-On se fait un cinéma ce soir ? -Oui, il parait qu'il y a un très beau film sorti sur les écrans hier soir -Lequel ?
-Celui où une empreinte de notre ville est tracée, celle du martyre -Alors comment faire ? Marhaba ? Diffoure ? Rif (tajje) ? Royal ? Une voix très lointaine qui retentit avec dérision. Un brouhaha ….le temps ne sait plus où donner son temps. Vingt ans avant, Dix ans après, en ce moment. Toujours en attente d'une salle de cinéma. -Alors comment faire ? -On se réveille à 6h du matin, on prend le car pour aller 100 km plus loin, on déjeune puis on y va -Ok, 100 Dh, 200 Dh, 300 Dh …est-ce possible pour moi financièrement ? -3 heures, 9 heures….chercher où dormir, revenir le lendemain ? -Poser une autorisation d'absence au Chef ? Ceci est le périple d'un désire temporaire pour aller voir un film, un moment donné, dans une ville sans. Cette ville, où le culturel était, jadis, régnant. Ses quatre cinémas, chacune, spécialisé dans un genre. Des centres culturels et un théâtre magistralement immobilisé dans une place pour dire aux passants qu'il y avait ….. A la recherche de ces emplacements, Bouamrane s'embrouille, la mémoire se fond dans l'ignorance et le financier dans le profit égoïste. Nostalgie qui se lasse d'une année à l'autre en attendant la résurrection de ses salles Et c'est quand ?