, la société le 02/08/2008. L'agence urbaine, dans sa correspondance du 04/01/2008 n° 0015, a donné son accord au projet Shems II ; mais sous réservé, entre autres, « de présenter un engagement pour la cession du lot n°18 foyer féminin clé en main en plus des plans de ce dernier ». Le dit engagement n'a pas été déposé comme demandé. Ce qui a poussé le président de la municipalité à hypothéquer, au profit de la municipalité, les lots 19, 20 et 27 du dit lotissement. Une procédure administrative pour garantir la cession. Et ce n'est qu'en 2010, juste presqu'un an après l'arrivée de l'actuel conseil urbain, que la société s'est manifestée pour obtenir la réception provisoire du projet. La commission technique mixte, composée de douze responsables des différents services extérieurs concernés, a émis, le 23/03/2008, un avis défavorable pour non- respect de l'obligation de céder le lot n°18. Le 01/07/2010, le patron de la société a déposé une correspondance à la municipalité dont l'objet (tenez- vous bien) est « cession » conditionnée par « l'acceptation de la réception provisoire du lotissement». Le 02/07/2010, c'est- à- dire le lendemain, le président de la commune a paraphé le dit document en se basant, entre autres, sur le P.V de la commission technique mixte du 23/03/2010, dont les avis ont été défavorables, et sur ce qu'on avait considéré un acte de cession. Ce document ne porte pas, d'ailleurs, l'en- tête de la division technique des moyens généraux. Ce qui porte à croire qu'il a été rédigé ailleurs et enregistré, par la suite, au bureau de ce service. Le film de la manipulation et de la machination ne s'est pas arrêté là. Il fallait l'obtention du permis d'habiter. La même personne présenta (tenez- vous bien encore), le 04 janvier 2011, un engagement de « délivrer aux services municipaux, les clés du foyer féminin lot n0 18… » alors que ces clés avaient été déclarés réceptionnés, par le président de la commune le 02 juillet de la même année, au moment de la signature de « la réception provisoire » des travaux du lotissement. Le même jour (et peut- être à la même heure), le 1er vice- président signe à son ami intime le permis d'habiter en tant que président de la commune (sic). Sur le document non réglementaire dans la conception, la division de l'Urbanisme n'est pas mentionnée. Sa rédaction aurait été tapée, selon une source confidentielle, au secrétariat de la présidence. Le même jour, s'était réunie une commission communale représentant les divisions technique, des ressources humaines, du patrimoine, de l'urbanisme et l'autorité locale dont le titre de son P.V porte « P.V de réception des clés » mais qui dit en conclusion ceci : « la commission a proposé que le représentant de la société immobilière Shems délivre les clés du foyer féminin à la commune urbaine d'El Jadida ». Une contradiction criarde dont l'objectif est d'induire en erreur tout le monde. D'ailleurs ce P.V ne porte pas la signature du représentant de la division de l'urbanisme, un technicien connu, dans les milieux jdidis, par son honnêteté et son sérieux. Par ailleurs, il est indiqué dans ce P.V qu' « après avoir constaté l'engagement de la cession (qui n'en est pas un), la réception provisoire n° 10/8 et (tenez- vous bien encore) le permis d'habiter n°5 du 04 janvier 2011… ». Et c'est là un autre hic de l'affaire. Le permis d'habiter devait- il être délivré avant la réunion de cette commission qui était censée recevoir les clés (mais qui s'est révélée n'être qu'une commission conseillère) ou la procédure devait- elle être à l'inverse ? Le lendemain, le président de la commune, en guise de remerciements et de reconnaissance à son ami qui l'avait porté à la présidence de la municipalité, lui a signé la main levée des lots 19, 20 et 27 en se basant les mêmes critères et sur le P.V de la commission communale qui ne stipule point avoir reçu les clés du foyer. Ainsi, le permis d'habiter, la réunion de la commission communale, la rédaction de son P.V et sa soumission au président ont été opérés le même jour (le 04janvier). Une procédure administrative expéditive qu'on voit très rarement dans nos administrations. Une hâte de satisfaire « le cerveau » de la composition d'une majorité communale hétéroclite pour barrer la route au président sortant qui avait refusé tout compromis et « toute entente » avec lui au détriment de la commune. Connu par ses soubresauts partisanes, et ayant relogé au parti du ministre de l'Intérieur, après avoir fait un passage éclair au parti créé par Ali El Himma, ce promoteur immobilier a contribué, pour assouvir ses appétits et sa gourmandise interminable, à donner naissance à une majorité communale versée uniquement à satisfaire ses besoins et ses propres intérêts. Son cas n'est pas isolé. Une autre société immobilière, ZRA MUSER, avait été sommée par la commission de dérogation le 21/10/2004 de céder à la commune dix appartements. Les constructions ont été achevées et les immeubles sont, aujourd'hui, habités et les appartements n'ont pas été cédés. Où sont- ils passés ? Jusqu'à présent, aucun conseil communal n'en a débattu comme le stipule l'article 37 de la charte communale qui dit que le conseil communal « se prononce sur les dons et legs consentis à la commune ». Vivement une réaction vive de la des ministères de tutelle, de la justice et de l'opposition. On ne peut se taire sur ces scandales.